Côte d'Ivoire: Entre Ouattara et le Fpi qui doit demander pardon ?

Par Notre Voie - Ouattara le roi du camouflage demande au Fpi de demander pardon. Le FPI pense le contraire.

Le camouflage, c’est sa tasse de thé. Un politique ivoirien dit de lui, à ce propos, qu’il avance masqué. Pendant longtemps, il s’est camouflé derrière une écharpe qu’il ne savait pas transparente : la rébellion. On le voyait et il ne le savait pas. Et puis arriva le jour où un chef-rebelle annonça au monde entier que c’est lui qui les pousse dans le dos. Mais, comme le camouflage a plusieurs techniques, il en adopta une autre : le déguisement, pour continuer son sale boulot derrière la rébellion. Laquelle s’attachera, pendant dix ans, à affaiblir l’Etat et les institutions, et à exterminer des milliers d’Ivoiriens.
L’Etat et les citoyens affaiblis, il n’a eu aucune peine à ramasser le pouvoir qu’il partage depuis deux ans avec les rebelles. Deux ans qu’ils sont là, sur nos têtes, sans dire le moindre mot de tendresse ou de compassion à l’endroit de la Côte d’Ivoire qu’ils ont défigurée et des familles qui ont tout perdu : enfants, mari, femme, parents et biens. Bien au contraire, ils continuent de faire souffrir ce pays, ce beau pays et ses enfants. Ils annoncent même, ô malheur des malheurs !, qu’ils sont encore là pour sept ans, le temps de la boucler à ceux qui osent encore dénoncer leurs maladresses.
Mais le camouflage a un défaut. Il ne va pas avec le laïus. Car, plus on parle, plus on se découvre et on s’expose. A Ferké, Ouattara a félicité publiquement Guillaume Soro, l’ex-chef de la rébellion, qui a fait des milliers de morts atroces et des milliards de Fcfa de dégâts, pour le bon travail qu’il a fait à la tête de la rébellion. Il a même dit et très clairement, sous des ovations nourries, que les ex-combattants qui ont aidé Soro et les autres à tuer sont actuellement sa priorité. Quelle belle récompence pour un travail de titan!
Dans le même temps, Ouattara appelle le Fpi et ses militants à la repentance, eux qui ont passé dix années à lutter contre les rebelles de Ouattara, à protéger les institutions, les biens et les Ivoiriens au péril de leur vie. Les bras m’en tombent.

Abdoulaye Villard Sanogo