Le chef de l’Etat et ses promesses : Ouattara dit une chose et fait son contraire

Publié le mardi 2 aot 2011 | Notre Voie - Le nouveau chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, revient des Etats unis où il a effectué une visite de travail. Au cours de ce voyage

Alassane Ouattara lors de sa visite aux Usa avec la communauté ivoirienne, au Four Seasons Hotel.

Publié le mardi 2 aot 2011 | Notre Voie - Le nouveau chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, revient des Etats unis où il a effectué une visite de travail. Au cours de ce voyage

diversement apprécié dans l’opinion publique ivoirienne, il a tenu des propos qui sont en déphasage avec les actes qu’il pose sur le terrain en Côte d’Ivoire. Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue dès son arrivée en terre américaine, il y a quelques jours, M. Ouattara a soutenu, au sujet des ivoiriens qui ont fui les exactions des Frci et qui se sont retrouvés en exil à l’étranger, qu’il comprend leurs difficultés pour avoir été, lui-même, exilé (allusion faite à ses déboires sous le régime Bédié). Ces propos de Ouattara seraient passés inaperçus, s’il n’avait pas poursuivi qu’il y a deux sortes de réfugiés : « Il y a ceux qui ont commis des forfaitures et détourné des deniers publics. Ceux-là doivent répondre de leurs actes devant la justice. Maintenant, il y a des militaires qui ont tué. Ceux-là seront jugés par le tribunal militaire ». Par cette déclaration, Alassane Dramane Ouattara avoue que c’est un piège qu’il tend aux Ivoiriens exilés lorsqu’il leur demande de rentrer au pays, au nom de la réconciliation nationale.

En fait depuis le coup d’Etat de la France contre le Président Gbagbo et l’installation de Ouattara au pouvoir, tous ceux qui sont soupçonnés d’avoir soutenu le président Gbagbo sont pourchassés sans motif valable. Ceux qui n’ont pas eu la chance de sortir du pays sont systématiquement arrêtés et jetés en prison. Et c’est seulement après les avoir mis aux arrêts qu’on cherche leurs chefs d’inculpation. Ceux qui ont pu sortir du pays font l’objet d’un mandat d’arrêt international.

S’agissant de tous ceux qui sont soupçonnés d’avoir commis des crimes contre l’humanité durant la crise postélectorale, Alassane Dramane Ouattara a encore affirmé qu’il ne protégera personne. C’est absolument le contraire qui se passe sur le terrain. Seuls les pro-Gbagbo sont dans le viseur de la justice. Alors que tous les chefs de guerre de l’ex-rébellion, pro-Ouattara, nommément cités par les organisations internationales de défense des droits de l’Homme, comme auteurs d’exactions graves, sont protégés par le pouvoir Ouattara. Le chef de l’Etat a même récompensé ces tortionnaires. Il dit d’ailleurs, à propos du chef de guerre, Chérif Ousmane, qu’il est un bon soldat. En réalité, les déclarations de Ouattara sont en contradiction avec les actes qu’il pose dans la réalité.

Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr