Côte d’Ivoire : « Youssouf Bakayoko doit quitter la tête de la commission électorale indépendante », Par PRAO YAO SERAPHIN

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - "YOUSSOUF BAKAYOKO A FAIT PARTIE DU PROBLEME IVOIRIEN, IL NE PEUT PAS FAIRE PARTIE DE LA SOLUTION", PRAO YAO SERAPHIN

YOUSSOUF BAKAYOKO.

«La désobéissance civile est une forme de responsabilité et appelle à davantage de responsabilités»
(André Glucksmann)

La Côte d’Ivoire se dirige vers le ridicule avec des élections à hauts risques. En effet, le Président sortant a décidé d’entrainer le pays vers le chao. Non seulement, il veut violer en plein jour notre loi fondamentale car le candidat inéligible est devenu éligible grâce à une sorcellerie juridique du Conseil constitutionnel. Le Président sortant est vraiment décidé à ramener les Ivoiriens dans les ténèbres en maintenant M. Youssouf Bakayoko à la tête de la Commission Electorale Indépendante (CEI). Son maintien à la tête de cette institution constitue un véritable problème et ce, pour plusieurs raisons.
En premier lieu, son mandat est arrivé à terme. En effet, dans l’esprit des commissions électorales indépendantes, celle ou celui qui préside a un seul mandat qui est d’ailleurs non renouvelable. L’article 53 nouveau de la décision n° 2005-06/Pr du 15 juillet 2005 relative à la commission électorale indépendante (CEI) précise que le mandat de M. Youssouf Bakayoko s’arrête à la fin des élections générales passées (présidentielles et législatives). Son maintien à la tête de la CEI est un bras d’honneur que le Président Ouattara fait aux Ivoiriens.
En second lieu, il manque de crédibilité. En 2010, il a été incapable de donner les résultats dans les délais impartis. Et vers la fin, M. Youssouf Bakayoko s’est trompé de bureau pour aller annoncer les résultats dans le quartier général d’un candidat. Le président de la CEI ne doit pas commettre une telle faute.
En troisième lieu, la CEI n’est pas ouverte à tous les candidats. Il est admis que si tous les éléments d’un processus ne sont pas connus et acceptés par tous, alors le risque est grand pour qu’il échoue. Non seulement la personne du président de la CEI pose problème mais également les membres de la CEI ont été désignés sur une base purement fantaisiste et électoraliste.
Si les Ivoiriens aspirent à des élections crédibles et transparentes, alors M. Youssouf Bakayoko est disqualifié pour être l’arbitre des prochaines élections. La Côte d’Ivoire n’a pas le droit se servir encore au monde entier, le spectacle ridicule qu’on a connu en 2010 et 2011. Et le peuple est prêt à prendre ses responsabilités pour imposer la démocratie au président actuel.
Les démocrates ivoiriens sont prêts pour mener ce rude combat dans les prochains jours pour régulariser des points nécessaires à la tenue d’élections apaisées. Rien ne pourra arrêter la marche du peuple vers sa liberté. L’ex-président Mobutu disait ceci: « l’on dit souvent que le fruit ne peut tomber de l’arbre que s’il est mûr. Mais devant la tempête et l’ouragan, mûr ou pas il tombe quand même ». Si donc le Président Youssouf Bakayoko pense compter sur la frêle béquille du Président Ouattara, il dégagera face à l’impétueuse tempête qui grondera contre lui.