Affaire Kieffer: Le frère de Guy-André Kieffer, roulé dans la farine par le régime Ouattara, blanchit Gbagbo

Par Fratmat.info - Affaire Guy André Kieffer. Son frère Bernard à Abidjan pour la relance de l’enquête.

Bernard Kieffer à Abidjan pour la relance de l’enquête.

Selon Bernard Kieffer, s’il n’y a pas un aiguillon qui est mis en avant soit par la famille, soit par les autorités policières judiciaires, il n’y aura plus rien. Cependant l’homme ne désespère pas et affirme que ce sera en l’honneur de la justice ivoirienne de résoudre cette affaire.
A Abidjan pour accompagner la diffusion de son livre « Le Frère perdu », paru aux éditions la Découverte, Bernard Kieffer a indiqué, ce mercredi 12 août, à la Maison de la presse à Abidjan-Plateau, qu’il entend en profiter pour recueillir des informations pour relancer l’enquête.

Dans son livre de 240 pages, le frère de Guy André Kieffer raconte plus de 10 ans d’enquête dans cette affaire tragique avec toutes ses péripéties.

Exprimant ses sentiments, il a affirmé que dans cette affaire, l’on a « frôlé à plusieurs reprises la vérité ». Mieux, pour lui, « l’essentiel du film est connu. On connaît pratiquement toutes les étapes du scénario sauf l’épilogue ».

Bernard Kieffer a expliqué que le juge Patrick Ramaël a pu remonter jusqu'aux commanditaires, assez vite, dans les couloirs de la présidence ivoirienne. « C’est ainsi qu’on a parlé de Bohoun Bouabré, Zohoré Hubert, Kadet Bertin, Simone Gbagbo et des responsables de la filière cacao, Tapé Doh et d’autres personnes », a-t-il relevé.

Suite à sa demande de rencontrer le Président Alassane Ouattara, il a soutenu que ce dernier l'a dirigé vers Me Diané Mamadou, son conseiller spécial chargé des droits de l’homme qu’il rencontre ce jeudi 13 août.

« Je veux profiter de l’opportunité pour relancer l’enquête judiciaire qui me paraît avoir subi un coup d’arrêt depuis quelques mois », a insisté Bernard Kieffer.Pour lui, ce sera l’occasion d’obtenir des informations. Car dira-t-il, chaque fois que je suis venu, les informateurs se sont manifestés spontanément et m’ont donné parfois des informations qui étaient très intéressantes.

Dans cette affaire, il a affirmé que c’est la volonté politique qui a manqué dans l’accompagnement du travail de la justice française et ivoirienne. « Cette volonté a fait défaut aussi bien en France qu’en Côte d’Ivoire », a-t-il précisé.

Avant de poursuivre: « Cette affaire a gêné au moment où la France soutenait le régime Gbagbo pour la sortie de crise dans les années qui ont suivi l’enlèvement de mon frère. On a senti à notre niveau que les autorités françaises n’avaient pas envie de gêner le Président Gbagbo avec cette affaire qui compliquait les relations ivoiro-françaises. »

Depuis l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir, Bernard Kieffer estime que deux facteurs contribuent à maintenir cette affaire dans l’enlisement. « C’est le processus de réconciliation nationale qui fait qu’on n’a pas très envie de ressortir les vieilles affaires. L’autre paramètre, c’est le réchauffement des relations franco-ivoiriennes. La France n’a pas envie d’embêter la Côte d’Ivoire sur cette affaire et de part et d’autre on est plutôt tenté de passer à autre chose », a-t-il expliqué.

Selon Bernard Kieffer, s’il n’y a pas un aiguillon qui est mis en avant soit par la famille, soit par les autorités policières judiciaires, il n’y aura plus rien. Cependant, l’homme ne désespère pas et affirme que ce sera en l’honneur de la justice ivoirienne de résoudre cette affaire.

Notons que c’est le 16 avril 2004que le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer a été enlevé à Abidjan, alors qu'il enquêtait sur l'argent du cacao.

CHEICKNA D. Salif
salifou.dabou@fratmat.info

NB: Le titre est de la rédaction.