Paris : Les ivoiriens de France privés de RTI par Nicolas Sarkozy

Le 25 décembre 2010 par IvoireBusiness – Dans la grave crise qui oppose actuellement la France à la Côte d’Ivoire sur la dernière élection Présidentielle, marquée par la victoire de Laurent Gbagbo

Le logo de la RTI.

Le 25 décembre 2010 par IvoireBusiness – Dans la grave crise qui oppose actuellement la France à la Côte d’Ivoire sur la dernière élection Présidentielle, marquée par la victoire de Laurent Gbagbo

que Nicolas Sarkozy ne reconnait pas, les médias français jouent un rôle majeur dans la diffusion et la propagation de l’information. Toutes les chaînes de télévision françaises s’y mettent pour orienter les informations sur la Côte d’Ivoire dans le sens de leurs intérêts. On y dépeint à satiété Laurent Gbagbo comme un Président usurpateur et Alassane Ouattara comme le Président élu et reconnu par toute la communauté internationale. Pour avoir un autre son de cloche, les africains en général et les ivoiriens en particulier se sont abonnés au bouquet africain que proposent désormais toutes les chaînes par bouquets interposés. C’est ainsi qu’on peut suivre le bouquet africain sur Orange, SRF Neuf Box, Free, Numéricâble, etc…Les ivoiriens dans leur majorité suivent constamment la chaîne nationale RTI pour pouvoir comparer l’information qui est proposée dans l’hexagone sur la crise que vit leur pays.
Malheureusement depuis trois jours, ils ne peuvent plus suivre les émissions de leur chaîne nationale, pour des raisons obscures, alors que les autres chaînes africaines continuent d’émettre.
Approchés, les responsables des différents bouquets (Orange, SFR, Free, Numericable…) font du dilatoire sans apporter des explications objectives quant à la suspension de la RTI.
Mais il est évident que, certainement sur pression du Président Sarkozy qui a fait du départ de Laurent Gbagbo du pouvoir une affaire personnelle, les chaînes ont décidé que les ivoiriens et les africains n’auraient plus droit d’écouter la version en provenance de la RTI, laquelle est totalement aux antipodes de ce qui se dit depuis Paris.
C’est cela la bataille de la communication et de l’image, qui intervient au moment crucial où Nicolas Sarkozy fait mains et pieds pour que la Côte d’Ivoire soit attaquée militairement par les pays membres de la Cedeao et que Laurent Gbagbo soit bouté hors du pouvoir.
Les ivoiriens sont donc invités à se désabonner de leurs différents bouquets pour faire à leur tour pression sur les différents patrons des chaînes, qui sont avant tout des hommes d’affaires et qui ne pourraient pas tenir longtemps la perte brutale de près de 100.000 abonnés, selon les statistiques actuellement en notre possession.
Car l’argent n’a ni odeur, ni de couleur, et les affaires sont les affaires. Ce n’est pas Bouygues, Total, Orange ou Bolloré qui coulent des jours heureux à Abidjan malgré la crise, qui nous diront le contraire.

Eric Lassale