2nd tour de la présidentielle - Les atouts qui feront gagner Gbagbo ou ADO - Ce qui va jouer contre l’un ou l’autre

Le 12 novembre 2010 par l'Inter - Qui de Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara remportera le scrutin du 28 novembre ? Bien malin qui pourra

ADO et Gbagbo, en duel au second tour de la présidentielle.

Le 12 novembre 2010 par l'Inter - Qui de Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara remportera le scrutin du 28 novembre ? Bien malin qui pourra

donner le verdict avant l’heure. En attendant ce jour fatidique, les deux hommes affûtent leurs armes, avec pour objectif de ratisser large au sein de l’électorat des candidats recalés au premier tour, notamment celui du Pdci de Henri Konan Bédié. Pour cette ultime bataille entre les deux « ennemis jurés », l’un et l’autre vont miser sur leurs forces pour faire la différence. L’un des atouts du candidat de la majorité présidentielle(Lmp), c’est assurément le score qu’il a réalisé au premier tour : 38, 04 %. Avec un tel score, il a mathématiquement moins d’efforts à fournir pour se classer en tête et espérer ainsi remporter la partie. Il peut compter sur le caractère national de son électorat pour grappiller les voix nécessaires à sa victoire. Des deux candidats, il est celui dont les électeurs sont répartis sur une bonne partie du territoire. Il lui suffit de rééditer l’exploit et étendre sa toile en pêchant des voix dans le bastion de Bédié. Et pour y parvenir, il pourra mettre en avant les réalisations qu’il a faites au profit du pays baoulé. Notamment l’électrification de plusieurs villages et les grands travaux réalisés à Yamoussoukro. Sûr que ces arguments, mieux vendus, pourront faire pencher la balance en faveur de Gbagbo. Qui peut par ailleurs miser encore sur son image de résistant qui a fait barrage au néocolonialisme. Une idée qui pourrait encore faire recette au sein d’une frange de la population, surtout si cette idée est associée à celle de plus en plus mise en avant d’Ivoirien authentique opposé à l’étranger. A ces atouts, on peut ajouter le poids de l’argent. Président encore en exercice, Gbagbo dispose d’énormes ressources financières qu’il n’hésitera pas à dépenser sans compter pour faire basculer l’électorat baoulé dans son camp. Pas forcément pour acheter des consciences, mais pour envoyer les pontes de Lmp, fils de ces bastions du Pdci, à aller parler à leurs « parents ». Avec autant d’atouts, Gbagbo peut être l’heureux vainqueur du scrutin du 28 novembre. Mais, il sera aux prises avec un adversaire qui a lui aussi des arguments à faire valoir. Le premier, et sans doute le plus déterminant, c’est le soutien dont il bénéficie de toute la famille des héritiers d’Houphouët-Boigny réunis au sein du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Candidat du Rhdp désormais, Alassane Ouattara a été en effet adoubé par Bédié, qui a récolté à lui seul plus de 25 % des électeurs. A eux seuls, les Houphouétistes font 60 % du corps électoral, une donnée qui fait théoriquement de Ouattara le probable gagnant de la bataille du 28 novembre. C’est fort de ce calcul arithmétique que le candidat du Rhdp prédit qu’il l’emportera le 28 novembre. Et pour transformer cet avantage théorique en réalité, Ouattara peut s’appuyer sur son équipe de communication, qui a réalisé un marketing politique gagnant au premier tour. Beaucoup d’observateurs s’accordent en effet à dire que le travail de communication abattu par le candidat du Rdr a beaucoup contribué au résultat qu’il a obtenu. Nul doute qu’il va remettre en marche la même machine avec cette fois l’intégration dans l’équipe, des cadres issus du bastion du Pdci, qui auront à charge d’aller « vendre » le produit ADO à leurs « parents ». Si cette nouvelle équipe réussit à faire passer le message, le Rhdp peut être assuré des voix du million d’électeurs ayant voté pour Bédié. Mais ce n’est pas donné. Nul ne peut prévoir avec l’exactitude de Paul le poulpe comment réagira l’électorat de Bédié. Il est à craindre qu’elle ne garde encore en mémoire cette barrière psychologique résultant de plus d’une décennie de propagande tendant à présenter Ouattara comme un étranger et même le parrain de la rébellion. Mais son adversaire peut lui aussi pâtir des frustrations consécutives à la défaite du Pdci, surtout que cet échec leur a été présenté comme un hold up de Laurent Gbagbo et son camp. Les militants et sympathisants du Pdci pourraient lui faire payer cette frustration et donc répondre favorablement à l’appel de Bédié à voter pour ADO.
Assane NIADA