Charlie Hebdo: Déclaration de l’URIF à propos de l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo

Par IvoireBusiness - Déclaration de l’URIF à propos de l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo.

L’Union des Réfugiés Ivoiriens de France au cours d'une réunion. Image d'archives.

Déclaration de l’URIF à propos de l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo

Ce qui s’est passé, hier, à Charlie Hebdo, est une tragédie qui heurte les consciences et défie tout entendement. La France, notre terre d’accueil, vient d’être atteinte au plus profond d’elle-même, meurtrie par la mort tragique de 13 de ses enfants. Mais au-delà de cette mort d’hommes, c’est surtout l’héritage que son peuple s’est, héroïquement, offert au prix de longues et douloureuses luttes historiques que l’on a voulu assassiner : la Liberté. Les balles ont certes atteint leurs cibles et tué 13 personnes. Mais seul le corps est mort et non l’esprit. Car la Liberté qui est esprit ne saurait mourir après cette tragédie.
Cet acte qui est la traduction la plus abjecte du fanatisme et du dogmatisme replonge notre monde dans les tréfonds d’un obscurantisme moyenâgeux. Certes, les journalistes qui ont été assassinés usaient, sans modération, de leur crayon à la pointe acerbe et acérée. Cependant, aucune idéologie, aucune doctrine, aucun courant philosophique encore moins religieux ne peut justifier l’acte criminel des agresseurs. Que serait notre Humanité si les hommes décidaient de régler toutes leurs contradictions et divergences de vues à coups de canon ? C’est le lieu de rappeler la maxime du panafricaniste Thomas Isidore Noël Sankara qui enseigne, en matière de résolution des conflits, qu’il est plus sage d’« opposer à l’argument de la force, la force de l’argument ».
L’URIF qui lutte contre toute forme d’intolérance, d’extrémisme et de fondamentalisme, dénonce, encore une fois, l’usage de la force brutale et primaire comme stratégie de résolution des conflits.
L’URIF s’incline sur les dépouilles des victimes, adresse sa compassion à leurs familles et exprime sa solidarité envers les blessés.
L’URIF compatit à la grande douleur et à l’affliction qui étreignent la France et partage son deuil.
L’URIF invite les autorités françaises à rechercher les causes profondes de la montée du fondamentalisme et de l’intégrisme (terreau privilégié et pain béni pour les politiques extrêmes) sur le sol français afin d’y apporter des solutions idoines et durables.

Fait à Paris le 08/01/15
Pour l’URIF,
le président
Michel Baroan