En mission en Italie / Mgr Siméon Ahouana, vice-président de la CDVR : ‘’La réconciliation n’est pas destinée à tel ou tel homme politique’’

Publié le mardi 20 mars 2012 | L'intelligent d'Abidjan - Monseigneur Paul Siméon Ahouana, archevêque métropolitain de Bouaké, vice-président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), a animé une conférence de presse, le samedi 17 mars 2012,

dans la salle Roger Etchegaray du Conseil pontifical Justice et Paix de Rome, en Italie.

Mgr Ahouana.

Publié le mardi 20 mars 2012 | L'intelligent d'Abidjan - Monseigneur Paul Siméon Ahouana, archevêque métropolitain de Bouaké, vice-président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), a animé une conférence de presse, le samedi 17 mars 2012,

dans la salle Roger Etchegaray du Conseil pontifical Justice et Paix de Rome, en Italie.

Pendant que les autres membres de la CDVR assistaient au lancement des journées de deuil et de purification au palais de la culture de Treichville, Mgr Paul Siméon Ahouana échangeait avec la communauté ivoirienne vivant en Italie. Sur invitation de SEM Joseph Tebah-Klah, ambassadeur de la Côte d’Ivoire près la République d’Italie, Mgr Ahouana, par ailleurs président de la Caritas de Côte d’Ivoire, a sensibilisé ses compatriotes sur la nécessité d’aller à la réconciliation nationale. «Tous les Ivoiriens, où qu’ils vivent, doivent s’inscrire dans le processus de la réconciliation en cours (…) La réconciliation n’a pas de prix et bien que je sois à Rome dans le cadre de ma mission, en tant que Archevêque de Bouaké et Président de la Caritas ivoirienne, je ne peux pas refuser de m’entretenir avec mes compatriotes sur ce qui nous préoccupe tous en ce moment. Notre vivre ensemble», a indiqué d’entrée le prélat ivoirien, en invitant les Ivoiriens de la Diaspora, à s’inscrire dans cette dynamique. « Ce n’est pas une réconciliation pour tel ou tel homme politique, mais une réconciliation pour tous les Ivoiriens sans distinction d’ethnie ou de religion (…) Tout le monde entier nous regarde et la Côte d’Ivoire n’a pas le droit d’échouer cette fois-ci. La réconciliation doit passer par le pardon et la vérité. Il faut donc abandonner le mensonge qui a été érigé en réseau dans notre pays ces dernières années », a clarifié Mgr Ahouana, en présence de SE. Mme Tagliante Saracino, ambassadeur de la Côte d’Ivoire près le Quirinal. «C’est par l’amour et la charité entre vous que vous réussirez la réconciliation en cours. Ce double sentiment doit venir avant toute considération politique. Il faut retenir que les Présidents passent, mais le pays reste. Votre pays vient avant Gbagbo, Alassane ou autres. Que les Ivoiriens cessent de s’entretuer pour des individus. La Côte d’Ivoire avant tout, la Côte d’Ivoire d’abord », a insisté le cardinal Peter Appiah. « Il y a un fort brassage ethnique en Côte d’Ivoire. Les religieux se sont investis durant cette crise dans la recherche de solutions pour que la déchirure ne soit pas profonde. Des églises et des mosquées étaient attaquées, les religieux n’ont pas incité leurs fidèles à la vengeance. Des paroisses catholiques avaient même accueilli des milliers de victimes. C’est le lieu pour nous de dire ici un grand merci à tous les religieux de notre pays », a indiqué pour sa part Mme Tagliante Saracino.

O.D

Accra : Les exilés prient pour Bohoun Bouabré

Publié le mardi 20 mars 2012 | Notre Voie - Décédé en exil le 11 janvier 2012 à Jérusalem, en Israël, le ministre d’Etat Paul Antoine Bohoun Bouabré sera inhumé le 31 mars 2012 dans son village natal de Nakia, à Saïoua, dans le Centre-Ouest de la Côte

d’Ivoire. Au Ghana, à l’appel du ministre Assoa Adou , Coordonateur et Porte-parole des militants du Fpi en exil, l’Eglise Catholique Queens of Peace de Madina-Accra a abrité une messe en la mémoire de l’illustre disparu. On a pu dénombrer 14 anciens ministres, des Directeurs généraux et Hauts cadres ivoiriens, des leaders de la galaxie patriotique, des membres de l’Arid (Association des Refugiés ivoiriens et de la Diaspora), autour de la veuve, Léa Bouabré. La messe de requiem, faite de lectures bibliques, d’homélie et de témoignages, a été présidée par le prête missionnaire ivoirien Hyacinthe Goli.
Dans son adresse, le Père Goli a précisé que l’homme que les exilés pleuraient a servi la Côte d’ivoire à un haut niveau parce que Ministre de l’Economie et des Finances dans une période difficile. «Il n’a donc pas vécu inutilement», a déclaré le chef religieux. Aux nombreux exilés présents à la messe, le Père Goli a indiqué que le peuple d’Israël a connu l’exil, mais Dieu qui est Amour l’a ramené à Jérusalem. «L’exil fait donc partie de l’Histoire de l’humanité. Il passera nécessairement. Nous les humains, vivons dans le temps mais Dieu, Lui, est au delà du temps», a déclaré le père Goli. Avant de s’appuyer sur les passages bibliques tirés des Ecclésiastes et de Saint Paul apôtre aux Éphésiens.
Kouassi Oussou, ancien Directeur général de l’Economie, ami-étudiant,collègue enseignant-chercheur d’Université et collaborateur de Bohoun Bouabré a témoigné de la vie du défunt en indiquant qu’il a été «tout simplement un homme de justice, de courage et de partage. Chef né, il a toujours été président ou porte-parole de presque toutes les associations où il a milité depuis chez lui, dans le canton Yocolo, jusqu’à chez les chercheurs africains en Economie en passant par la section sciences Economique du Synares à l’Université de Cocody. Homme de défi, il a engagé, dès sa nomination au poste de ministre de l’économie, toute son équipe sur la voie de la rigueur budgétaire, de la souveraineté et de la résistance économique. De lui, Laurent Gbagbo prédisait un grand futur».
Avant la messe, le bureau de la Coordination du Fpi en exil s’est rendu au lieu de résidence de la veuve Léa Bouabré pour présenter ses condoléances. Le porte-parole Assoa Adou a tenu à consoler la veuve et la famille en indiquant que «Bohoun est parti mais il a laissé une grande famille d’amis et camarades du Fpi, et une œuvre gigantesque que personne ne peut occulter en Côte d’ivoire». Enfin, selon Assoa Adou, «comme Bohoun, tous les exilés sont en fait des condamnés à mort par le régime Ouattara. Ils ont leurs comptes bancaires gelés, ne disposent pas de ressources financières suffisantes pour subvenir aux soins de santé que nécessitent les différentes pathologies. Bohoun n’était pas sur un brancard en arrivant en Israël, il en est reparti dans un cercueil. Ainsi va la Côte d’Ivoire sous Ouattara ». Contraint à l’exil, ses avoirs gelés en Côte d’Ivoire, Bohoun Bouabré est décédé faute de soins appropriés.

Yves Komenan
Une correspondance particulière à Accra