Burkina: l’armée a massacré 223 villageois en février 2024 (Ong)

Par APA - Burkina. L'armée a massacré 223 villageois en février 2024 (Ong).

BURKINA FASO
APA - Ouagadougou (Burkina Faso)APA - OUAGADOUGOU (BURKINA FASO)25 avril 2024 | 12:44

L’organisation de défense des droits humains a appelé les autorités à ouvrir « une enquête indépendante avec l’appui de l’Union africaine et des Nations unies ».

L’armée burkinabè a exécuté sommairement au moins 223 civils, dont au moins 56 enfants, dans deux villages situés au Nord du pays, le 25 février 2024, a accusé Human Rights Watch (HRW), ce jeudi 25 avril 2024.

« Des soldats ont tué 44 personnes, dont 20 enfants, dans le village de Nondin, ainsi que 179 autres personnes, dont 36 enfants, dans le village voisin de Soro ; ces deux villages sont situés dans le district de Thiou, dans la province du Yatenga, dans le nord du pays », a détaillé l’organisation de défense des droits humains.

Les témoins interrogés par HRW ont expliqué que les soldats sont arrivés dans leur village après le passage de membres de groupes terroristes. Ils les ont ensuite accusé de « complicité ».

Dans un scenario identique dans les deux villages, HRW a expliqué que les éléments de l’armée ont fait du porte-à-porte, ordonnant aux gens de sortir de chez eux et de montrer leurs cartes d’identité. Ils ont ensuite rassemblé les villageois par groupes avant d’ouvrir le feu sur eux.

Human Right Watch a appelé les autorités burkinabè à « ouvrir d’urgence une enquête approfondie » sur les massacres, avec le soutien de l’Union africaine et des Nations unies afin d’en « garantir l’indépendance et l’impartialité ».

En visite a Ouagadougou fin mars 2024, le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme avait décrit une « situation sécuritaire plus qu’alarmante ».

En 2023, le Bureau des Nations unies aux droits de l’homme a documenté 1335 violations et abus des droits humains et de droits humanitaires avec au moins 3800 victimes civiles.

Le Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED), un projet de collecte et d’analyse de données ventilées et de cartographie des crises, a enregistré des événements violents liés à ce conflit qui ont entraîné la mort de plus de 8000 personnes en 2023 et de plus de 430 autres pour le seul mois de janvier 2024.

DS/te/APA