FPI-France: POURQUOI BRIGITTE KUYO DOIT PARTIR

Le 14 mai 2012 par Correspondance particulière - Avant tout propos, j’aimerais faire la précision suivante. Ce qui suit est le résultat d’une réflexion personnelle. C’est le ras le bol d’un

Brigitte Kuyo, représentante du FPI en France.

Le 14 mai 2012 par Correspondance particulière - Avant tout propos, j’aimerais faire la précision suivante. Ce qui suit est le résultat d’une réflexion personnelle. C’est le ras le bol d’un

militant sur la façon dont est conduite la Représentation dirigée par Brigitte KUYO. Je ne nourris absolument aucune animosité contre sa personne. Bien au contraire, c’est toujours un plaisir pour moi de discuter avec elle quand j’en ai l’occasion. Mais aimé une personne n’empêche pas la critique.
Chers camarades et sympathisants du FPI, chers amis, je m’appelle Yves GRAGBAYOU, militant du FPI en France. Je suis de ceux qui ont soutenu la camarade Brigitte KUYO lors de sa nomination. J’ai même participé à la première équipe du bureau de la représentation en tant que responsable à l’organisation. J’en suis parti de moi-même. Mr BIBI Désiré, Président du MIR peut en témoigner car à cette époque, il était le conseiller de la Représentante.
Chers camarades et sympathisants du FPI, avant d’aborder le fond de mes propos, j’aimerais d’abord situer le cadre statutaire de ce qui va suivre.
I LEGITIMITE DE LA DIRECTION INTERIMAIRE DU FPI
La Côte d’Ivoire, notre pays traverse des moments troubles de sa jeune histoire du fait de la nature du changement de régime qui y a été opéré par les forces françaises le 11 avril 2011.
Notre parti, le FPI qui était au pouvoir avant cette date, se retrouve dans une situation difficile du fait même de ce changement de régime. Ce parti a aujourd’hui ses cadres les plus influents soit en prison, en exil ou démissionnaire. Certains cadres et non des moindres sont morts. C’est Maître Emile BOGA DOUDOU qui a ouvert le bal le 19 septembre 2002, suivis récemment de TAGRO Désiré, BOHOUN Bouabré, DIAGOU GOMONT et j’en passe.
Chers camarades et sympathisants, ne soyons pas amnésiques. N’oublions pas d’où nous venons et qui nous avons en face. Vous êtes sans ignorés le vent de terreur, de tuerie, de chasse à l’homme, de chasse aux pro-FPI et aux pro-GBAGBO qui s’est opéré dans ce pays depuis ce changement de régime. C’est dans cette tempête que notre parti, le FPI, essai de relever la tête. Challenge que relève la direction du parti à Abidjan malgré les nombreuses difficultés.
La réussite de l’organisation de la troisième convention alors même que certaines voix se sont levées pour dire leur opposition à la tenue de ce rassemblement, me faire dire que le FPI est un parti solide sur ses bases qui tiennent en mon sens en trois points :
- Le FPI a séduit la population ivoirienne par ses Idées novatrices pour le développement de la Côte d’Ivoire (école gratuite, assurance maladie universelle, la décentralisation, l’électrification massive des zones rurales,………). La crise du 19 septembre et ses corolaires est venu mettre un coup d’arrêt brutal à la mise en application de cette politique pour le bien
être des ivoiriens dans toute leur composante et cela, sans exclusif.

- La solidité du FPI réside également dans ses Textes (statuts et règlements intérieurs). Ces textes sont pour nous comme une constitution que nous nous sommes donnés librement. Nous devons donc la protéger et la respecter. Pour la survie et la bonne marche de notre parti, nous devons constamment nous y référer par nos faits et gestes. Ce parti est certes animé par des individus mais il est et doit demeurer une institution. Le nom de ce parti est le Front Populaire Ivoirien. Il ne porte pas le nom d’une personne physique. Il serait donc dangereux et suicidaire pour nous de vouloir personnaliser ou personnifier ce parti. Ce parti doit continuer de vivre au-delà des personnes qui l’animent ou qui l’ont animé. Le Président GBAGBO n’a-t-il pas dit : « si je tombe, enjambez mon corps et continuez le combat ».

- La troisième et dernière force du FPI c’est ses Militants et Sympathisants. Ce parti a une puissance de mobilisation inouïe. Il draine derrière lui, une grande partie de la population ivoirienne. La dernière élection législative (15% de taux de participation) et surtout la dernière convention viennent de nous en donner la démonstration.
Chers camarades et sympathisants du FPI, alors que le Président et tous ses vices présidents sont soit en prison ou démissionnaire, regardons un peu ce que nous disent nos textes.
Une réunion du Comité Central élargi aux secrétaires généraux de fédérations, aux bureaux exécutifs des structures spécialisées et au Comité de Contrôle, s’est tenue le 23 juillet 2011. Pour information le Comité Central est le troisième Organe de Direction du Parti qui en compte cinq. Il y a par ordre hiérarchique ; le Congrès, la Convention, le Comité Central, la Présidence et le Secrétariat Général (art : 25 à 45 des statuts). Conformément aux textes régissant le Parti et constatant la vacance du pouvoir, le Comité Central a mandaté le Secrétaire Général et le Secrétaire Général Adjoint d’assurer l’intérim de la Présidence et du Secrétariat Général du Parti.
L’article 90 des statuts nous dit ceci : En cas de vacances du pouvoir par empêchement absolu du Président (AFFI N’GUESSAN en prison), l’intérim est assuré par le premier vice-président(Aboudrame SANGARE en prison), la deuxième vice-présidente(Simone GBAGBO en prison), le troisième vice-président(Mamadou KOULIBALY ,démissionnaire).
C’est donc l’article 22 du règlement intérieur qui prend la relève et stipule ceci : En cas d’absence ou d’empêchement du Président du Parti , des Vice-présidents et du Secrétaire Général, l’intérim est assuré par le Secrétaire Général Adjoint par ordre hiérarchique. Mais ici, le Secrétaire Général (Miaka OURETTO) et le Secrétaire Général Adjoint (Laurent AKOUN) étaient en place. C’est donc naturellement à eux que revient la lourde responsabilité d’occuper les postes de Président et de Secrétaire Général du Parti dans une équipe intérimaire. Comme vous le voyez, le Comité Central n’a fait qu’appliquer les textes du Parti. Donc quiconque met en doute la légitimité et remet en cause les décisions prises par cette équipe, ne connait ni le FPI, ni ses textes. Il participe de la mise à mort du Parti et n’est donc pas digne de le représenter.
II LA MECONNAISSANCE DU PARTI PAR BRIGITTE KUYO
Notre représentante me semble t-il ne connait pas le parti. Elle connaît certes ses dirigeants. Elle a même des affinités avec certains mais elle ignore vraiment ses textes.
La représentation est un organe de base du parti qui en compte quatre ; la Fédération, la Section, le Comité de base et la Représentation (art : 48 à 64 des statuts). Comme vous le constatez, la représentation n’est pas selon nos statuts au-dessus des organes de direction cités ci-dessus. Il n’existe pas non plus dans nos statuts, un conseil des représentants. D’où vient donc ce conseil des représentants créé par Brigitte KUYO qui va contre les décisions prises par le comité central d’organiser la troisième convention du parti.
Ce conseil prête à Mr TCHEIDE Jean Gervais, Secrétaire National par intérim chargé des finances et du patrimoine, la nomination de Mr GUIGUI Claudel comme nouveau Représentant du FPI en France. Et le courrier du Secrétaire Général, AKOUN Laurent, en date du 19 avril 2012, n’est pas un désaveu vis-à-vis de Mr TCHEIDE Jean Gervais comme l’a laissé entendre de conseil. Ce courrier est venu tout simplement faire des précisions sur les dispositions de nos statuts et règlements intérieurs.
L’article 62 des statuts nous dit ceci : A l’étranger, le FPI existe sous la forme d’une représentation et de sections. Le représentant, responsable de la représentation est nommé par le Président du Parti. On constate ainsi et d’après nos textes que le Secrétaire National chargé des finances et du patrimoine, n’a pas compétence pour nommer le représentant du Parti à l’étranger. Cela relève uniquement et exclusivement du Président du Parti.
Mr GUIGUI Claudel a reçu par Mr TCHEIDE Jean Gervais, le mandat de mobiliser toutes les ressources et dons nécessaires pour aider le Parti à affronter tous les défis qui l’attendent. Il n’y a rien de nouveau à cela puisque cette tâche avait été confiée dans le passé à Mr KUYO Tea Narcisse alors que les Représentants s’appelaient GOUBO et Eugène DJUE. Maître Emil BOGA Doudou, alors responsable de la trésorerie du FPI avait même confié la vente des cartes du parti à DJAGOURI qui n’avait aucune responsabilité dans la représentation. Je ne me rappelle pas avoir observé une quelconque rébellion de ces Représentants vis-à-vis de la Direction. Pourquoi donc cette levée de bouclier de Brigitte KUYO aidés de certains représentants Europe (sauf Abdon BAYETO, qui n’était pas à cette réunion car au Ghana).
Ce conseil non statutaire avance que les décisions prises par la direction sont en flagrante violation des textes du parti. Ce conseil peut-il nous citer un article des statuts ou du règlement intérieur qui met en exergue cette violation. Ce conseil va encore plus loin dans ses assertions quand il traite des décisions prises par la direction d’initiatives impulsives, chaotiques, personnelles, irrationnelles, confligènes, inopportunes. Ce conseil va même jusqu’à souligner une certaine irresponsabilité et incapacité du président Miaka OURETTO. Et fini par le traiter de putschiste.
Ce conseil a désapprouvé la tenue de la convention en ce sens qu’elle n’avait aucune justification statutaire donc il ne reconnaîtra pas les décisions qui en découleront.
Chers camarades et sympathisants, les articles 34 et 35 des statuts stipulent ce qui suit : La convention se réuni une fois entre deux congrès en session ordinaire sur convocation du secrétariat général. Elle peut se réunir en session extraordinaire à l’initiative du secrétariat général, du comité central ou des 2/3 des assemblées fédérales.
Le dernier congrès qui en était le troisième du FPI date de 2001. C’est ce congrès qui a vu la consécration du Président AFFI N’Guessan Pascal. Le congrès se réuni tous les trois ans (art : 27 des statuts) donc en 2004 en était prévu le quatrième. Mais compte tenu de la situation sociopolitique du pays, il n’y a pas eu de congrès ni de convention. C’est le comité central qui a prorogé le mandat qui finissait en 2004 du Président AFFI N’Guessan Pascal. C’est ce même comité central qui a confié la responsabilité du parti au Président Miaka OURETTO pour des raisons exceptionnelles énoncées ci-dessus. Donc vouloir remettre en cause les décisions de cette direction c’est nié les textes du parti et il faut en tirer toutes les conséquences.
Le FPI est un parti ouvert. Il reconnait donc à ce titre à ses militants, le droit de critiquer ses instances dirigeantes. Mais critiquer ne signifie pas injurier. Et les propos tenus par ce conseil sont des propos injurieux vis-à-vis de la direction. Et ces genres de manquements sont réglées par les dispositions disciplinaires ; 77 à 82 des statuts et 60 à 66 du règlement intérieur.
III LE BILAN DE BRIGITTE KUYO
Cela fait plus de dix ans que Brigitte KUYO est Représentante et elle a un bilan à faire. Or ce bilan est globalement négatif.
L’article 63 des statuts nous dit ceci : le Représentant assure les relations entre le FPI et les partis politiques d’une part, les autorités politiques du pays d’accueil d’autre part.
En dix ans de mandature, que Brigitte KUYO nous dise ce qu’elle a fait de tout ça. Quel rapport a-t-elle entretenu avec le Parti Socialiste ; parti frère avec qui nous partageons globalement la même idéologie. Elle s’est éloignée de Guy LABERTI chez qui elle pouvait prendre des conseils. Elle a abandonné l’Institut Léo LAGRANGE qui était le lieu de rencontre par excellence des dirigeants du P.S et du FPI puisque nous étions membre de cet institut. Notre Représentante pouvait y faire entendre la voix du FPI et les positions du Président GBAGBO.
Elle a fait la politique de la chaise vide. Et cela nous a coûté cher. Nous avons perdu le pouvoir sur tapis vert. Le PS qui n’avait qu’un seul son de cloche c’est-à-dire celui de l’adversaire, s’est naturellement aligné sur la position du gouvernement Sarkozy ; allié de notre adversaire. Le PS est allé même jusqu’à proposer l’exclusion du FPI de l’International Socialiste. Cela a fragilisé la position du Président GBAGBO sur le plan international. La conséquence de tout ça ; le Président GBAGBO à La Haye. Le Président AFFI et tous ses vices en prison au nord de la Côte d’Ivoire. Nos responsables et camarades en exil au Ghana ou ailleurs.
A-t-elle fait des démarches pour approcher le PC ou Jean Luc MELENCHON ? Or Mr MELENCHON est celui là même qui parle de la crise ivoirienne depuis 2002. Cette attitude de Mr MELENCHON, nous la devons à Mr FINEL ; élu PS puis Front de Gauche de Vigneux/seine et de ses amis. Je préfère me taire sur ses approches vis-à-vis de l’UMP et des autres partis car elles étaient inexistantes.
Au-delà des qualités intrinsèques d’un chef, il doit être toujours à l’écoute de ses collaborateurs ou de son entourage. Il doit également être rassembleur. Or notre Représentante n’écoute personne sinon elle-même. Elle n’a pas non plus cette qualité de rassembleuse. Elle a mis toute son énergie à détruire toutes les sections FPI mise en place par Eugène DJUE alors que les textes du parti ne lui en donnent pas le droit. Elle combat ses collaborateurs. Elle suscite des associations ou mouvements qu’elle combat après. Elle oppose même quelques fois, ces associations et mouvements les uns aux autres. Elle s’est ainsi fragilisée par cette attitude à tel point qu’elle n’est plus écoutée. Elle a perdu sa crédibilité. Elle n’est donc plus la personne capable de rassembler les militants du FPI et au-delà. Notre représentante est la spécialiste des polémiques unitiles. Sa dernière création ; la nomination de GUIGUI Claudel au poste de Représentant FPI France. Nous avons vu plus haut que l’information était fausse. Pourquoi tout ça alors qu’en ces moments difficiles, la Famille FPI a besoin de sérénité et de se rassembler.
Je profite de ce manifeste pour dire un grand merci à tous les responsables des mouvements patriotiques, un grand merci à tous les patriotes de France. Vous avez admirablement utilisé, l’espace laissé par la représentation FPI de France. Je vous demande par ailleurs, vous qui vous reconnaissez dans les idées du FPI et du Président GBAGBO, de rejoindre ce parti pour continuer la lutte.
La Direction essaie de sortir le FPI de la situation dramatique dans laquelle l’a plongé la crise postélectorale. Le parti a besoin plus que jamais, aujourd’hui et demain de tous ses militants et sympathisants. Le siège de Koumassi Zone 4 a été détruit. Les locaux que partageait le FPI et le CNRD, leur a été arraché. Le parti s’est replié sur ce qui reste du QG de campagne du Président GBAGBO. La préoccupation première de notre représentante devrait être de mobiliser les militants pour aider le parti et permettre ainsi sa redynamisation. Mais que non ; on voit autre chose. Or c’est tout le sens que voulait donner la Direction Intérimaire à la convention qui s’est tenue le 29 Avril 2012. Il faut redynamiser le Parti.
La Côte d’Ivoire a besoin d’un FPI débout. Le pouvoir en place a besoin d’avoir en face une opposition crédible formée par le FPI, le LIDER, le CNRD, le RPP et d’autres partis politiques pour éviter à la Côte d’Ivoire de basculer dans un état totalitaire.

Y.G Militant FPI de France