Afrique: L'ex-otage Francis Collomp de retour en France après son évasion au Nigeria

Le Monde.fr avec AFP | Francis Collomp en France le lundi 18 novembre au petit matin.

L'ex-otage Francis Collomp, désormais libre, est arrivé lundi 18 novembre au petit matin à Paris, après son évasion rocambolesque au Nigeria, où il était détenu depuis onze mois par un un groupe islamiste. L'avion médicalisé qui le ramenait d'Abuja, capitale du pays le plus peuplé d'Afrique, en compagnie du ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, a atterri vers 6 heures à l'aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault était sur place, mais les autorités avaient prévu un accueil discret, sans déclarations.
Francis Collomp, un ingénieur de 63 ans enlevé le 19 décembre 2012 par une trentaine d'hommes armés d'un groupe islamiste dans le nord du Nigeria, où il travaillait sur un projet de ferme éolienne, est apparu dimanche, après son retour à la liberté, les traits tirés et très fatigué. Il est "affaibli", "a perdu 30 kilos" depuis son rapt, mais "garde un mental très solide grâce aux exercices intellectuels et physiques" pratiqués en captivité, a déclaré un représentant du Quai d'Orsay depuis le Nigeria, où il s'est rendu pour le rapatrier.

Photo: Francis Collomp a son arrivée lundi 18 novembre 2013 au petit matin, à l'aéroport de Villacoublay. Par AFP Kenzo Tribouillard.

M. Hollande, qui s'est déjà entretenu au téléphone avec l'ex-otage, a déclaré être "fier" de l'ancien otage, qui a retrouvé la liberté "dans des conditions qui pourraient être celles d'un livre d'aventures". "Cet homme a fait preuve d'un courage exceptionnel (...) parce qu'au péril de sa propre existence, il a pu saisir une occasion", a insisté le chef de l'Etat.
"PENDANT QU'ILS PRIAIENT"
Les circonstances de l'évasion restent encore confuses. Selon Femi Adenaike Adeleye, commissaire de police à Kaduna, dans le nord du Nigéria, Francis Collomp a réussi à prendre la fuite samedi "pendant la prière" de ses geôliers, à Zaria. Une source française proche du dossier avait auparavant indiqué que Francis Collomp s'était enfui à la faveur d'un échange de tirs entre le groupe qui le détenait et l'armée nigériane.
"Ils priaient toujours pendant quinze minutes", a rapporté M. Adeleye, "et hier, ils n'avaient pas verrouillé la porte de sa cellule. Donc pendant qu'ils priaient, M. Collomp est sorti et il s'est mis à courir. Il a arrêté un taxi-moto et lui a demandé de l'emmener au poste de police le plus proche".
Selon M. Adeleye, après son enlèvement M. Collomp a été gardé neuf mois à Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria, puis deux mois à Zaria. Ansaru, un groupe islamiste probablement lié au groupe nigérian Boko Haram, avait revendiqué l'enlèvement, invoquant notamment le rôle de la France au Mali et sa position "contre l'Islam".

Nigeria : l'otage français Francis Collomp "s'est libéré"
Le Monde.fr avec AFP et Reuters |

Francis Collomp, enlevé en décembre 2012 au Nigeria, est libre après avoir réussi à s'évader. François Hollande a confirmé dimanche 17 novembre, depuis Israël où il est en visite, que l'otage français "s'était libéré" de l'emprise du groupe islamiste qui le détenait.
Le président français a "exprimé toute sa gratitude aux autorités nigérianes" pour la libération de l'ingénieur, tout en assurant que la France n'avait "cessé de déployer tous ses efforts pour parvenir à ce dénouement heureux". Il a dialogué avec l'ancien otage dimanche par téléphone. Une "conversation sereine et longue", malgré un interlocuteur qui est apparu "fatigué", au cours de laquelle le chef de l'Etat a salué le "courage" de Francis Collomp. M. Hollande s'est ensuite dit "fier" de l'ex-otage, qui a su "saisir l'occasion" d'échapper à ses ravisseurs comme "dans un livre d'aventures".

Le Monde avec Afp