Syrie : Edith Bouvier et William Daniels rentrés en France après le cauchemar syrien

PARIS (AFP) le 03.03.2012 - Les journalistes Edith Bouvier et William Daniels, évacués jeudi de la ville syrienne de Homs, sont rentrés vendredi soir en France, où ils ont été accueillis par Nicolas Sarkozy qui a

Edith Bouvier. De afp.

PARIS (AFP) le 03.03.2012 - Les journalistes Edith Bouvier et William Daniels, évacués jeudi de la ville syrienne de Homs, sont rentrés vendredi soir en France, où ils ont été accueillis par Nicolas Sarkozy qui a

promis que Damas devra "rendre des comptes" pour ses "crimes".
Les journalistes français Edith Bouvier et William Daniels, évacués jeudi de la ville syrienne assiégée de Homs où ils sont restés bloqués plusieurs jours dans des conditions cauchemardesques, sont rentrés vendredi en France.
Ils ont été accueillis à l'aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris, par le président Nicolas Sarkozy qui a déclaré que le régime du président syrien Bachar al-Assad aurait à "rendre des comptes devant les juridictions pénales internationales" pour la mort du photographe français Rémi Ochlik, de la journaliste américaine Marie Colvin et pour l'ensemble des "crimes" commis.
M. Sarkozy a indiqué que la France allait fermer son ambassade à Damas pour dénoncer le "scandale" de la répression sanglante conduite par les autorités syriennes.
Il a aussi salué la "disponibilité des autorités russes, qui étaient prêtes" à aider la France pour évacuer les journalistes de Homs.
Edith Bouvier, grièvement touchée à la jambe le 22 février dans un bombardement à Homs, a été transportée dans un hôpital militaire.
William Daniels a rendu hommage aux habitants de Homs, "des héros qui se font massacrer" et les ont traités "comme des rois" pendant "neuf jours de cauchemar".
Juste avant leur retour en France, le parquet de Paris a diligenté une enquête préliminaire, pour le "meurtre" de Rémi Ochlik et pour la "tentative de meurtre" d'Edith Bouvier.
La dépouille de Rémi Ochlik et celle de Marie Colvin ont été acheminées vendredi par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) à Damas, à l'hôpital universitaire Assad, où elles ont été identifiées par l'ambassadeur de France Eric Chevallier, et celui de Pologne, Michal Murkocinski.
Arrivée jeudi soir au Liban en compagnie de William Daniels, 34 ans, après leur évacuation de Homs, Edith Bouvier, 31 ans, avait été examinée à l'Hôtel-Dieu de France à Beyrouth avant de partir en avion en début d'après-midi.
Le quartier de Baba Amr, à Homs, où elle a été blessée était le bastion des rebelles syriens avant de tomber jeudi aux mains de l'armée gouvernementale syrienne. L'Armée syrienne libre (ASL), composée d'opposants et de soldats qui ont déserté l'armée régulière, a annoncé un "repli tactique" de ce quartier pilonné sans relâche par le régime pendant plus de 25 jours.
Edith Bouvier, qui travaillait en Syrie pour le quotidien français Le Figaro, et William Daniels, un photographe freelance qui avait décidé de rester à ses côtés, avaient échoué lundi soir dans une première tentative de quitter Homs avec le photographe britannique Paul Conroy, lui aussi blessé le 22 février.
Dans l'opération organisée par les rebelles syriens aidés d'activistes de l'organisation Avaaz, Paul Conroy était parvenu à s'échapper et à gagner le Liban voisin, distant d'une trentaine de kilomètres.
Mais plusieurs membres de son escorte avaient trouvé la mort dans un bombardement de l'armée syrienne. Edith Bouvier et Williams Daniels avaient été contraints de rebrousser chemin et de retourner dans la ville assiégée.
Une autre tentative menée par l'Armée syrienne libre a été couronnée de succès jeudi malgré l'entrée des troupes du régime syrien dans Baba Amr et la mort de plusieurs rebelles de l'ASL au cours de cette évacuation.
Ce n'est qu'une fois franchie la frontière entre la Syrie et le Liban que Nicolas Sarkozy a annoncé qu'ils étaient sains et saufs.
Un autre journaliste bloqué à Homs, l'Espagnol Javier Espinosa, avait gagné le Liban mercredi.
Tous les journalistes retenus à Homs avaient pénétré en Syrie sans visa ni autorisation officielle, les autorités syriennes imposant des restrictions à l'entrée et aux déplacements des journalistes étrangers dans le pays.

AFP