Affrontements à l`Ouest : Duékoué encore attaquée hier / Les consignes de Soro à ses troupes

Publié le jeudi 17 mars 2011 | L'Inter - La ville de Duékoué, située à l'ouest de la Côte d'Ivoire, à la lisière de la ligne de front ouest, a été encore attaquée hier mercredi 16 mars. Selon des personnes jointes sur place, c'est la

Combattants de FDS s'apprêtant à aller au front.

Publié le jeudi 17 mars 2011 | L'Inter - La ville de Duékoué, située à l'ouest de la Côte d'Ivoire, à la lisière de la ligne de front ouest, a été encore attaquée hier mercredi 16 mars. Selon des personnes jointes sur place, c'est la

position des Forces de défense et de sécurité (Fds fidèles à Laurent Gbagbo ndlr) située sur l'axe Duékoué-Guiglo qui a subi des tirs à l'arme lourde et à la kalachnikov très tôt le matin d'hier mercredi. « Ils sont arrivés très tôt le matin, aux environs de 05h00, au niveau du corridor Tanhri situé à la sortie de la ville en allant à Guiglo. On a attendu des tirs à l'arme lourde et à l'arme automatique pendant plusieurs heures », a souligné notre source. Une autre, celle-là militaire, citée par l'Afp, se veut formelle. « Nous avons été attaqués par un groupe de rebelles. Nous avons pu les repousser. Ils ont attaqué avec des armes lourdes, des lance-roquettes mais la situation est calme en ce moment », a-t-elle déclaré, sous couvert de l'anonymat. « Nous n'avons pas été surpris, nous avons mis en place un dispositif sécuritaire depuis plusieurs semaines », a ajouté cette source militaire. En effet, selon des témoins interrogés par téléphone, le Premier ministre d'Alassane Ouattara, et chef de la rébellion des Forces nouvelles, Guillaume Soro, avait déjà préparé le terrain. Au cours d'un meeting qu'il a animé la semaine dernière à Bangolo, le chef de la rébellion aurait instruit ses troupes « de débarrasser la zone des miliciens et des mercenaires de Laurent Gbagbo, afin de protéger les populations ». En le disant, Soro fait allusion aux éléments des Forces de défense et de sécurité encore fidèles à Laurent Gbagbo. Message reçu 5/5, et ce serait la mise en application de cet ordre du patron qui s'est traduite hier en acte avec l'attaque du corridor Tanhri de Duekoué. A la suite des combats, souligne une autre source militaire, « les assaillants ont longé la clôture du maire de la commune d'Abobo, Adama Tounkara, un natif de la région, et se sont enfuis dans la broussaille en direction de Guiglo ». De leur côté, les Forces armées des Forces nouvelles (Fafn), notamment les éléments du commandant Losseni Fofana, chef du Groupement d'Instruction 1 basé à Man, et qui combattent depuis quelques temps contre les Fds à l'ouest, ont démenti toute implication dans les attaques d'hier. « Certes l’objectif que se sont fixé les FN, c’est d’installer le président élu Alassane Ouattara par tous les moyens, mais nous n’avons pas pour le moment attaqué Duekoué », a souligné au téléphone, le dénommé Lasscom de la cellule de communication des FN à Man. Et de préciser « qu’il s’agissait d’un conflit entre FDS, miliciens et les mercenaires libériens ». Il a par ailleurs révélé qu'il y a actuellement une profonde mésentente entre les soldats de l'armée régulière, et les recrues de l'Ouest. Ce qui expliquerait les tirs d'hier à Duékoué. Toutefois, cette autre attaque de la ville de Duekoué, faut-il le noter, a créé la psychose chez les populations, notamment celles des quartiers Lycée et Kokoman, riveraines des affrontements, qui se sont terrées chez elles. « Depuis ce matin, on entend des tirs d'arme lourde, on ne peut pas sortir, on est chez nous », a indiqué un habitant de la ville, joint par l'Afp. « Il n'y a personne dans les rues. Depuis dimanche, il y avait des rumeurs d'attaque, tout le monde avait peur », a ajouté une habitante. Si les affrontements ont duré jusqu'aux environs de 9 heures, indique notre source, le calme n'est véritablement revenu que vers 11 heures. Les Fds voulant s'assurer que leurs assaillants ne sont plus dans les parages, ont procédé à un ratissage. La ville a retrouvé son ambiance habituelle en début d'après-midi.

Hamadou ZIAO