Présidentielle au Sénégal: Macky promet de ne pas poursuivre Wade et son fils pour malversations, s’il est élu
Le 13 mars 2012 par IVOIREBUSINESS – Le second tour de la présidentielle sénégalaise aura lieu le 25 mars prochain et dans le camp du Président sortant, Me Abdoulaye Wade, c’est le branle-bas de
Le 13 mars 2012 par IVOIREBUSINESS – Le second tour de la présidentielle sénégalaise aura lieu le 25 mars prochain et dans le camp du Président sortant, Me Abdoulaye Wade, c’est le branle-bas de
combat. Ce second tour est abordé avec une réelle peur au ventre car tout porte à croire que Wade perdra le pouvoir.
Tous ses soutiens ont fondu comme du beurre au soleil et il n’a pas réussi comme son adversaire, à rassembler au second tour. Le président Wade, 85 ans et au pouvoir depuis 2000, accuse aujourd’hui tout l’occident d’être contre lui.
Celui qui peine à rassembler continue néanmoins sa tournée chez les chefs religieux depuis l'ouverture jeudi de la campagne électorale pour le second tour.
Il a rencontré samedi soir Serigne Modou Kara Mbacké, un chef religieux mouride, une influente confrérie au Sénégal à laquelle appartient M. Wade, à qui il a demandé une consigne de vote en sa faveur.
"Je sais qu'il y a du monde derrière toi, on t'écoutera. Je ne vais pas te tordre le bras, mais sache que je compte sur toi", a déclaré M. Wade, cité par l'Agence de presse sénégalaise (APS, publique), en rendant visite au guide religieux, également chef du Parti pour la vérité et le développement (PVD).
Du côté de Paris, les tractations souterraines ont commencé et le candidat Macky y jouit d’une excellente réputation, à savoir celle de quelqu’un qui ne se vengera pas lorsqu’il arrivera au pouvoir. En effet, il a promis qu’il ne fera pas de chasse aux sorcières au clan Wade. Autrement dit, Gorgui et son fils Karim ne risquent pas sous sa présidence, de passer par la case prison pour malversations financières.
Du côté de l’UMP, on prend ses distances avec le Président-sortant Wade qu’on voudrait voir sortir au plus vite de la scène. C’est ce que aurait confié Nicola Sarkozy à des proches en privé, soucieux qu’il n’y ait pas de vagues au second tour qui pourraient déteindre sur la présidentielle française.
Du côté du parti socialiste, François Hollande, le favori des sondages insiste sur un changement de génération à la tête du pays, et ne verrait pas d’un mauvais œil l’arrivée de Macky au pouvoir sur fond de fin de la françafrique, chère à Wade et à Sarkozy.
Le candidat Macky, favori des sondages, a réussi à créer autour de lui une vaste coalition de tous les candidats du premier tour et des ténors de l’opposition comme l’artiste Youssou N’dour, véritable icône au Sénégal, qui a même mis des moyens colossaux à sa disposition.
C’est ainsi que Samedi, l’opposition à Wade a mise sur pied le "Rassemblement des forces du changement", un cadre réunissant tous les candidats battus au premier tour de la présidentielle, pour soutenir Macky Sall au second tour le 25 mars face au président Abdoulaye Wade.
"Nous avons décidé de créer aujourd'hui le Rassemblement des forces du changement que nous allons appeler Benno bokk yaakkar (unis pour le même espoir en langue wolof) qui est désormais le cadre privilégié de toutes nos actions", a déclaré Macky Sall au cours d'une conférence de presse.
"C'est la synergie de toutes nos forces, de nos énergies et de nos moyens. Ensemble nous irons à la conquête des suffrages, ensemble nous gagnerons et ensemble nous allons gérer le Sénégal", a affirmé M. Sall, en présence des douze candidats battus au premier tour de la présidentielle le 26 février ou de leurs représentants.
Neuf des douze candidats battus au premier tour et le chanteur Youssou Ndour, dont la candidature au scrutin a été rejetée, étaient présents à cette rencontre au cours de laquelle M. Sall a affirmé que ces derniers vont tous battre campagne avec lui, en vue du second tour, face au président Wade.
"Nous nous trouvons face à lui (Wade), décidés à le chasser du pouvoir. Nous devons rester unis et mobilisés pour le 25 mars", a déclaré l'ex-Premier ministre Moustapha Niasse, arrivé en troisième position au premier tour.
La création du RFC est annoncée la veille d'un "grand rassemblement populaire" prévu sur la Place de l'Obélisque, près du centre-ville de Dakar, pour soutenir Macky Sall, en présence de tous les candidats battus le 26 février.
Ce rassemblement est également organisé "en hommage au peuple sénégalais et aux martyrs" après des violences préélectorales qui ont fait de six à quinze morts selon les sources dans la contestation de la candidature, "illégale" selon l'opposition, de la candidature de M. Wade, 85 ans, qui a selon elle épuisé ses deux mandats légaux.
Les partisans de M. Wade estiment pour leur part que des réformes de la Constitution en 2001 et 2008 lui donnaient le droit de se représenter.
Arithmétiquement, Macky fait 65% de voix au second tour. Tous les analystes politiques soulignent aujourd’hui que, sauf évènement extraordinaire, Macky Sall sera largement élu au second tour de la présidentielle. Ce dernier a d’ailleurs promis dès son élection, de mettre sur pied un vaste gouvernement d’union nationale pour régler dans l’urgence les défis qui se posent au pays de la teranga, parmi lesquels, le chômage qui touche particulièrement la jeunesse.
Pour rappel, Abdoulaye Wade est arrivé en tête de ce premier tour avec 34,81% des voix, suivi de son ex-Premier ministre devenu opposant, Macky Sall avec 26,58% des voix.
Christian Vabé