Présidentielle 2015 - Ouraga Obou, ex-membre du Conseil constitutionnel limogé, au régime Ouattara: "Il faut l’application effective de l’article 35 de la constitution ; le respect des droits de l’Homme; la libération des prisonniers politiques..."

Par Le Belier Intrépide – Présidentielle 2015/ Ouraga Obou, ex-membre du Conseil constitutionnel limogé, au régime Ouattara: « Il faut le retrait des forces illégales des parcs nationaux et des réserves naturelles, ainsi que des villages et campements ; la clarification du rôle des forces conventionnelles de défense ; le retour des dozos dans leurs lieux de résidence habituelle ; la sécurisation des élections et la sécurité des candidats et de leurs états-majors ».

A l'extrême droite, Ouraga Obou, alors membre du Conseil Constitutionnel. Image d'archives.

Le Pr Ouraga Obou, agrégé de droit public et sciences politiques, président du comité de suivi de l’Académie des sciences, des Arts, des Cultures d’Afrique et des Diasporas d’Afrique (Ascad) et ex-membre du conseil constitutionnel, bien qu’il sache qu’il ne peut pas y avoir de textes parfaits, estime cependant que pour des élections apaisées, le gouvernement devrait prendre en compte les préoccupations exprimées par l’opposition.

« y a-t-il un texte qui est lui-même parfait ? Je parle en tant que juriste. De façon empirique, je qualifie de texte parfait, celui qui est en mesure de résoudre les problèmes auxquels une société est confrontée. Mais le texte qui peut résoudre les problèmes d’une société n’est pas forcément en mesure de régler des problèmes ailleurs », a souligné le professeur agrégé de droit public dans une interview qu’il a accordée hier à un confrère. Même les textes des Etats-Unis qui seraient le fruit d’une intelligence humaine hors du commun, ont montré leurs limites lors de la présidentielle de ce pays en 2000, rappelle le professeur Ouraga Obou. «Selon le juriste américain Gladstone, la constitution des Etats-Unis serait l’œuvre humaine la plus admirable qui soit jamais sortie du cerveau humain. Mais ce texte, si ingénieux soit-il, a montré ses limites à l’occasion du scrutin présidentiel de 2000. L’Amérique est passée très près de la catastrophe. Mais le ciel n’est pas tombé sur elle. L’Amérique a su réviser ses textes et aujourd’hui tout va bien aux Etats-Unis », a-t-il expliqué. Une raison suffisante, selon lui, pour que le gouvernement accepte de faire des concessions avec l’opposition pour éviter les brouilles qui pourraient déboucher sur des situations de non retour. « Donc dans tout ce que l’opposition exprime, je pense que le gouvernement devrait prendre en compte ce qui peut améliorer la vie de la nation. Car sans un accord minimum sur les textes qui régissent l’élection, cela peut créer des frictions entre le gouvernement et les différents candidats ou avec l’opposition », a-t-il conseillé.

L’opposition qui appelle à des élections crédibles et légitimes demande que soit conclu entre elle et le gouvernement un Pacte Politique et Social dont le champ doit couvrir, entre autres; l’application effective de l’article 35 de la constitution ; le retrait des forces illégales des parcs nationaux et des réserves naturelles, ainsi que des villages et campements ; la clarification du rôle des forces conventionnelles de défense ; le retour des dozos dans leurs lieux de résidence habituelle ; la sécurisation des élections et la sécurité des candidats et de leurs états-majors ; le respect des droits de l’Homme et des libertés civiles et politiques ; la libération des prisonniers politiques et la fin des arrestations arbitraires ; la mise en place d’une Commission électorale indépendante consensuelle ; le choix consensuel de la société chargée de produire la liste électorale et tous les autres documents électoraux ; le consensus sur le mode de compilation et de centralisation des résultats ; la révision de la liste électorale ; l’accès des partis politiques, des candidats indépendants et des forces vives aux médias d’Etat; le rôle des forces de sécurité ; la tenue des rassemblements des partis politiques tels que consacrés par la constitution ; la fin de la campagne prématurée du candidat du RHDP sous le couvert de visites d’Etat ; l’interdiction d’utiliser les moyens de l’Etat lors de la campagne électorale.

JEN
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