Arabie Saoudite: Au moins 717 morts dans une bousculade à La Mecque

Par IvoireBusiness - Au moins 717 morts dans une bousculade à La Mecque.

Des ambulances transportent les blessés à l'hôpital de Mina, près de la Mecque, après une bousculade durant le pèlerinage qui a fait près de 500 morts, le 24 septembre 2015 Photo MOHAMMED AL-SHAIKH. AFP

Au moins 717 personnes de différentes nationalités ont trouvé la mort dans une bousculade de pèlerins musulmans jeudi près de la ville sainte, selon un nouveau bilan de la Défense civile saoudienne.
Environ 805 pèlerins musulmans ont aussi été blessés jeudi à Mina, près de La Mecque, selon les autorités saoudiennes. Le prince héritier d'Arabie saoudite a demandé l'ouverture d'une enquête.
C'est le drame le plus meurtrier durant un pèlerinage à La Mecque en 25 ans.
«Le nombre des morts est monté à 717 et celui des blessés à 805», a indiqué la Défense civile sur Twitter dans une nouvelle actualisation du bilan. Six de ses équipes s’emploient sur le terrain à porter les premiers soins aux blessés et à diriger le flot de pèlerins vers des «routes alternatives».

Selon un responsable du ministère de la Santé, la bousculade s’est produite lors du rituel de la lapidation de Satan qui consiste, pour les pèlerins, à jeter des cailloux vers trois stèles le représentant. Sur les sept accidents majeurs ayant endeuillé le pèlerinage depuis 1990, six ont eu lieu lors de ce rituel, le dernier remontant à janvier 2006 quand 364 pèlerins ont péri dans une bousculade à Mina.

Ce nouveau drame vient s’ajouter à la tragédie qui avait déjà endeuillé le pays le 11 septembre, quelques jours avant le début du hadj, avec la chute d’une grue sur le chantier d’agrandissement de la grande mosquée de La Mecque qui avait fait 109 morts et plus de 400 blessés.

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Nayef, a ordonné l'ouverture d'une enquête mercredi. Cette décision a été prise lors d’une réunion des principaux responsables du Hajj présidée par le prince héritier, en sa qualité de chef de la haute commission du pèlerinage, selon l’agence officielle SPA. Les conclusions de cette enquête seront soumises au roi Salmane.

Des opérations de secours sont toujours en cours, ont rapporté les autorités saoudiennes, laissant entendre que le bilan pourrait ne pas être définitif. L’Elysée et la Maison Blanche ont adressé leurs condoléances.

Au premier jour de la fête de l’Aïd el-Kébir, jeudi, les pèlerins ont commencé le rituel de la lapidation de Satan, dans la vallée de Mina, dans l’ouest de l’Arabie saoudite. Ce rituel consiste à jeter sept pierres le premier jour de l’Aïd el-Kébir sur une grande stèle représentant Satan, et 21 pierres le lendemain ou le surlendemain sur trois stèles – grande, moyenne, petite. La rue 204, où le drame s’est produit, est l’une des deux principales artères menant de Mina à Jamarat où le Diable est symboliquement lapidé par les pèlerins.

« Failles de sécurité »

Près de 4 000 personnels de secours ont été dépêchés sur place par les autorités saoudiennes pour venir en aide aux victimes, d’après la chaîne de télévision américaine CNN. Au moins 220 ambulances sont également sur les lieux pour porter les premiers soins aux blessés et diriger le flot de pèlerins vers des routes alternatives.

On ignore encore la nationalité des victimes, mais au moins 90 pèlerins iraniens ont été tués, selon le dernier bilan de Téhéran. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a condamné la « mauvaise gestion » des autorités saoudiennes, estimant que des « mesures inappropriées » étaient à l’origine du drame. « Le gouvernement d’Arabie saoudite doit accepter l’énorme responsabilité de cette catastrophe », a-t-il martelé, annonçant un deuil de trois jours dans le pays.

Mireille (Mimi) Kouamé avec AFP et Reuters