Insécurité et impunité en Côte d’Ivoire: Ouattara impuissant devant les Frci

Le 02 mars 2012 par Notre voie - e 19 décembre 2011, suite aux événements de Vavoua (affrontement entre populations civiles et Frci) ayant occasionné plusieurs morts et de nombreux blessés, le chef de l’Etat a pris d’importantes

Soldats FRCI.

Le 02 mars 2012 par Notre voie - e 19 décembre 2011, suite aux événements de Vavoua (affrontement entre populations civiles et Frci) ayant occasionné plusieurs morts et de nombreux blessés, le chef de l’Etat a pris d’importantes

décisions visant à mettre de l’ordre dans les rangs des Frci et à ramener la quiétude au sein de la population. Alassane Dramane Ouattara, visiblement excédé par les dérapages répétés de son armée a donné 48 heures au haut commandement militaire pour encaserner tous les éléments des Frci. Il a ressuscité la police militaire pour traquer tous les jeunes soldats qui se promènent sans autorisation avec des armes de guerre et font le rodéo dans la ville à bord de véhicules estampillés Frci. Cinq mois après cette sortie musclée opérée sur un ton de fermeté, le constat est bien désolant. Les instructions du chef de l’Etat n’ont pas été appliquées. Les Frci ne sont toujours pas rentrés dans les casernes. Bien au contraire, les soldats et particulièrement les ex-combattants de la rébellion armée et leurs supplétifs (Dozos et volontaires) engagés ou non dans l’armée nationale ont renforcé leur position là où ils se sont établis. C'est-à-dire dans les rues d’Abidjan et des villes de l’intérieur, dans les villages, campement et hameaux. Pire, les tueries et exactions au cœur de la colère présidentielle se sont poursuivies allégrement dans plusieurs autres contrées du pays sans que les auteurs ne soient véritablement inquiétés. L’on a encore à l’esprit les tueries de Sikensi et d’Arrah où le roi a été pris pour cible. Il y a eu la saute d’humeur des éléments regroupés au Pk 17 sur la route de Dabou qui voulant un statut immédiatement se sont défoulés sur la pauvre population. Partout où ces événements malheureux se sont produits, le chef de l’Etat s’est contenté d’envoyer son ministre de la défense pour apaiser la tension avec un discours fluctuant au gré des humeurs et rien de plus. Aucun élément coupable de meurtre n’a été traduit devant un tribunal. Complaisance stratégique,incapacité, impuissance ou manque d’autorité ? Pourquoi les autorités ferment-elles les yeux sur les crimes des Frci ? Les soldats qui refusent de déposer leurs armes pour rentrer dans les casernes ne sont-ils pas sous les ordres du chef suprême des armées ? Les ivoiriens et les observateurs de la vie nationale s’interrogent sur le manque de fermeté des autorités face aux crimes des éléments indélicats des Frci qui alimentent grandement l’insécurité en Côte d’Ivoire. Le refus des Frci de rentrer dans les casernes malgré les ordres fermes du chef suprême des armées et la persistance des tueries et exactions mettent de l’eau au moulin de ceux qui croient dur comme fer que Ouattara n’a pas d’autorité sur les Frci. Les éléments issus de la rébellion armée qui a soutenu l’actuel chef de l’Etat dans sa conquête du pouvoir seraient aux ordres de leur chef Guillaume Soro. Selon d’autres sources, ces combattants attendent toujours leur butin de guerre avant de renter dans les casernes ou retourner à leurs anciennes occupations pour ceux qui n’ont pas été retenus dans les effectifs de l’armée nationale. L’on comprend aisément pourquoi les ordres et les ultimatums du chef de l’Etat glissent sur les hommes du nord.

Jean Khalil Sella