Culture: Droit de réponse, aux idéologues, manœuvrant pour coller, à la langue Koulango, un statut d’une langue créole

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - Nous avons tenu à apporter ce droit de reponse, car tout homme qui ment compte sur le silence complice de ses interlocuteurs ou sur l'inintelligence des prochaines victimes de son mensonge.

Dapa Donacien Promoteur du Festival de la Renaissance du Peuple Koulango (FESTIKOUL).

C'est pour cela que nous avons en horreur le mensonge s'agissant du passé des peuples.

Les faits :

Se faisant l’écho d’une conférence de presse qu’auraient animé; le 4 octobre, les organisateurs d’une fête culturelle dans la région, le journal « Soir Info » , dans sa parution du 10 octobre 2019, a rapporté des propos malsains et malicieux attribués à Monsieur Ouattara Bini Daouda, tendant à faire croire à l’opinion nationale, africaine et internationale que la langue Koulango serait une langue créole. Nous tombons des nues.

Lues à Bondoukou, une voix qui compte dans la ville de Bondoukou, cette sage personnalité Koulango, m’a interpelé instamment sur la gravité de ces insinuations qu’elle a portées à ma connaissance au téléphone. J’ai évité de réagir avant d’avoir lu le lendemain ce qui suit et d’autres contrevérités.

« La Fondation Adayè Kessiè qui institutionnalise le festival de l’Adayè Kessiè,a pour objectif de (…) promouvoir la langue Koulango-créole (langue intermédiaire entre les différents sous-groupes Brong) ». Sous groupe Brong ?! Quelle prétention farfelue !

Nous aurions pu banalyser cette insinuation, si le même terme « créole » n’était revenu le 11 octobre lors du lancement de ladite manifestation dans un hôtel de la place,à Abidjan.

Notre analyse

Le moteur de recherche des définitions dévoile ce que cache l’emploi du concept de créole.

1. Nom :
Personne d'ascendance européenne née dans une des anciennes colonies intertropicales (en particulier aux Antilles).
2.
adjectif et nom masculin :
Les parlers créoles, les créoles
langues provenant du contact des langues de colonisation avec des langues indigènes ou importées (africaines).
3.
Adjectif :
Relatif aux pays tropicaux à colonisation blanche et esclavage noir.
La culture créole.

Rectificatif

Qui ne dit rien consent. C’est la règle dans le milieu intellectuel. Nous ne l’apprenons à personne. Aussi, suivant la démarche commune à toute volonté hégémonique empruntée par les adeptes d’Hitler, la constellation et l’accumulation éhontée de mensonges sédimentés sur du long terme, transforment le mensonge en vérité consignée et immuable, si l’on n’y prend garde. Débiter en permanence la fausseté dans l'espoir de faire passer la forfaiture pour la réalité.

En effet, l’idéologie hégémonique conçue par Hitler et qui a décimé l’Europe, tire sa source dans sa déclaration : « Un mensonge répété dix fois reste un mensonge; répété dix mille fois il devient une vérité ».
C’est pourquoi, par le présent rectificatif, nous-nous affranchissons de la conspiration du silence, face à ces énormités mortifères à long terme, au regard de l’onde de choc créé par de tels propos et qui est remonté à nous.

Enfin, « les Guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix » selon l’UNESCO, nous demandons aux auteurs d’une telle manipulation grossière et scandaleuse de retirer ces propos dangereux dans leur bréviaire de promotion de leur culture. D’accord pour la promotion de la langue Koulango et non d’une langue Koulango-créole inconnue dans la région.

S’agissant de l'identité du peuple précurseur de Bondoukou, que l’on tente d’attribuer aux Nafana (Senoufo), est-il besoin de rappeler que c’est le peuple Koulango, à savoir les Gbin qui ont accueilli et installé en exilés les Brong ( Abron), sur la terre des Koulango ?

La répétition étant pédagogique, nous sommes amenés à le rappeler, parce que des idéologues, dans les pas sulfureux d’Hitler, semblent inscrire leurs actions dans un processus pensé et méthodique d’effacement des traces du peuple Koulango dans le Gontougo d’une part et dans le Bounkani d’autre part. Le zanzan pour ainsi dire. Fort heureusement, nos nombreux amis Brong, ne s'inscrivent pas dans cette stratification à la Rwandaise.

C’est vrai que dans le contexte de recherche tous azimut de financements d'un festival, dire que ce sont les Nafana ( Senoufo) qui auraient accueilli les Abron à Bondoukou est une stratégie qui pourrait peut-être ouvrir les caisses au niveau d’une certaine sphère... Mais tout de même... On ne va pas falsifier l’Histoire si têtue au gré des circonstances et pour les besoins de la cause.

Que de vaines manipulations qui n’honorent pas leurs auteurs, d’autant plus que nous participons à la promotion de ce festival, depuis son lancement.
Le site Ivoirebusiness.net nous est témoin.
https://www.ivoirebusiness.net/articles/c%C3%B4te-divoire-c%C3%A9l%C3%A9...
Dommage !

Procéder ainsi, c’est méconnaître ces paroles allégoriques d’un leader sénoufo à une certaine époque et qui collent à la situation de Bondoukou aujourd’hui : « Nous n’accepterons jamais que de nôtre pipi sorte un caïman pour vouloir nous manger ». Personne n'est dupe.

Je me rappelle qu’au Waffou, lors d’une autre cérémonie de lancement de ladite fête, à laquelle nous étions invités, pareilles énormités ont été débitées.

Selon lesquelles c’était un malien originaire de Djenné qui aurait été le premier consommateur de l’igname à Guindé à l’arrivée des Brong. Raison pour laquelle, ce serait en mémoire de cet acte du courageux malien que la fête d’igname dans le Gontougo débute chaque année à Guiendé (Tanda).

Et ce, en présence de l’ambassadeur du Ghana en Côte d’Ivoire !

Au sortir de là, et les jours suivants, nous avons usé de voies discrètes intermédiaires pour persuader le principal organisateur, sur la portée à long terme de cette déclaration dans son film institutionnel. Nous avions chargé en son temps, cet intermédiaire de purger ce film institutionnelle de cette séquence.

A-t-il réussi la mission ou pas ? L’important, c’est qu’à Tabagne cette bourde n’a pas été commise. Tant mieux.

Pour terminer, rappelons que la première case du village Gontougo, Bondoukou, par déformation se trouve au quartier Gbin (un des des quartiers Koulango) à Bondoukou.

Aussi, le nom que porte le premier village créé par les Abron porte la marque indélébile Koulango et des circonstances d’installation des fugitifs Bron par les Koulango à savoir le Chef Gbin, pour être précis. « In ya-brô zan-zan ». Termes Koulango prononcés par le Chef Gbin et qui signifient :« allez-y les installer loin de nous ».

C’est normal que l’histoire de la fondation de Bondoukou échappe aux frères Abron. Ils sont arrivés au moins 600 ans après la fondation de Bondoukou, par Kobrnan Koutougo, natif de Saye. Chasseur parti de Sanguehi, village de l’actuel maire de Bondoukou, pour fonder un campement à l’endroit où il a tué un éléphant. Gontougo, ou le meilleur est à venir.

Et c’est Kobran Koutougo qui a investi la lignée des Gbin comme chef du village juqu’à ce jour :
A toutes les cérémonies, dans la ville de Bondoukou, c’est le chef Gbin, propriétaire terrien qui prononce la libation sur les mânes des ancêtres Koulango fondateurs lieux.

Interviewé par l’African Studies Institut (Université de Legon au Ghana) les 5 et 6 mai 1975, le Chef Gbin à l’époque répond au Chaiman Owusu Simon, un Koulango du Ghana, Badu. Nous venons de passer nos congés annuelles septembre 2019 en sa compagnie instructive au Ghana.

C’est l’objet d’un livre que L’Université de Winneba (Ghana) et nous, publierons sur le peuple Koulango. Tous les aspects y sont abordés de sorte qu’aucun journaliste ni l’opinion publique ne se laissera berner, à l'avenir, d’informations volontairement erronées dans un but de falsification outrancière de l’Histoire pour des objectifs idéologiques.

Tout mensonge a une fin. Et nous refusons de croire que l’énergie au pas de course pour la falsification de l’histoire de la région serait motivée par l’intention de charmer des potentiels donateurs Nafana (Sénoufo) ou autres. Non, nous refusons de faire cette lecture.

En publiant cette mise au point, nous n’attendons aucun mot de félicitations. Seulement le respect mutuel garantissant une cohésion sociale durable dans la région. Et, il y’a un prix à payer sans se mentir.
car : « Le leadership efficace implique que vous preniez des responsabilités pour le bien-être du groupe, ce qui veut dire que certaines personnes vont s’énerver face à vos actions et vos décisions. C’est inévitable – surtout si vous êtes honorable » Colin Powell.

Vivement l’avènement de chercheurs ( linguistes-sociologues,historiens-anthropologues) sans arrières pensées hégémoniques dans la région.

Dapa Donacien

Promoteur du Festival de la Renaissance du Peuple Koulango (FESTIKOUL).

Auteur du livre La Fabuleuse Epopée Koulango Exhumée, publié aux Editions Universitaires Européennes (Allemagne).
dapadonacien@gmail.com