Sénégal : Wade désavoué par son peuple - 60 organisations l’appellent à ne pas se présenter en 2012

Le 27 juin 2011 par IVOIREBUSINESS – C’est désormais le divorce consommé entre le Président Abdoulaye Wade et le peuple sénégalais,

Le Président Abdoulaye Wade du Sénégal.

Le 27 juin 2011 par IVOIREBUSINESS – C’est désormais le divorce consommé entre le Président Abdoulaye Wade et le peuple sénégalais,

qui vient de lui faire subir un cinglant désaveu à propos de la réforme constitutionnelle en créant le mouvement du 23 juin.
Le 23 juin fait en effet référence à la journée de jeudi, marquée par des manifestations de grande ampleur dans le pays ayant tourné à l'émeute à Dakar, contre un projet de réforme constitutionnelle sur un "ticket présidentiel" -comprenant un président et un vice-président susceptible d'être élu au premier tour avec seulement 25% des suffrages.

En effet, plus de 60 partis politiques et organisations de la société civile du Sénégal ont formé un mouvement qui lui demande de renoncer à sa candidature à l'élection présidentielle de 2012, ont affirmé samedi des opposants membres de la coalition.
Selon Me Aïssata Tall, égérie du parti socialiste (PS), "Nous sommes largement plus de 60" partis, associations, ONG de la société civile à avoir créé vendredi "le Mouvement du 23 juin" 2011, "notre première exigence, c'est que Wade déclare publiquement qu'il renonce à sa candidature" à la présidentielle.
Devant l’ampleur de la protestation, le président Wade a finalement été obligé de faire marche arrière. C’est sa plus grande reculade depuis son arrivée à la tête de la république du Sénégal. Il est encore tôt pour mesurer les conséquences d’un tel revirement, mais nul doute que Wade en sort très fragilisé.
Il devra sûrement renoncer à son projet de voir son fils Karim Wade lui succéder à la magistrature suprême du pays.

Selon Moustapha Niasse, ex-Premier ministre et président de l’alliance des forces du projet (AFP), "le peuple sénégalais s'est levé jeudi pour dire: ça suffit. Si Abdoulaye Wade a l'intelligence de comprendre ce message-là, il doit déclarer publiquement qu'il ne va pas se présenter aux élections en février 2012".
Abdoulaye Wade, 85 ans, a été élu en 2000 pour un mandat de sept ans, puis réélu en 2007 pour cinq ans à la suite d'une modification de la Constitution. Il a annoncé en 2009 qu'il briguerait un nouveau mandat en 2012, suscitant un débat, toujours vif, sur la légalité de sa candidature.
Catherine Balineau