Côte d'Ivoire : Proposition de sortie de l'impasse actuelle, Par Dapa Donacien

Par ivoirebusiness/ Débats et opinions - Côte d'Ivoire. Proposition de sortie de l'impasse actuelle, Par Dapa Donacien.

Dapa Donacien.

Alors qu’à la veille de l’élection de 2010,il y’avait un minimum de CONSENSUS HYPOCRITE ENTRE PARTIS POLITIQUES autour des critères fondamentaux de la litanie d’un processus électoral « crédible, transparent, ouvert à tous et inclusif»,le scepticisme des porte-voix de la société civile quant au non désarmement des assaillants mués en rebelles (MPIGO,MJP,MPCI) a été royalement ignoré par les politiques et le certificateur.

Résultat des courses, des dizaines de milliers de morts. Malheureusement.
Evidemment, pour ne pas voler la vedette à Jésus Christ (avec son record de 3 jours ténébreux dans le séjour infernal des morts), la Croix Rouge a d’autorité et unilatéralement proclamé 3000 morts pour se donner bonne conscience alors qu’elle n’était préoccupée que par le ramassage et le regroupement des expatriés blancs, laissant en putréfactions les corps dans les rues et broussailles d’abidjan et de l’intérieur du pays.

Alors que les charognards en faisaient leur festin sans que l’on sache d’où ils sont venus, la Croix rouge (préoccupée par le sort des blancs) dépassait ces corps de pauvres noirs victimes d’élections que l’on croyaient opportunes, pourrissant et suintant du 31 mars au 11 avril 2011 dans les rues de cocody notamment…

Ces vies fauchées étaient de tous les partis politiques et ne s’y attendaient pas, au regard de la grande assurance distillée par le certificateur en chef et le gouvernement d’alors.
N’empêche, la Croix Rouge se devait d'inventer un chiffre qui effrayerait moins la conscience humaine sur l’ampleur du chao dans un pays sous administration onusienne en la personne de Yan Gin Shoi certificateur devant le ciel et la terre de la bonne tenue des élections.

Comme à la loterie pipée d'avance, le chiffre de la rédemption (3) a été validé par les sauveurs onusiens. Equilibre cosmique parfait en numérologie car,3000 = 3+0+0+0+ = 3. Le tour est joué. Le Christ ne peut plus se plaindre de ce que son record de souffrance dans les ténèbres soit battu en Côte d’Ivoire. Au décompte des morts jusqu'à 3000, « le compteur a été remis à zéro ». Là encore une notion de compteur remis à zéro. Pur hasard ou coïncidence ?

Quel parallèle ou syllogisme avec le tableau qui se met en place ! Côte d’Ivoire, discerne les signaux !
L’histoire semble se répéter à moins que les décideurs revisitent les signaux avant-coureur du remake de 2011.

Pendant ce temps, si Alcide Djédjé, Philippe Mangou,Deto Letho, Kassaraté et tuti quanti ont eu la chance de se mettre à l’abri auprès de leurs amis à l’Ambassade de France pour certains, et au Fort de France ( le mot n’est pas trop fort) en colonie de Côte d’Ivoire (43 BMA), tandis que l’opposition d’alors au pouvoir aujourd’hui, était à l’abri au Golf Hôtel, quand le palais présidentiel et la résidence présidentielle avaient offert gîte et couvert à d’autres (mal terminé pour certains, paix à leurs âmes),

la société civile et les pauvres militants (tous partis politiques confondus) étaient les proies exposées aux mercenaires sans foi et sans loi parachutés en Côte d'Ivoire tels des carnassiers que suivaient les médias internationaux dans le rôle de charognards. Bien entendu, chaque camp avait sa horde de mercenaires.

Depuis lors, les ONG sous influence de Georges Soros n'ont fait que répéter servilement comme des perroquets la cassette de 3000 morts.

Mais, 10 ans après, l’on veut que nous, les porte-voix de la société civile nous ayons la mémoire courte, surtout que déjà les nuages annonciateurs d’une guerre post-électorale sont visibles au travers de la CRISE DE RUPTURE DE CONFIANCE pré-électorale.

Ayons le courage d’appeler les choses par leur nom pour donner la chance aux décideurs de nous épargner ce sort qui n’est pas une fatalité.

Se murer complice dans la conspiration du silence, conduirait tout droit au cimetière au regard du suicide collectif se profilant à l’horizon.« C’est ce qu’un homme n’a pas pu dire de son vivant qui alourdit son cercueil à son enterrement ». Proverbe ivoirien.

Tout simplement pour dire qu’aucun citoyen n’a le droit d’assister passif et complice à l’explosion de la violence inouïe et mortifère déjà prévisible si cette élection a lieu dans les conditions actuelles.

Notre plume est libératoire non seulement pour les simples citoyens non militants ou militants, mais aussi pour la majorité silencieuse au sommet de l’Etat (pdts et personnels d’institutions, ministres du Gouvernement, élus (députés,sénateurs,conseillers régionaux et municipaux),hommes et femmes d’affaires, commerçants et commerçantes, policiers, militaires, gendarmes, du nord au sud et de l’Est à l’Ouest. Tous redoutent cette élection et souffrent intérieurement... Chat échaudé craint l’eau froide.

En un mot comme en cent, la rumeur fondée ou infondée annonçant certaines personnalités en fuite depuis quelques mois, est révélatrice de l’état d’esprit à tous les niveaux malgré les mines brillantes de fausses assurance et sérénité…Ce serait donc erroné de penser que notre plaidoyer depuis belle lurette pour le report des joutes électorales déplairait aux pontes du parti au pouvoir.

A la vérité, il faut se convaincre de ce que le cœur de tous les ivoiriens bat pour sauver ce pays. Mais comment ? C’est là toute la différence d’approche.
Si l’unanimité entre la trilogie Société civile (chroniqueurs indépendants + les organisations standards) -Partis politiques-Communauté internationale est faite sur l’IMPERATIF DU REPORT DE CE RDV AVEC LA MORT sur le bucher CEI (encore elle) et le Conseil Constitutionnel (qui n’a pas encore fait sa mue depuis Yao Ndré ), en revanche les prérequis sont à cadrer sur un bon diagnostic.

Or à écouter les leaders politiques les plus en vue (opposants et gouvernants indistinctement), c’est à croire que le mobile du report de jour en jour incontournable des joutes électorales serait consécutif à la question de l'éligibilité de l’un (le candidat Ouattara) et des autres (les candidats Guillaume Soro et Laurent Gbagbo). C'est assez réducteur et simpliste d’un problème complexe, à ne pas personnaliser. Or il nous semble qu'en conditionnant la sortie de l'impasse à la participation de Soro Guillaume, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, KKB… on biaise le débat de fonds en le détournant sur une personnalisation à outrance. L'on s'étonne alors que la mission ONU-UE-UA-CEDEAO soit impuissante.

Poser les problèmes ainsi c’est estampiller la problématique d’un cachet essentiellement juridique, avec le risque de raidir les positions sans possibilité de compromis. Les acteurs politique toute tendance idéologique confondue nous conduisent tout droit dans un cul de sac, si la société civile ne recadre pas le débat. A supposer par extraordinaire que le candidat ouattara se retirait de la compétition, est-ce cela voudrait dire que les conditions seraient réunies pour la tenue de cette élection le 31 octobre ?
Faut-il rappeler que l’opinion publique en générale militait pour le report, avant l’arrêt du Conseil Constitution et les décisions subséquentes de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ?

A supposer encore que les 44 intentions de candidatures aient été validées aptes à compétir, ou que les deux candidatures ordonnées par l’arrêt de la plus haute instance juridictionnelle (CADHP) soient intégrées par le Conseil Constitutionnel au processus, les ivoiriens seraient pour autant sortis de l’auberge ? Assurément non. Pourquoi, parce qu’aucune institution n’est prête (partant de leur composition à leur fonctionnement).

Les facteurs bloquants sont à la foi d’ordre technique et politique. Et c’est suivant ce diagnostic que des solutions doivent être trouvés. Sous l’angle juridique, l’impasse est consommée avec le ping-pong entre la CADHP et le Conseil Constitutionnel. En réponse à la CADHP invoquant la prévalence des décisions de la plus haute instance juridictionnelle panafricaine sur les décisions prises par les organes internes de la Côte d’Ivoire, le Gouvernement se prévalant de la SOUVERAINETE NATIONALE fait valoir que le Conseil Constitutionnel n’a pas vocation à travailler sous la dictée de la Communauté internationale. Encore que les décisions du Conseil Constitutionnel sont insusceptibles de tout recours.

Exactement le discours qui se tenait dans LA SALLE DES PAS PERDUS au palais présidentiel en 2010 resurgit dans la même salle et dans les mêmes circonstances.
Avons-nous vraiment avancé sur ce débat depuis le déluge de feu onusien sur la mythique résidence de Félix Houphouet Boigny en 2011 ? Mais allons-nous brûler le Gouvernement pour ce principe élémentaire sacro-saint des relations internationales ? Non pour être honnête, mais à condition que l’Etat souverain de Côte d’Ivoire, prenne ses responsabilités devant l'histoire.

CONVOQUER UNE CONFÉRENCE NATIONALE SOUVERAINE (peu importe son appellation) QUI SERAIT SANCTIONNEE PAR UN NOUVEAU CONTRAT SOCIAL A SAVOIR UNE NOUVELLE CONSTITUTION. Une nouvelle constitution qui serait rédigée par une véritable Assemblée Constituante digne de ce nom, dont ne ferait-pas partie les militants de partis politiques, encore moins les membres de ce fameux précédent comité d’experts.

La Côte d’Ivoire ne manque pas de personnes intègres à la hauteur du job.
Le Droit Constitutionnel est d'une banalité juridique à la portée de tous les étudiants de première année à l’UFR des Sciences Juridiques, Administratives et Politiques. Nous savons de quoi nous parlons. Trêve à la mystification.

Ne pas le faire, c’est courir le risque d’appeler dans ce pays une nouvelle force d’occupation, la pire forme de violation de la souveraineté nationale.
S'agissant de l'éventualité même d’un scrutin hypothétique ce mois d’octobre, parlons-en.

A 21 insignifiants petits jours, c’est-à-dire à 3 petites semaines de 10 jours ouvrables à peine, personne n’est en possession de sa carte d’identité. Bien sûr qu’à la dernière semaine l’on assistera à un branle-bas de leur distribution dans un cafouillage monstrueux avec des esprits surchauffés appelés dans le même temps aux urnes. Et bonjour aux dégâts.

A l'intérieur de la Basilique notre Dame de la Paix à Yamoussoukro, d'où je viens de rentrer d'un pèlerinage consacré à la paix en Côte d’Ivoire, j’ai relevé cet écriteau gravé dans le sanctuaire dédié à Dieu, et auprès duquel Sa Majesté Mantsè Saye 1er, Roi du peuple Koulango du Gontougo, Chef de Mission conduisant ce pèlerinage, a posé en image avant de formuler des prières de paix sur la Côte d'Ivoire.

"Dans la recherche de la paix, de la vraie paix, de la paix juste et durable, on ne doit pas hésiter un seul instant à recourir avec obstination au dialogue." Félix HOUPHOUËT-BOIGNY .
Tout est dit ici par le patriarche. Pour une fois,acceptera-t-on de ne plus réinventer la roue de la paix, en appliquant simplement la feuille de route salvatrice.
Au moment où les réfractaires d’hier à l’idée de souveraineté, invoquent à présent la Côte d’Ivoire souveraine,

Au moment où ceux qui ont vilipendé hier Houphouet Boigny pour son obsession à la Paix, recherchent maintenant Houphouet avec torche (selon la prédiction de son ministre Dona Fologo), tout semble accompli pour que les ivoiriens parlent d'une même voix.

Vive le Report de la Présidentielle en vue d’un nouveau contrat social cimenté par l'avènement d’un nouveau jour d’expression conviviale de LA VRAIE FRATERNITE.
Vivement que les citoyens de ce pays (sans distinction de partis politiques) s'accordent un temps de réflexion afin que l'ivoirien ne soit plus un loup pour l’ivoirien et que les concepts Nord-Sud-Est-Ouest ne désignent que les quatre points cardinaux et non des critères d'identification de catégorisation de tel ou tel peuple.

En revanche, vive le retour à l'ancrage culturel de chaque peuple, ce moteur de brisement des complexes inoculés dans le subconscient des peuples opprimés par les concepteurs de la supposée suprématie des oppresseurs.

Les peuples du Ghana ont réussi à se décomplexer exportant leurs valeurs culturelles maintenant aux USA, en Allemagne, Grande Bretagne, en Asie.Aux USA par exemple la diaspora africaine s'identifie au Tchétché/Tchété/Ntchénté/Nkenté/Kenté/Kita (pagne traditionnel dont la Côte d'Ivoire n'est pas étrangère à sa gestation dans la préhistoire avant que les Ashanti, migrant dans l'actuel Ghana, ne le raffinent,le modernisent puis s'exportent dans le reste du monde). Difficile à admettre par un peuple qui a enseveli son histoire, ses valeurs et son identité culturelle par pure complexe.

Que dire du vécu quotidien des ashanti à l'intérieur des frontières ghanéeenes ?
Les réalités locales sont mises en avant à tel enseigne que c’est aux expatriés européens qui apprennent à s'exprimer en Twi (langue nationale) pour se faire adopter par les Ghanéens et non l’inverse.

Motion spéciale à la nouvelle génération de la diaspora ivoirienne en pleine exhumation de l’histoire africaine, avec l'avènement des radios et télé en ligne (Atumgblan FM en France et Radio JC 6-6 en Suisse).
Que dire d’Ivoirebusiness apprécié par la diaspora congolaise ?

Côte d’Ivoire is back pourrait-on-dire pourvu que nous sachions intelligemment résoudre nos contradictions internes sans faire basculer le pays dans les guerres alors que les problèmes ne sont pas mécaniquement et humainement insolubles.

La paix n'est pas un vain mot, mais un comportement disait celui qui a fait de la paix sa religion avec la création le prix Félix-Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix.
Le plus grand hommage qu’il est en droit d’attendre des ivoiriens, c’est incontestablement que LE DIALOGUE NATIONAL par lequel le rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) mettra fin à la profonde discorde entre fils d’un même pays la Côte d’Ivoire.

J’ai la foi, cette ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas encore.

Kouakou Dapa Donacien
Chroniqueur Indépendant
Email :dapadonacien@gmail.com