Burundi: Le général Godefroid Niyombare annonce sa reddition

Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters - Burundi. Le général Godefroid Niyombare annonce sa reddition.

Le général Godefroid Niyombare.

L'essentiel
• Le général Godefroid Niyombare, ex-chef du service des renseignements, a annoncé le 13 mai la destitution du président Pierre Nkurunziza, alors en déplacement à l'étranger. Il s'est finalement rendu vendredi.
• Des combats violents et localisés ont opposé durant deux jours forces loyalistes et soldats putschistes dans la capitale Bujumbura.
• Depuis le 26 avril, des milliers de Burundais manifestent contre sa candidature à un troisième mandat, qu'ils jugent inconstitutionnelle.
• Dans la soirée du 14 mai, la présidence a affirmé que M. Nkurunziza avait regagné le Burundi.

Au lendemain de l'annonce de la destitution du président Pierre Nkurunziza par un ex-général, le bras de fer a tourné en défaveur des putschistes.
« Nous avons décidé de nous rendre. J'espère qu'ils ne vont pas nous tuer », a déclaré, vendredi 15 mai, le général Godefroid Niyombare au téléphone à un journaliste de l'AFP. Selon l'agence de presse, M. Niyombare a fait cette déclaration alors que des soldats loyalistes approchaient de lui.
« Je le reconnais, notre mouvement a échoué (...). Nous avons rencontré une trop grande détermination militaire pour soutenir le système au pouvoir », avait déjà admis, jeudi, le numéro deux du mouvement putschiste, le général Cyrille Ndayirukiye. Ce dernier a été arrêté par l'armée, d'après l'envoyé spécial du Monde sur place :
Le commissaire de police et porte-parole des putschistes Vénon Ndabaneze ainsi qu'un autre responsable du mouvement ont également été arrêtés
Les combats, sporadiques, ont eu lieu jeudi soir autour des bâtiments des principaux médias du pays. Selon l'envoyé spécial du Monde sur place, des tirs ont résonné près de la Radio-télévision nationale burundaise (RTNB) à Bujumbura et trois militaires ont été tués dans le secteur.
Son directeur général a annoncé sur ses ondes l'échec de l'offensive lancée par les troupes putschistes :
« Nous avions pris la décision de suspendre les émissions. Maintenant que les combats sont terminés, nous les reprenons. Ce sont toujours les soldats loyalistes qui contrôlent la RTNB. »
L'antenne a été un objectif crucial pour les deux camps, tant elle est nécessaire pour diffuser des informations dans tout le pays. Elle avait cessé d'émettre mercredi après la diffusion d'une allocution du président. Auparavant, des loyalistes, emmenés par le chef d'état-major des forces armées Prime Niyongabo, avaient annoncé l'échec du coup d'Etat.
D'autres médias ont également été la cible d'affrontements sporadiques et violents, notamment la Radio publique africaine (RPA), une radio indépendante, la plus écoutée du pays. Accusée de proximité avec l'opposition, elle avait été fermée à la fin du mois d'avril, avant de rouvrir le 13 mai. Le siège de Télé Renaissance a également été attaqué, comme le raconte son patron Innocent Muhozi :
« Cette nuit, une camionnette remplie de policiers a attaqué la RPA. Ils ont affronté pendant longtemps des soldats qui protégeaient cette station. Finalement, ils ont tiré à la roquette sur la RPA, qui a été incendiée. »

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