La guerre du coronavirus: Les soldats ivoiriens en colère. Le discours du 1er ministre qui a mis le feu dans les casernes

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - La guerre du coronavirus en Côte d'Ivoire: Les soldats ivoiriens en colère. Le discours du 1er ministre qui a mis le feu dans les casernes.

Soldats ivoiriens armés. Image d'illustration.

LU POUR VOUS

Les policiers et les gendarmes ivoiriens sont en colère après le discours du Premier ministre Amadou Gon et à cause des morts en cascades en leur sein dus au COVID-19.
Le Sergent de police O.L m’a contacté avec insistance pour me signifier inbox leur colère.

En effet, lorsque dans son discours du 31 mars 2020, le Premier Ministre a annoncé la mobilisation d’un budget 1700 milliards de FCFA pour combattre le Coronavirus, c’était la joie, pour ne pas dire la fête dans les casernes. Pour les soldats, c’était une heureuse réponse à leur revendication, celle de recevoir une prime « Haut les cœurs » qu’ils veulent voir revaloriser à 6000 FCFA par jour. Ils attendaient avec impatience les modalités de paiement de ladite prime, surtout en ces périodes de vaches maigres.

En plus, le PM Gon a dit textuellement dans son discours que « le Président de la République a-t–il décidé de l’octroi d’une prime exceptionnelle aux personnels de santé, aux forces de défense et de sécurité et à tous les agents publics engagés dans la lutte contre cette pandémie sur la période de durée de la crise, en guise de reconnaissance de leurs efforts ».

Cependant, à leur grand étonnement, le Général Apalo de la Gendarmerie et le Général Kouyaté de la Police Nationale semblent ne pas aller dans le même sens que le PM Gon et le Président Ouattara. Depuis cette annonce, ils ne font que les menacer et les accuser de vouloir faire un coup d’État, simplement parce que ces soldats avaient demandé un geste du gouvernement à leur égard.

Voilà qu’aujourd’hui, leurs hiérarchies promettent qu’en lieu et place des primes annoncées, c’est une féroce répression qui s’abattra contre quiconque oserait demander ou réclamer quelque rétribution pour les risques encourus dans la lutte contre le COVID-19.

Le Sergent O.L rappelle qu’au temps du Président Bedié, leurs primes étaient payées rubis sur ongle et étaient d’un montant de 2500 FCFA par jour. Puis, au temps du Président Gbagbo, elles ont été revalorisées à 3000 FCFA.
Toutefois, au temps d’ADO, non seulement rien n’a été payé en violation du Code de la Fonction militaire, mais pis, leurs hiérarchies ne font que brandir des menaces. On les menace même de leur envoyer les encagoulés (Amoudé et autres ) pour venir les tuer.

Mais, le Sergent O.L assure qu’ils ne se laisseront pas faire ! Leur colère a redoublé quand ils ont appris qu’il y avait une série de morts dans leurs rangs et dont on leur cache la cause du décès, comme ça été le cas de leur bien-aimé Mamadi Diané, Sous-directeur des enquêtes criminelles de la Police Nationale.

Leur nouveau slogan est : « nous voulons nos primes vivants ». Le Sergent O.L maintient que malgré les menaces, s’ils ne reçoivent pas leurs primes, ils se feront entendre. Il affirme que la colère s’étend aussi aux gardes pénitenciers qui, eux aussi, veulent leur part de prime dans les 1700 milliards de FCFA annoncés par le PM Gon et parce que le Président a pensé à eux.

À bon entendeur, salut !
CHRIS YAPI NE MENT PAS.

De Chris Yapi