Echelle de sécurité de l’Onu: A quel niveau se situe la Côte d’Ivoire ?

Le 18 juin 2011 par Notre voie - De la crise post-électorale à l’arrestation de Laurent Gbagbo, la communauté internationale décourageait toute initiative d’investir en

Ban Ki Moon, secrétaire général de l'ONU, et Youssouf Bamba, représentant de Ouattara à l'ONU.

Le 18 juin 2011 par Notre voie - De la crise post-électorale à l’arrestation de Laurent Gbagbo, la communauté internationale décourageait toute initiative d’investir en

Côte d’Ivoire. La matérialisation de cet acte a été les sanctions iniques imposées à l’encontre de l’économie nationale. Une évaluation du niveau de sécurité qui ne disait pas son nom.
Aujourd’hui où tous les clignotants sécuritaires sont au rouge, il est bon de savoir à quel niveau se situe la Côte d’Ivoire. Tous les rapports des Ong des Droits de l’Homme l’indiquent avec force : sur tout le territoire national, les forces fidèles à Ouattara se lancent dans une barbarie sans mesure : des scènes effroyables, des atrocités sans épithètes commises dans des villes et villages, jusqu'aux moindres petits hameaux, pillés, saccagés, brûlés et vidés de leurs habitants par des actes de barbarie d'une autre époque, que l'on n'aurait jamais imaginés dans ce pays de paix et de tolérance, barbarie perpétrée par des hommes sans cœur ni loi. Que dire des familles entières décimées, des corps inertes, des femmes violentées, sauvagement violées ou éventrées? Que dire des hommes, des femmes et des enfants amputés, égorgés ou décapités, des hommes et des femmes de tous âges abandonnés sans recours ni secours? 
Les Ivoiriens naguère pourvoyeurs de gîtes et de couverts à des réfugiés étrangers massacrés, fuyant les affres de la guerre et de la persécution chez eux, sont devenus aujourd'hui des "sans abris ni domiciles fixes », des déplacés de guerre, des réfugiés chez eux, sur leurs propres terres, qui dans des centres d'accueil de fortune aux conditions sanitaires précaires, qui chez des parents ou amis, se contentant de pitance à peine disponible. Les témoignages de ces Ong dévoilent aussi l’inéluctable engrenage de la haine qui s’inscrit en toile de fond d’une répression qui s’exerce contre des « suspects », sans aucun lien avec des groupes armés.
Tout récemment, l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire s'est déclarée, « particulièrement préoccupée par la multiplication d'incidents violents et d'attaques conduites par des éléments des FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire) contre plusieurs villages », (selon Guillaume Ngefa, de la division des droits de l'homme de l'Onuci, lors d'une conférence de presse à Abidjan). Déplorant l'usage d' « armes lourdes » pour le maintien de l'ordre, il a exigé des « enquêtes immédiates et impartiales » sur ces incidents survenus ces derniers jours dans des localités des environs d'Abidjan, du sud-ouest et du centre-ouest du pays, régions réputées compter de nombreux partisans de l'ex-Président Laurent Gbagbo. Sans compter les enlèvements presque au quotidien des militants pro-Gbagbo.
Face à toutes ces dérives, les Ivoiriens voudraient savoir à quel niveau se situe la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire ? Pourquoi l’Onu ne va-t-elle pas au-delà de ces constats de terrain pour publier un état sur la question, comme elle le faisait régulièrement sous l’ère Gbagbo ?
Le poète russe Alexandre Blok avait donc raison qui affirmait : « Chaque révolution a sa musique et ses musiciens ». Une citation qui s’applique aujourd’hui parfaitement à la situation que vit la Côte d’Ivoire.
A l’époque de Kofi Anan, ses représentants spéciaux successifs (Albert Tévoèdjrè, Abou Moussa, Pierre Schori) ne faisaient que produire des rapports sur le niveau sécuritaire de la Côte d’Ivoire. Histoire, sans doute, d’alerter les éventuels investisseurs et les touristes sur les risques qu’ils prennent de choisir la destination ivoire.
Sinon comment comprendre, alors que la situation était calme sur les fronts de guerre après le cessez-le-feu, l’Onu ait décidé, contre toute attente et tout bon sens, de placer la Côte d’Ivoire à la phase 4 de son échelle de sécurité. C’est ainsi que bon nombre d’institutions internationales ont quitté la Côte d’Ivoire. A l’exemple très remarqué de la Bad. Fort heureusement, les autorités sous la haute direction du Président Laurent Gbagbo, ont pu faire face à cette grave crise, grâce à des efforts herculéens, à des sacrifices incommensurables et au don de soi. Ces efforts internes ont permis progressivement, de redresser la situation et la tête. 
 La tenue pour la première fois à Bouaké, en juillet 2003, du conseil du gouvernement a ouvert la voie au rétablissement progressif de l'autorité de l'Etat dans les territoires occupés et décidé l'Onu, le 12 décembre de la même année, à ramener la Côte d'Ivoire de la phase 4 à la phase 3 de degré de sécurité, faisant ainsi renaître l'espoir et la confiance.
Durant presque un an, la Côte d’Ivoire et une partie de la Côte d’Ivoire sont restées au niveau 3.
A la suite des événements de novembre 2004, l’Onu a augmenté le niveau de sécurité pour le porter au niveau 3.
Le 4 mars 2008, un an après les accords de paix de Ouagadougou, au regard de l’atmosphère politique positive, l’Onu a ramené le niveau sécuritaire à la phase 2.
Ce qui signifie que le niveau sécuritaire est une évaluation environnementale qui est laissée à la libre appréciation des rédacteurs du rapport. Ce qui signifie aussi que l’Onu peut indiquer l’échelle sécurité sur laquelle fonctionne actuellement la Côte d’Ivoire. Sans que cela affecte négativement ses rapports avec les nouveaux dirigeants ivoiriens. Et sans que cela décourage les investisseurs français en pleine organisation stratégique pour récupérer tout le marché économique ivoirien. C’est une question de vérité. Et les Ivoiriens ont le droit de savoir. Surtout que ceux qui instruisaient des procès implacables contre le régime Gbagbo ne peuvent ignorer que la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire dépasse très largement tout ce qu’ils imputaient à l’ex-dirigeant ivoirien. A moins que l’évaluation du niveau de sécurité n’ait été une autre arme de guerre contre l’ancien régime.
J-S Lia