Scandale/ Côte d’Ivoire : 29 membres de la CNC arrêtés lors des manifestations nationales

Par IvoireBusiness - Scandale/ Côte d’Ivoire. 29 membres de la CNC arrêtés par le régime Ouattara pour avoir manifesté contre la validation de la candidature d'Alassane Ouattara à l'élection présidentielle de 2015.

Manifestation dans toute la Côte d'Ivoire le 10 septembre 2015 contre la candidature dérivée de Ouattara à l’élection présidentielle.

La Coalition nationale pour le changement (CNC), qui rassemble des personnalités de l’opposition ivoirienne, a affirmé mardi que 29 de ses membres avaient été arrêtés à la suite de manifestations la semaine dernière contre la candidature du président Alassane Ouattara à un deuxième mandat le 25 octobre, selon l’agence de presse Reuters.
Mais en l'absence de dialogue politique avec l'opposition et face aux manifestations nationales réprimées dans le sang par le régime, l'incertitude plane sur la tenue du scrutin.

Selon César Etou, un des porte-paroles de la CNC, vingt-et-un membres du CNC ont été arrêtés à Abidjan, la capitale commerciale du pays, et dans une vingtaine de grandes villes du pays comme Gagnoa et d’Adzope.
Les manifestations de la semaine dernière ont fait au moins cinq morts. Deux morts ont été découverts le 14 septembre dernier à Logouata (petit village située dans la région natale du président Gbagbo 250 km au nord-ouest d’Abidjan) à Gagnoa. Ceux de Alou Valmi Sébastien tué à coups de machettes, et du jeune Bagné Armand (29 ans).
Les affrontements ont opposé des partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo et ceux d’Alassane Ouattara.
L’élection présidentielle est vue comme une étape majeure pour tourner la page d’une décennie de troubles et de violences politiques et asseoir la stabilité du pays ouest-africain. Mais l’opposition dans sa grande majorité rejette la nouvelle candidature d’Alassane Ouattara en contestant son éligibilité en vertu de l’article 35 de la constitution.
Mercredi dernier, le Conseil constitutionnel a validé dix candidatures à l’élection présidentielle, dont celle du chef de l’Etat sortant. Un viol flagrant de la Constitution selon l’opposition et la grande majorité de la population, d’où les manifestations nationales de désobéissance civile dès le lendemain 10 septembre 2015 et qui ont continué sur plusieurs jours d’affilés, créant même une scission de l’armée.
Le dernier scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire a eu lieu en 2010, avec un retard de cinq années et dans un contexte de division du pays, le Nord étant alors aux mains de groupes rebelles tandis que le Sud restait tenu par le gouvernement.
L’élection avait tourné à la guerre ouverte entre les partisans du président sortant, Laurent Gbagbo, déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel, et ceux de son principal adversaire, Alassane Ouattara, qui refusait de reconnaître sa défaite, mais finalement intronisé par la Communauté internationale.

Eric Lassale