Risque de contagion au covid-19 dans les prisons: Les femmes et familles des détenus d'opinion demandent leur libération

Par Ivoirebusiness - Risque de contagion au covid-19 dans les prisons ivoiriennes. Les femmes et familles des détenus demandent leur libération.

Désirée Douati, présidente de l’Association des femmes et familles des détenus d’opinion de Côte d’Ivoire (AFFDO-CI).

Face au risque de contagion au covid-19 dans les prisons ivoiriennes du fait de la promiscuité et du non respect des règles sanitaires dictées par les services de santé, les femmes et familles des détenus politiques demandent leur libération dans un communiqué dont Ivoirebusiness a eu copie.
L'ONU, on se rappelle, a demandé aux États de libérer des prisonniers afin d'éviter les risques de propagation au Covid 19.
Ci-dessous, la déclaration de l'Association des femmes et familles de détenus d'opinion de Côte d'Ivoire présidée par Mlle Désirée Douati.

Face à la pandémie du Coronavirus qui sévit à l’échelle planétaire plongeant au passage le monde à la fois, dans une crise sanitaire, financière, économique et sociale, l’Association des femmes et familles des détenus d’opinion de Côte d’Ivoire (AFFDO-CI) voudrait par cette adresse apporter son soutien et à toutes les personnes d’ici et d’ailleurs porteuses du coronavirus et sa compassion aux familles ayant perdu un des leurs. L’AFFDO-CI exhorte tous les habitants de la Côte d’Ivoire aux respects des gestes barrières et les mesures de distanciation sociale indiqués par le gouvernement et les professionnels de la santé.

Elle adresse par la même occasion ses encouragements aux professionnels de la santé qui, depuis la survenue de la pandémie dans notre pays, sont au front au péril de leurs vies. Le 25 Mars 2020 nous avons appris avec un intérêt par voie de presse que la Haut-commissaire aux Droits de l'Homme de l'ONU Michelle Bachelet avait appelé à la libération urgente de détenus à travers le monde pour éviter que la pandémie du Covid-19 ne fasse des "ravages" dans les prisons souvent surpeuplées.

Allant dans la même veine, le Lundi 30 Mars 2020, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à travers la Haut-commissaire a exhorté "les gouvernements et les autorités compétentes à travailler rapidement à la réduction du nombre de personnes en détention", en libérant par exemple "les détenus les plus âgés et ceux malades, ainsi que les délinquants présentant un risque faible".

A la suite de ces recommandations à titre préventive, il nous a été donné de constater que dans plusieurs pays dont le Niger, l’Ethiopie et le chili des mesures politiques ont immédiatement été prise afin d’éviter toute propagation du virus en milieu pénitentiaire. Plusieurs associations internationales redoutent des effets dévastateurs en milieu carcéral et pensent qu’un geste d’humanité tel qu’une grâce présidentielle serait salvateur.

Biens d’Avocats et des aumôniers de prison lancent également des alertes, parce qu’en milieu carcéral la promiscuité, le délabrement et l’insalubrité rendent les pensionnaires vulnérables à la contamination par le coronavirus si des mesures courageuses ne sont pas prises. L’AFFDO-CI joint donc sa voix à celles des Nations Unies et de l’OMS pour exhorter les autorités ivoiriennes à LA LIBERATION URGENTE des détenus d’opinion et les militaires sans exclusion, ainsi que les personnes ayant des délits mineurs. Assurément, face à cette pandémie, la surpopulation de nos prisons demeure un grand facteur de propagation du Covid-19 dans notre univers carcéral et même sur toute l’étendue du territoire national.

C’est pourquoi, l’AFFDO-CI déplore et condamne :

· Le manque criard de matériels et de structures adéquats à la prise en charge efficace des victimes du Covid-19 la convocation de monsieur Assoa Adou Secrétaire Générale du FPI au service des enquêtes générales le 02 AVRIL 2020,

· La décision du 31 mars de la cour de cassation autorisant le Procureur de la Républiques à poursuivre monsieur Assoa Adou pour des raisons inconnue pour l’heure.

· Le refus d’octroyer des soins de santé à M. Alain Lobognon députe de Fresco, aujourd’hui détenu à la prison d’AGBOVILLE. Plutôt que d’intimider les opposants à seulement quelques mois des élections présidentielles et ce dans une situation de grave crise multiforme et multisectorielle, demandons au gouvernement de créer les conditions d’une union sacrée autour de la mère patrie menacée par cet ennemi invisible et mortel qu’est le COVID-19.

POUR LA DIGNITE HUMAINE, LIBEREZ NOS PARENTS ! FAIT A ABIDJAN LE 06 AVRIL 2020 POUR L’AFFDO-CI

Mme Clarck Marceline

Vice-présidente en charge des familles des détenu