Marches contre le 3e mandat/ Bédié met fin au débat : « Elles sont autorisées par l’article 20 de la constitution ». « Le 3e mandat est interdit par l’article 55 de la constitution »

Par Ivoirebusiness - Marches contre le 3e mandat/ Bédié met fin au débat « Elles sont autorisées par l’article 20 de la constitution ». « Par contre le 3e mandat est interdit par l’article 55 de la constitution ».

Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, lors d'une rencontre avec les membres de la coalition CDRP dont il est le président.

Le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié a mis fin hier au débat sur les marches pacifiques qui se déroulent en ce moment partout sur toute l'étendue du territoire national pour protester contre un 3e mandat du président Alassane Ouattara.
Pour le président Bédié, également président de la coalition CDRP dont les jeunes organisent des marches éclatées dans tout le pays ce jeudi 13 août 2020 conjointement avec les jeunes des coalitions EDS, GPS, et Voix du Peuple, "ces manifestations pacifiques sont autorisées par l'article 20 de la constitution. Par contre le 3e mandat est interdit par l’article 55 de la constitution ».

Ci-dessous, le texte intégral de sa déclaration de ce mercredi 12 Août 2020 et transmis à Ivoirebusiness.

Ivoiriennes, ivoiriens,
Mes chers Compatriotes,

C’est avec une grande indignation et tristesse que je note que, depuis la matinée de ce mercredi 12 Août 2020, une vague de répression aveugle et des agressions brutales s’abattent sur des jeunes démocrates ivoiriens, épris de paix et de responsabilité citoyenne, qui manifestent pacifiquement contre la candidature du Président Alassane Ouattara pour un troisième mandat à l’élection présidentielle du 31 Octobre 2020.

En effet, ce troisième mandat est interdit par l’article 55 de la constitution qui indique que le Président de la République est élu pour un mandat de 5 ans et n’est rééligible qu’une seule fois.

Ces manifestations pacifiques, autorisées par l’article 20 de la constitution, devraient bénéficier de la protection des forces de l’ordre et de sécurité.

Je déplore que ces braves militants pacifistes, de Ferkessédougou, de Daoukro, Daloa, Oumé et d’autres villes de la Côte d’Ivoire, agissant pour la noble cause de préservation de l’inviolabilité de notre loi fondamentale, aient été victimes des agressions organisées par des hordes instrumentalisées, venues d’ailleurs.

Je condamne, avec fermeté et détermination, ces agressions qui ont occasionné deux morts, de graves blessés et des destructions des biens publics et privés.
Je condamne, également, les arrestations arbitraires de certains de ces manifestants qui n’ont perpétré aucun acte répréhensible et demande, par conséquent, leur mise en liberté immédiate.

Je m’incline devant la mémoire de ces valeureux et courageux démocrates, défenseurs de nos droits et libertés.

J’invite, ardemment le Président de la République, garant des libertés publiques et les autorités militaires ivoiriennes , à faire cesser ces agressions et à assurer la protection des biens et des personnes désireuses d’exprimer librement leur opinion sur les questions qui touchent à la marche de notre nation.

J’adresse aux familles endeuillées, en mon nom propre, celui de mon parti et ceux des partis politiques alliés du PDCI-RDA, mes sincères condoléances et souhaite un prompt rétablissement à tous les blessés.

Que Dieu protège la Côte d’Ivoire.

Fait à Abidjan, le 12 Août 2020
Henri Konan BÉDIÉ
Président du PDCI-RDA
Président du CDRP