Burkina: Déclaration du Front populaire ivoirien relative à la situation au coup d'Etat au Burkina Faso

Par IvoireBusiness - Déclaration du Front populaire ivoirien relative à la situation au coup d'Etat au Burkina Faso.

Déclaration du Front populaire ivoirien relative à la situation au coup d'Etat au Burkina Faso.

DECLARATTION DU FRONT POPULAIRE IVOIRIEN RELATIVE AU COUP
D’ETAT AU BURKINA FASO
I / LES FAITS
- Le mercredi 16 septembre 2015, des militaires du Régiment de Sécurité
Présidentielle (RSP), corps d’élite de l’armée burkinabè, ont fait irruption
dans la salle du Conseil des Ministres et ont pris en otage le Président de la
transition, SEM Michel Kafando, le Premier Ministre Isaac ZIDA et des
ministres du Gouvernement burkinabè.
- Le jeudi 17 septembre 2015, le putsch est confirmé par l’annonce de la
création, par les militaires du RSP, d’un Conseil National pour la Démocratie
(CND), avec à sa tête, l’ex-Chef d’Etat-Major particulier de Blaise Compaoré
à la retraite, le Général Gilbert Diendéré. Les organes de la transition sont
également dissous par les putschistes.
- Depuis le déclenchement de ces évènements, le peuple burkinabè est dans la
rue, pour manifester contre les putschistes, en vue de restaurer la transition
et partant la démocratie dans ce pays.
- Le mercredi 23 septembre 2015, au moment où se tient à Abuja au Nigéria
un sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la crise Burkinabè, un
affrontement est évité de justesse entre les putschistes et l’armée loyaliste
du pays qui a clairement fait connaitre son intention de rétablir l’ordre
constitutionnel ;
- Le jeudi 24 septembre 2015, sous la pression du peuple et de ses Forces
armées qui ont fait corps, le putsch échoue et les autorités de la Transition
sont réinstallées.
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FRONT POPULAIRE IVOIRIEN
Le Secrétariat Général
II / L’ANALYSE
Le FPI :
- Rappelle que le putsch qui vient d’être mis en échec par la détermination du
peuple burkinabè, est le fait des partisans de Blaise Compaoré, l’ancien
dictateur qui a perdu le pouvoir suite au soulèvement populaire d’octobre
2014 ;
- Observe qu’à cette époque, le peuple burkinabè s’était soulevé pour dire
non à Blaise Compaoré qui voulait violer la Constitution de son pays en vue
de s’octroyer un troisième mandat à la tête de l’Etat ;
- Note que le mouvement populaire lancé alors par la société civile,
notamment les jeunes et les femmes, avait également pour but d’instaurer
la démocratie au pays des hommes intègres, en mettant fin à la dictature du
régime Compaoré au pouvoir depuis 27 ans, suite au coup d’Etat du 15
octobre 1987, qui entraîna la mort du Capitaine Thomas Sankara, président
du Faso à cette époque ;
- Relève que les organes de la Transition (Présidence, Primature, Conseil
National de la Transition (CNT)) ont pour mission, entre autres, de mettre fin
à l’impunité, en traduisant devant les tribunaux les présumés coupables des
nombreux crimes politiques commis dans le pays ;
- Relève également que sous l’impulsion des dirigeants de la Transition,
soutenus par le peuple, le Burkina Faso s’apprêtait à organiser des élections
démocratiques et que ce scrutin devait se tenir le 11 octobre 2015 ;
- Observe que ce putsch, rejeté par le peuple burkinabé, a été condamné
unanimement par le monde entier.
- Note que la détermination du peuple burkinabè a mis en échec la tentative
de la CEDEAO de faire entériner les prétentions des putschistes à mettre fin
au processus de transition presqu’à son terme ;
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III / LA POSITION
Le FPI :
- S’incline respectueusement devant la mémoire des personnes décédées au
cours de ces évènements, apporte sa compassion totale aux familles éplorées
et souhaite un prompt rétablissement aux nombreux blessés ;
- Condamne vigoureusement ce putsch perpétré par des hommes du passé
accrochés à leurs privilèges et mus par leurs intérêts personnels, au
détriment des aspirations légitimes du peuple ;
- Invite la CEDEAO, l’UA, l’ONU et autres organisations internationales, a
toujours tenir compte des aspirations légitimes des peuples dans la
résolution des crises ;
- Félicite et encourage le peuple frère du Burkina Faso dans son combat pour
l’avènement de la démocratie dans le pays ;
- Se félicite aussi de la restauration de la transition et de la poursuite du
processus de démocratisation du Burkina Faso ;
- Invite ensuite toutes les organisations de la société civile burkinabè et les
démocrates de ce pays à poursuivre la lutte engagée avec courage et
détermination, pour préserver les acquis politiques obtenus de haute lutte ;
- Invite enfin les démocrates d’Afrique et du monde entier à s'inspirer du
combat héroïque du peuple burkinabè et à être solidaires des peuples en
lutte pour la démocratie et le respect des lois dans leur pays.

- Fait à Abidjan, le 24 septembre 2015
Pour le Front Populaire Ivoirien
Le 1er Secrétaire Général Adjoint,
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Porte-Parole par Intérim
KONE Boubakar