Côte d'Ivoire: Dramane Ouattara tiraillé entre ses patrons français et africains, par Isaac Bangoret

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Côte d'Ivoire, Dramane Ouattara tiraillé entre ses patrons français et africains.

Alassane Ouattara et Aïchatou Mindaoudou, représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU en Côte d'Ivoire. Image d'archives.

DRAMANE OUATTARA TIRAILLÉ ENTRE SES PATRONS FRANÇAIS ET AFRICAINS

Dramane Ouattara est le représentant d’une organisation bicéphale qui a deux finalités opposées que ce grand maître alchimiste, ce manager du FMI se doit de concilier. Du point de vue du management des organisations, la finalité d’un groupe organisé détermine son existence et sa pérennité. Concilier leurs finalités est une oeuvre humainement impossible parce qu’irrationnelle, vouée à l’échec si Dramane n’opère pas un choix définitif entre ces deux hiérarchies ; entre ses patrons français et africains car « il ne peut servir deux maîtres ». Pour le comprendre commençons par analyser les décisions stratégiques de ces deux groupes hiérarchiques, leurs finalités, les ressources qu’ils mobilisent, leur statut juridique ainsi que leur champ d’action géographique. Les patrons français opposés aux accords gagnant-gagnant avec les Africains veulent avoir, par le biais de Dramane Ouattara, une mainmise pérenne sur les ressources matérielles, financières de notre pays. Ses patrons africains ont, quant à eux, à l’aube de l’indépendance, choisi de faire de la Côte d’Ivoire la vache à lait de leurs pays respectifs ( de leur empire). Les ressources financières, matérielles, mobilisées par cette organisation bicéphale proviennent aussi bien du contribuable ivoirien (à travers les taxes exorbitantes du régime d’Abidjan qui étouffent les PME ivoiriennes) que des matières premières de notre pays. Le grand maître alchimiste Dramane Ouattara amène, de manière subtile, les Ivoiriens à financer leur propre esclavage, à participer à leur propre génocide, en faisant de leurs leaders politiques « rassasiés », aveuglés par leur avidité, par l’ivresse du pouvoir d’État ses partenaires officiels et officieux, dans le but de suffoquer de l’intérieur toute aspiration à la démocratie. Les ressources humaines et immatérielles de son organisation bicéphale sont les populations du grand nord, leur culture et leur histoire commune qui a pour fer de lance les populations musulmanes ; les chrétiens burkinabé, nigériens, guinéens ou maliens ne trouvent aucun inconvénient à voir la Côte d’Ivoire soumise au dictat de leurs leaders. Le Grand Nord est prêt à faire sauter tous les verrous juridiques de notre Constitution, à ignorer ses frontières administratives tout en conservant les leurs. Orienter dorénavant le discours relatif à la modification de l’article 35 de la Constitution ivoirienne sur la limitation d’âge ne rime à rien puisqu’en conclusion nous nous rendons compte que les jeunes générations au pouvoir au Togo ou au Gabon ne sont pas pétris de sagesse. Le seul verrou juridique capable de préserver pour l’instant le territoire ivoirien et ses populations est l’article 35 qui rend inéligible Dramane Ouattara, le manager du FMI qui a choisi de ne mobiliser que les ressources humaines du Grand Nord. Leur statut juridique est la Charte du Nord. Leur champ d’action géographique est l’espace vital de l’empire mandingue. L’organisation bicéphale de Dramane identique à des frères siamois est aujourd’hui adulte parce que les plus grands dirigeants africains (du Grand Nord) se sont enrichis par le biais du régime d’Abidjan à la tête de la vache à lait : la Côte d’Ivoire. Ils ont été introduits dans le secret des dieux (des Occidentaux): Aïchatou Mindaoudou originaire du Niger, représentante de l’ONU en Côte d’Ivoire, Fatou Bensouda, juriste mandingue à la Haye chargée de maintenir en prison Gbagbo, le germe de la démocratie ivoirienne. Comment concilier, en effet, les finalités, les objectifs opposés de ses « frères ennemis (français et africains du Nord)» quand nous savons que ces africains, défenseurs de la Fédération du Mali devenus riches aspirent à leur autonomie? Ils n’entendent pas être privés des prérogatives du pouvoir d’État qui leur concède le droit de vie et de mort sur les autres populations non musulmanes de la Côte d’Ivoire. Les dirigeants français qui se sont servis des populations du Nord pour suffoquer toute aspiration des
Ivoiriens à la démocratie ne peuvent que mobiliser leurs ressources humaines communes ; les populations originaires du Nord qui n’entendent plus céder aux français les richesses de leur Vache à lait. Ces leaders du Nord sourds aussi aux accords gagnant-gagnant sont incapables de partager leurs acquis avec leurs alliés et les Ivoiriens des autres régions de notre pays. Ils font discrètement pression sur Dramane Ouattara pour atteindre leur finalité au seuil des présidentielles de 2015: il s’agit de la création de l’empire du Mali : l’espace vital des fils du Nord avec pour principale religion l’Islam. Nous sommes face à un scénario pratiquement identique à celui de la Lybie : après avoir applaudi Sarkosy comme libérateur, la Lybie est aux prises avec l’extrémisme musulman qui n’entend pas se laisser guider par des mécréants européens. En Côte d’Ivoire, après avoir applaudi Sarkosy comme libérateur et connu les délices du pouvoir d’État, les partenaires africains de Dramane Ouattara ne sont pas ouverts aux mécanismes démocratiques. Ils ne connaissent désormais que le langage des armes et sont prêts à se muer en groupes extrémistes pour conserver à jamais le pouvoir d’État. Essy Amara a vite fait d’étouffer ses critiques à leur encontre après sa rencontre avec les chefs religieux musulmans pour se présenter désormais à ses populations sous les traits d’un bon musulman (l’éternel boubou blanc). Tout gouvernement ivoirien dirigé par un chrétien sera certainement exposé à des attaques terroristes, selon l’analyse rationnelle de l’organisation bicéphale que représente le manager Dramane Ouattara et des informations relatives aux menaces djihadistes à nos portes. Cette information circule en vue de prendre des décisions tactiques, opérationnelles dans le but d’atteindre leur finalité inavouée. La France a eu une opinion erronée des faits politiques en Lybie. Elle commet en Côte d’Ivoire les mêmes erreurs. Peu importe la présence d’un président chrétien ou musulman à la tête de notre pays, l’essentiel pour nos populations est d’oeuvrer en vue du respect de notre Constitution et de la neutralité de nos Institutions. L’organisation bicéphale de Dramane Ouattara, qui n’a pas un pouvoir de décision autonome connaîtra une implosion parce que ses finalités, ses objectifs ne sont pas communs à ses membres, et il est bon de relever le changement de l’environnement où elle évolue qui expose les prise de décision du régime d’Abidjan à des risques énormes incapables d’être contrôlés.

Une contribution par Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)