Commémoration du 11 avril: Message de Laurent Gbagbo délivré par l'Ambassadeur Koudou Kessié à Paris place de la Bastille

Commémoration du 11 avril: Message de Laurent Gbagbo délivré par l'Ambassadeur Koudou Kessié à Paris place de la Bastille

L'Ambassadeur Koudou Kessié. Image d'archives.

L'AMBASSDEUR KOUDOU KESSIE RAYMOND A DELIVRE LE MESSAGE DU PRESIDENT GBAGBO AUX PANAFRICANISTES ET COMBATTANTS DES LIBERTES PUBLIQUES RASSEMBLES A PARIS PLACE DE LA BASTILLE POUR COMMEMORER LE 11 AVRIL 2011 DATE DE SON ENLEVEMENT

Panafricanistes de tous les pays d'Afrique, Combattants des libertés publiques, Combattants pour la libération et la souveraineté africaine, je vous salue. L'année dernière à cette même date, vous aviez commémoré cette triste date de mon enlèvement et par la suite de ma déportation hors de mon pays et de notre continent. Et, cela dans la logique des déportations de nombre de résistants africains pour la grandeur de la France par la France-Afrique. Le lieu que vous aviez choisi pour votre rassemblement de l'année dernière était le Conseil Constitutionnel français pour marquer l'importance pour les États qui se réclament de la démocratie de respecter la constitution et les lois dont ils se dotent. Vous avez choisi cette année la Place de la Bastille pour votre rassemblement. Je vous félicite de la constance de votre combat et de votre sens élevé de l'histoire car vous rappelez ainsi au souvenir de tous que cette place fût édifiée à la Gloire des citoyens français qui s'armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques dans les mémorables journées des 27 -28-29 juillet 1830. Au Centre Pénitentiaire de Scheveningen, je continue la résistance à l'oppression et pour que triomphe la vérité sur la situation électorale ivoirienne seul gage d'une justice juste et non d'une justice des vainqueurs. Oui, je n'aurai de cesse de le dire, c'est un Président africain en fonction, élu par son peuple qui lui a été soustrait au profit de leur homme. Celui qui prétend le contraire doit en donner la preuve. C'est pourquoi dans le procès qu'ils m'intentent devant la CPI, la question de savoir qui a gagné l'élection présidentielle de 2010 ne doit pas être occultée. L'accusation prétend que je n'ai pas voulu céder le fauteuil présidentiel au gagnant. Mais, que l'on prouve qu'il était le gagnant, au lieu de prétendre que j'aurais conçu et mis en œuvre un plan d'extermination de populations civiles pro-Ouattara. Je voudrais vous dire de rester sereins et confiants car à terme l'on ne peut que me rendre ma liberté leur dossier étant vide. A propos des témoins à charge qui sont annoncés ici et là, ma sérénité reste inébranlable car personne ne peut dire que je lui ai donné un quelconque ordre ou une quelconque consigne pour exterminer d'autres sœurs et frères. Le combat pour une Afrique unie, pour sa souveraineté, pour la démocratie et les libertés publiques est plus que d'actualité. C'est dans l'unité et l'union de toutes les énergies qu'il se doit d'être mené. Je vous exhorte donc au partage et à la mise en commun de vos initiatives en vue d'un front commun uni et large, gage de plus d'efficacité et de succès de la lutte. Votre mobilisation qui ne fléchit pas pour réclamer la libération de tous les prisonniers politiques ivoiriens, au nom de la vérité et la justice me réconfortent. Mon infinie gratitude et reconnaissance à vous toutes et tous. Merci, merci, merci et à très bientôt.

Paris, le 11 avril 2016.

Par

Pr. Raymond Koudou Kessié

Pour le Président Laurent Gbagbo