Crise Ivoirienne: A l'heure du désenchentement de la rébellion

Le 05 janvier 2011 par Partis politiques - La rébellion du MPCI (Mouvement patriotique de Côte-d’Ivoire) n’est plus qu’une coquille vide. Elle n’est plus qu’une rébellion nominale.

ADO et son Premier ministre Guillaume Soro, le 03 janvier 2011 à l'hôtel du Golf.

Le 05 janvier 2011 par Partis politiques - La rébellion du MPCI (Mouvement patriotique de Côte-d’Ivoire) n’est plus qu’une coquille vide. Elle n’est plus qu’une rébellion nominale.

Après l’échec de sa tentative de prise du pouvoir le 19 septembre 2002, la rébellion armée qui occupe une partie du territoire ivoirien n’est plus qu’un tonneau vide qui fait beaucoup de bruit. Elle aurait dû être très vite gommée les heures qui ont suivi son attaque nocturne du 19 septembre 2002. Mais elle doit sa survie à trois causes essentielles : le sous-armement de l’armée régulière, les nombreux traitres en son sein et la ruse de la France.
L’armée ivoirienne ne disposant pas d’armes suffisantes pour mâter la rébellion, le président Gbagbo a dû choisir tactiquement la voie de la négociation. Cette voie lui a permis de gagner du temps pour bien armer l’armée régulière dans le but de mâter la rébellion. Mais sa tactique a été noyée par les traitres au sein de l’armée régulière et la ruse de la France. Les parjures de l’armée régulière dévoilaient à la rébellion tous les plans et les projets d’attaques des Forces de Défense et de Sécurité. Ils contribuaient ainsi inéluctablement à l’échec des opérations militaires. Certaines informations en provenance des renseignements généraux étaient confisquées par des hauts gradés de la hiérarchie militaire. La confiscation de ces informations capitales a permis aux rebelles la prise et l’occupation d’une partie de l’ouest du pays. Pendant que les soldats sur le champ de bataille avaient besoin de renforts et de ravitaillement en munitions, ils pouvaient attendre désespérément. Dans ce cas, ils étaient obligés de se replier pour ne pas s’offrir en holocauste.
C’est dans la journée du 19 septembre 2002 que l’armée française basée à Abidjan entre en scène. Quand l’armée régulière ivoirienne envisage de déloger la rébellion de Bouaké et du nord, la France demande un cessez-le-feu pour faire sortir ses ressortissants de la zone occupée par la rébellion. L’accord de ce cessez-le-feu consacrait la partition du pays. Car, par cette ruse, le temps a été donné à la rébellion de se réorganiser et de s’armer davantage. Entre temps, la durée du cessez-le feu a été imposée par la Force licorne et des soldats de la CEDEAO, occupant une ligne de démarcation qui coupe le pays en deux. C’est par la suite que les casques bleus entrent en scène pour occuper cette ligne.
Après l’achat d’une importante quantité d’armes de guerre et ne voyant pas d’issue à la crise par les différents accords et résolutions onusiennes, le Président Gbagbo décide de passer à l’offensive pour gommer la rébellion. L’opération « Dignité » est donc déclenchée début novembre 2004. Au cours de cette opération, l’armée régulière opère des frappes chirurgicales pour détruire les armes et les différentes bases militaires de la rébellion. Face à la foudre de l’armée de l’air, les chefs rebelles n’ont eu leur salut qu’en se refugiant dans la brousse. Face à cette grande débandade des rebelles, s’empressant d’aller cohabiter avec les animaux dans la brousse, il fallait réagir vite pour ne pas voir disparaître la rébellion. Il était clair que les opérations militaires au sol, qui devaient suivre, allaient précipiter la fin de la rébellion. C’est en ce moment que la France trouve un prétexte miraculeux pour sauver la rébellion. L’armée régulière est accusée d’avoir tué des soldats français à Bouaké en bombardant leur camp. L’occasion est trouvée par le Président français, Jacques Chirac, d’ordonner la destruction au sol de l’aviation militaire ivoirienne.
Psychologiquement affaiblie par cette destruction d’une partie importante de son aviation, l’armée ivoirienne renonce à la poursuite de l’opération Dignité. Cela permit à la rébellion de reprendre du souffle. Malgré ces faits, la rébellion n’a cessé de dire qu’elle était en mesure de chasser le Président Gbagbo du pouvoir par la force. Pour elle, il ne devait son salut qu’à la présence des Forces impartiales imposant le cessez-le-feu. Paradoxalement et curieusement, le camp rebelle s’oppose à la décision du Président Gbagbo demandant le départ de l’ONUCI et de la force française Licorne de la Côte-d’Ivoire. C’est bien la preuve que cette rébellion ne doit son salut qu’à la présence de ces forces étrangères.
Depuis les évènements du 16 décembre 2010, tous les observateurs lucides devraient bien réaliser que cette rébellion n’est plus qu’une feuille morte. Elle est bien rentrée dans sa coquille et se présente évidemment comme une coquille vide. Pendant qu’elle s’adonnait à des actes de banditisme, de pillages, d’agressions et à des activités économiques informelles pour s’enrichir et s’embourgeoiser, l’armée régulière se préparait rigoureusement et consciencieusement à se faire respecter par elle.
Depuis le 16 décembre 2010, le respect de l’armée régulière s’est imposé à la rébellion. Après le rapport de force qui a eu lieu à cette date, la rébellion, son parrain Ouattara et ses autres soutiens se retrouvent dans une posture de désenchantement. La rébellion a perdu foi en elle-même, elle ne compte plus sur ses propres forces pour achever le sale boulot qu’elle a commencé le 19 septembre 2002. Après avoir essuyé la foudre de l’armée régulière sur toute la ligne de front et devant l’hôtel du Golf, elle est aux abois et désormais condamnée à larmoyer. L’orgueil de la rébellion s’est fondu comme du beurre au soleil. Elle est désemparée et appelle au secours une intervention militaire de la CEDEAO. Elle veut faire son coup d’Etat par procuration. Pour elle, son parrain et ses soutiens, l’ECOMOG doit « chasser » Gbagbo du pouvoir. Ces chefs rebelles sont bien rusés. Après s’être embourgeoisés par tous les moyens illicites, ils ne veulent plus mettre leur vie en péril. Ils doivent bien profiter de toutes ces richesses acquises dans le sang et par les crimes. D’autres soldats africains doivent accepter de se faire tuer à leur place, afin que pour eux la vie et les jouissances matérielles se prolongent…Qui est fou ?, si c’est pas Ana…..

Par Copaci