Débats et Opinions: BLAISE COMPAORÉ MAUDIT TOUS LES SOIRS DANS SON LIT L’ARMÉE QUI N’A PAS TIRÉ POUR SAUVER SON POUVOIR MAIS FAIT DE LA COMMUNICATION POUR FAIRE CROIRE QU’IL AIME LES BURKINABÈ

Débats et Opinions - BLAISE COMPAORÉ MAUDIT TOUS LES SOIRS DANS SON LIT L’ARMÉE QUI N’A PAS TIRÉ POUR SAUVER SON POUVOIR MAIS FAIT DE LA COMMUNICATION POUR FAIRE CROIRE QU’IL AIME LES BURKINABÈ.

Avez-vous lu les différentes communications de Blaise Compaoré dans les
medias et réseaux sociaux depuis sa fuite spectaculaire du Burkina Faso ?
L’ex dictateur de Ouaga Blaise Compaoré DÉLIRE … il commence déjà à
péter les plombs. Être chassé du pouvoir comme un chien galeux par des
gamins pubertaires – alors qu’il était si sûr de lui et si sûr de
mourir Président comme tous les autres grands dictateurs africains –
commence enfin à faire ses effets-dégâts psychologiques. Se faire chasser
par des adolescents en pleine puberté qui criaient dans les rues de Ouaga «
La Patrie ou la Mort » sans avoir jamais connu l’auteur de cette pensée
énigmatique révolutionnaire ou son sens épistémologique profond, et
perdre le pouvoir de façon aussi HUMILIANTE, après 27 ans de règne avec
une main de fer, ce n’est JAMAIS FACILE À DIGÉRER pour un dictateur
sanguinaire.
Ils ont tous la même réaction à leur chute. Pour tous les dictateurs en
pareille circonstance de disgrâce avec l’histoire, c’est toujours
d’abord un sentiment d’incrédulité : ils ont du mal à croire qu’ils
ont effectivement perdu le pouvoir. Ensuite ils s’inquiètent pour leur
patrimoine et héritage politique, du moins ce qu’il en reste vu la façon
désobligeante et vipérine dont ils ont été chassés et perdu le pouvoir,
et alors ils ont peur de tomber dans les poubelles de l’histoire après
avoir rayonné et gouverné en maître absolu et incontestable pendant si
longtemps. Enfin ils en veulent au monde entier et blâment toute la planète
pour leur chute, et singulièrement ils blâment toujours leur armée en
particulier de les avoir trahis et lâchés. Ce n’est guère un hasard
s’ils blâment tous leur armée. C’est parce-que toute dictature repose
d’abord et à priori sur la force brute militaire ; un tyran doit pouvoir
infailliblement et inlassablement compter sur la loyauté totale et
religieuse de son armée, surtout la garde présidentielle.
Dans le cas du Burkina, qui conduit la transition depuis que Blaise a pris la
poudre d’escampette ? Réponse : un certain Lieutenant-Colonel Zida,
commandant adjoint du Régiment de Sécurité Présidentielle, ce corps
militaire d’élite burkinabè qui devait garantir le pouvoir de Blaise à
tous les prix. Même s’il devait y avoir dix mille morts parmi les gamins
protestataires dans les rues de Ouaga … à l’instar de Ouattara le
poulain de Compaoré que les ivoiriens de la diaspora appellent «
affectueusement » le boucher et qui a fait des milliers de morts parmi les
civils innocents pendant dix ans de guerre impitoyable pour prendre le
pouvoir en Côte d’Ivoire. Donc Blaise Compaoré n’a rien d’un
démocrate et il ne comptait guère sur les mécanismes démocratiques pour
se maintenir au pouvoir, ni referendum, ni parlement. Il comptait sur la
force militaire brute. Et vlan … son armée l’a lâché, surtout le
Régiment de Sécurité Présidentielle dont le numéro 2 est aujourd’hui
l’homme fort du Faso. Blaise ressent cela comme une profonde trahison et il
le dit à peine à mots couverts. S’il pensait faire croire le contraire à
l’opinion publique dans ses communications intempestives depuis sa chute,
il ne choisit pas assez bien ses mots et ses mots trahissent plutôt sa
véritable pensée dans la tête. Son message conciliant et de paix à
l’égard de ses anciens collaborateurs, surtout militaires, qui l’ont
regardé choir sans réagir avec force, n’est que de la poudre aux yeux.
Chez tous les dictateurs, les postes militaires directement liés à la prise
ou au maintien du pouvoir sont les plus stratégiques. Et on ne met pas
n’importe qui à ces postes. Chez les dictateurs africains, ce sont
généralement les postes de ministre de la défense, chef d’État-Major
des Armées – le CEMA – les chefs des unités d’élite dont en
particulier la Garde Républicaine ou Présidentielle. Chaque dictateur
africain a un corps de ce genre et les appellations varient selon les pays.
Au Burkina sous Blaise, c’était le Régiment de Sécurité
Présidentielle, le fameux RSP dont le Lt-Colonel Zida est le commandant
adjoint. Remarquez que depuis que Ouattara a pris le pouvoir en Côte
d’Ivoire, il est lui-même le ministre de la défense. Il refuse
d’attribuer ce poste et le proposé ministériel Paul Koffi Koffi n’est
juste qu’un simple coursier là pour lui apporter les dossiers de la
défense chaque matin à la Présidence. Le CEMA de Ouattara, le nabot
général Youssouf Bakayoko est aussi celui qui fut son CEMA des troupes
rebelles pendant toute la période de la rébellion. Et à la tête de tous
les corps d’arme, Ouattara a placé ses hommes de confiance, des officiers
sur qui il compte et sur qui son régime repose. Quand Ouattara vous nargue
en vous disant qu’il est indéboulonnable, il sait sur quoi il compte :
tout est déjà verrouillé. Blaise Compaoré avait mis le même dispositif
sécuritaire en place au Faso. C’est pourquoi il s’entêtait et restait
sourd aux messages de son opposition qui lui déconseillait fermement la
prostitution de la constitution pour se maintenir au pouvoir. Au grand dam de
Blaise, l’armée s’est élevée au-dessus de ses petites ambitions
égocentriques, narcissiques et ramenardes. Elle s’est comportée de façon
républicaine en prenant le parti du peuple à juste titre, et elle l’a
lâché au dernier moment. Imaginez donc sa rage. Il doit maudire Zida,
Gilbert Diendéré et le RSP tous les soirs avant d’essayer de fermer les
yeux pour dormir … s’il arrive à dormir. Il affirme qu’il ne
souhaiterait pas la position de Zida à son pire ennemi – c’est tout
simplement de l’aigreur, l’expression d’impuissance et amertume d’un
homme jadis puissant et aujourd’hui aux abois qui observe ses propres
élèves monter et devenir plus puissants que lui. En effet, la position du
Lt-Colonel Zida est mieux et beaucoup plus enviable que la sienne en exil et
incertaine face aux nombreuses menaces de poursuites judiciaires. Et je vois
déjà comment le Lt-Colonel Zida affiche ses propres ambitions et vise le
fauteuil présidentiel burkinabè sur le long terme. Je pense qu’il est sur
la bonne voie pour l’obtenir dans les normes constitutionnelles plus tard
s’il joue bien ses cartes dans le dossier de la transition. Zida apparait
comme un leader capable de diriger le pays et une alternative crédible pour
le futur, et cela rend Compaoré en fuite jaloux et fou de rage.
Blaise Compaoré n’est pas exactement un enfant de chœur et ce n’est pas
le genre de type que des gamins en pleine crise d’adolescence peuvent
chasser du pouvoir rien qu’en scandant « la Patrie ou la Mort » dans les
rues de la capitale Ouaga comme des malades. L’illustre africain et auteur
de la célèbre pensée mythique « la Patrie ou la Mort » a été lui-même
froidement assassiné par Blaise Compaoré un certain Octobre en 1987 pour
prendre le pouvoir – il aurait pu l’épargner, mais il ne l’a pas fait.
Deux ans après, presque mois pour mois en Septembre 1989, Blaise Compaoré a
fait exécuter, lâchement et sans procès, les numéros 2 et 3 de son
régime, respectivement le Commandant Jean-Baptiste Boukary Lingani et le
Capitaine Henri Zongo, après les avoir bassement et sordidement accusés de
préparer un coup d’État.
Depuis les assassinats d’opposants et persona non grata du régime
Compaoré sont devenus des faits divers ordinaires et ils ne se comptent
même plus sous le ciel burkinabè. Parmi ses nombreuses victimes de taille,
on compte également le célèbre journaliste Norbert Zongo et l’honorable
Docteur Balla Keita, ancien ministre ivoirien très charismatique que Blaise
avait invité à Ouaga puis fait assassiner froidement et avec une violence
rare. Nous profitons pour exiger ici que justice soit rendue et que Blaise
Compaoré soit arrêté, inculpé et jugé par la justice ivoirienne pendant
qu’il est encore en Côte d’Ivoire, pour l’assassinat de manière très
violente du ministre Balla Keita. Le régime de Blaise Compaoré a été
cité comme acteur et complice dans presque toutes les guerres civiles et
tentatives de déstabilisation en Afrique de l’Ouest … du Liberia à la
Sierra Leone, de la Guinée au Mali, en passant par le Niger et même le
Tchad plus lointain. Les rebelles d’Alassane Ouattara qui ont attaqué la
Côte d’Ivoire le 19 Septembre 2002 ont été logés, nourris, blanchis,
entraînés et lâchés comme des chiens fous contre les pauvres ivoiriens
depuis le Burkina Faso sous les auspices … du monstre froid de Ziniaré
Blaise Compaoré.
Aujourd’hui il se raconte d’ailleurs que tous les présidents africains
sont heureux et soulagés de la chute de Blaise Compaoré qui ne pourra plus
offrir gîte et couvert à des rebelles, et ne pourra plus servir de base
arrière à une rébellion pour déstabiliser ses voisins. Seuls Alassane
Ouattara et Soro Guillaume, respectivement chef et sous-chef de la rébellion
qui est venue du Burkina Faso sous Blaise Compaoré pour attaquer la Côte
d’ivoire en 2002, pleurent la chute de leur parrain. Avec tous ces faits
d’armes si impressionnants au palmarès et curriculum vitae de l’ancien
dictateur de Ouagadougou, pensez-vous encore réellement et êtes-vous
toujours d’avis que les gamins qui manifestaient dans la rue pouvaient
chasser Blaise Compaoré du pouvoir si l’armée avait suivi ses ordres à
la lettre ? Blaise a-t-il la tête de quelqu’un qu’on peut chasser du
pouvoir avec de simples démonstrations d’humeur dans les rues si
l’armée accepte d’obéir à ses ordres et ouvrir pleinement le feu ?
Quelqu’un qui a écrasé dans le sang toutes les mutineries de soldats pour
provoquer sa chute pendant presque trois décennies.
Si l’armée avait suivi ses consignes, les rues de Ouaga seraient
parsemées de cadavres des manifestants et Blaise serait encore au pouvoir.
Croire le contraire et féliciter ce monstre d’avoir évité un bain de
sang en démissionnant, comme le font scandaleusement Alassane Ouattara et
ses obligés du RDR, est plus que naïf. Il a démissionné parce-que
c’était fini, tout était déjà perdu et c’est exactement le moment
idéal pour penser à son héritage politique et essayer de donner la
dernière meilleure image de soi. La preuve, beaucoup de gens naïfs sont
tombés dans le piège et répètent bêtement aujourd’hui comme Ouattara
et ses perroquets du RDR que Blaise n’a pas été chassé mais a plutôt
démissionné. Pour quelqu’un qui aurait fait un beau discours pour
démissionner et éviter le bain de sang à son peuple, le coq n’a pas
encore fini de chanter qu’il maudit déjà, moins de dix jours après sa
prétendue démission, l’armée et les chefs militaires qui n’ont pas
ouvert le feu sur les manifestants pour sauver son pouvoir. Et qu’il accuse
ouvertement de trahison. La démission de Blaise Compaoré est semblable à
un homme qui tente de démontrer un dernier orgueil à peine convaincant et
crie le premier à sa femme devant tous leurs amis communs « je ne veux plus
de toi » conscient qu’elle le traitait partout en public de cocu et
qu’elle avait déjà annoncé à tout le monde qu’elle le quittait pour
le voisin qui habite à l’autre bout de la rue. Ça fait mal, alors il faut
quand même faire quelque chose pour sauver un peu la face même si c’est
un peu enfantin.
Blaise en veut terriblement au Lt-Colonel Zida et il aurait gracieusement eu
sa peau s’il en avait encore les moyens comme avant le 30 Octobre 2014.
Sachant les jeux faits et le pouvoir fini, Blaise Compaoré fait de la
communication pour distraire et tromper. Il essaie de sauver les meubles et
soigner ce qui reste de sa triste image et la mémoire qu’on gardera de
lui. Il est subitement devenu un « saint », un « homme d’État ». Il
veut faire croire que l’intérêt supérieur du Faso est sa préoccupation
majeure et qu’il pardonne à tous ceux qui l’ont trahi alors qu’en
vérité, c’est bien le contraire. Il leur en veut terriblement. À cause
d’eux, il a perdu lamentablement le pouvoir. Il les maudit probablement
chaque nuit avant de dormir.
C’est le propre de tous les grands dictateurs et avec eux c’est toujours
le même scenario quand la fin inattendue et brusque arrive. Ça rappelle
les crises de folie d’un certain Adolf Hitler dans le bunker en 45 … tous
ses médecins avaient fini par le fuir ne sachant plus quoi lui prescrire
pour calmer ses nerfs et ayant davantage peur qu’il ne se retourne contre
eux, ne les blâme pour ses déboires et donne l’ordre aux SS de les
fusiller. YAKO « missié » Compaoré, demande aux médecins de ton poulain
Ouattara de te prescrire des calmants. Ça va aller. Avec le temps tu vas
t’habituer à ta nouvelle vie et ce sera plus facile à supporter en
attendant que les poursuites judiciaires ne commencent pour tes nombreux
crimes de sang au Faso et à travers l’Afrique.
Aux amnésiques bons samaritains et crucifiés mentaux qui ont laissé leur
cervelle sur la croix et qui se font les avocats du diable pour défendre la
présence de Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire en nous rappelant que son
épouse est ivoirienne, j’ai une seule question pour vous : où était
cette épouse ivoirienne quand son cher et tendre mari brûlait son pays ? Au
RDR d’Alassane Ouattara et les journaux à sa solde qui ont pris la
direction – comme ils savent si bien le faire pour toutes les causes
perdues et moralement indéfendables – du comité de défense de la
présence de Blaise Compaoré sur le sol ivoirien, je veux leur demander
qu’est-ce que les ivoiriens doivent à Compaoré ? Accueillir Blaise
Compaoré en Côte d’Ivoire – même si vous lui devez votre pouvoir –
est la somme de toutes les bêtises pour vous, et la somme de toutes les
injures pour les ivoiriens qui ont été victimes pendant dix ans des
rebelles barbares lâchés contre eux depuis le Burkina Faso du même
Compaoré. Les ivoiriens ne doivent rien, absolument rien à Compaoré. Et
vous allez sérieusement regretter de l’avoir reçu, le moment venu. Votre
arrogance et vos erreurs finiront par vous perdre et vous couler. Si Blaise
votre maître est tombé, qui êtes-vous ? Le serviteur n’est pas plus
grand que le maître.
À ceux qui se disent les beaux ivoiriens de Blaise, je vous rappelle
gracieusement que son épouse est aussi française et la France était son
acolyte et le commanditaire de presque tous ses forfaits et crimes de sang à
commencer par l’assassinat de Sankara. Pour lui éviter la justice du
peuple, la France l’a même exfiltré du Burkina. Alors pourquoi il ne va
pas en France ? Il vient chercher quoi en Côte d’Ivoire ? Pour nous Blaise
Compaoré est un rebut de l’humanité, il n’est pas le bienvenu en Côte
d’Ivoire et c’est préférable qu’il aille se réfugier ou s’exiler
ailleurs en attendant d’éventuels mandats d’arrêts et poursuites
judiciaires pour répondre de ses crimes.
On ne se réfugie pas dans un pays qu’on a essayé de mettre à feu et à
sang, c’est indécent et immoral. Surtout en quittant la Côte d’Ivoire,
que Blaise Compaoré n’oublie pas de dire à Ouattara, Soro, les chefs de
guerre au RDR et les dirigeants des Forces Nouvelles que leur tour arrive.
C’est ainsi que finissent toutes les tyrannies … dans les ordures de
l’histoire. C’est à l’enterrement d’un bossu qu’un autre bossu
voit comment il sera enterré. La fin de Compaoré vous donne une idée de
comment la vôtre sera. Chacun paiera ses dettes et chaque chose redeviendra
ce qu’elle était.
Nota Bene : La chute brusque et surprenante du parrain Blaise a secoué le
régime Ouattara jusqu’à la moelle épinière et ils sont inquiets car ils
ont perdu leur base arrière. Du coup ils se retournent vers le dernier
parrain Goodluck Jonathan et les déplacements au Nigeria ont commencé. Et
vous verrez qu’ils vont s’intensifier dans les semaines et mois à venir.
Sauf que le pouvoir de Goodluck lui-même tient sur sa dernière jambe et ce
sera un miracle s’il s’en sort.

Une contribution de Me Namory F. Dosso
Maitre.Dosso.MD@gmail.com