UNIVERSITE FHB DE COCODY: VIVES PROTESTATIONS CONTRE LE DOYEN DE L’UFR LLC

Par Ivoirebusiness - UNIVERSITE FHB DE COCODY. VIVES PROTESTATIONS CONTRE LE DOYEN DE L’UFR LLC.

Etudiants UFR LLC université d'Abidjan-Cocody en grève. Image d'archives.

Depuis ce lundi 23 mai 2016, les étudiants de l’UFR Langues, Littératures et Civilisations (LLC) de l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody protestent contre la sélection arbitraire en Master 1 et exigent le départ de l’équipe décanale.
On pouvait lire sur les visages l’écœurement, la révolte de personnes éprises de justice, mais en proie à un malentendu. Sur certaines affiches, l’on pouvait lire : « Non au génocide intellectuel, le LMD n’est pas du tout appliqué, démissionnez M. le doyen… » ou encore « Non aux critères et aux méthodes de sélection de passage de la licence au master », « Sérieux et rigueur dans la formation, non au clientélisme et au favoritisme dans la formation ». Des propos apparemment anodins mais pleins de sens pour ceux qui prêtent une oreille attentive à ces jeunes prêts à en découdre avec les auteurs de l’injustice flagrante dont ils sont victimes. Ils sont très nombreux ces jeunes que le système tente de mettre hors de la plaque alors qu’ils ont du mérite, de la valeur académique et sont motivés à se former pour la relève.
Ce sont au total plus de 1000 étudiants du Département de Lettres modernes, plus de 700 étudiants en Anglais et plus de 500 en Espagnol… qui ne peuvent pas s’inscrire en Master 1 pour l’année académique 2015-2016. En fait, le décanat LLC a affiché des listes d’étudiants admis à s’inscrire en Master dont ils ne font pas parti. Pourtant ils remplissent toutes les conditions pour s’inscrire en Master 1. Ils ont obtenu la licence 3 avec des moyennes très élevées et sont crédités du nombre de mentions requis (12) pour le Master 1 et ne comprennent pas ce qu’on leur reproche. Interrogés sur cette question, les membres du décanat incriminé justifient cette situation par le fait que « bien qu’ayant de bonnes moyennes et le nombre de mentions requis, ces étudiants n’ont pas eu d encadreurs, des enseignants habilités à suivre leurs travaux de recherche ». Selon la même source, « chaque enseignant de rang A peut encadrer jusqu’à 10 étudiants et un Maître-assistant jusqu’à 5 et le quota par enseignant est atteint, on ne peut pas faire mieux que ça ». Mais sur quelle base fait-on le choix des étudiants surtout qu’ils remplissent tous les conditions susvisées ? C’est à ce niveau que le copinage, le clientélisme et les affinités prospèrent. Sur près de 2000 étudiants en Licence 3 de Lettres modernes, seulement 400 étudiants sont admis en Master 1 parce qu’au-delà des conditions de mentions ceux-ci ont eu des maîtres, des encadreurs d’accord pour diriger leurs travaux et les autres apprenants souvent plus brillants sont systématiquement exclus puisque le quota par encadreur est atteint. Vous comprenez dès lors que cette sélection n’est pas méritocratique et ne repose sur aucune base scientifique. Il faut avoir un parrain académique et l’inscription en Master est gagnée. C’est pourquoi, cette caricature de sélection dont le seul mérite consiste à se faire inscrire sur la liste d’un encadreur pose problème. En principe, l’accès au Master 1 est sélectif et passe au préalable par un test de sélection ou une analyse de dossiers. L’UFR LLC ayant opté pour la seconde option elle devrait réceptionner d’abord tous les dossiers de candidature avant de procéder à une analyse rigoureuse devant aboutir au choix des meilleurs demandeurs par enseignant et par spécialité. Mais tout a été biaisé des le départ. Chaque enseignant avait la latitude de sélectionner qui il veut et bien souvent par affinités. L’étude de dossiers est intervenue après que les enseignants aient refusé des milliers d’étudiants sous prétexte que leur quota est atteint. C’est inadmissible dans une institution censée promouvoir l’excellence et censée donner les mêmes chances à tous. C’est pourquoi, tout le monde dénonce cette pratique contraire aux valeurs de l’institution universitaire.
Celui qui ne peut pas dénoncer l’injustice a choisi ouvertement le camp de l’oppresseur. Les dirigeants de l’UFR LLC de l’université de Cocody ont donc fait du faux. L’excellence s’est éclipsée et a fait place aux affinités dans le temple du savoir. Il faut choisir les meilleurs selon des critères scientifiques. Par exemple, revoir à la hausse le nombre de mentions pour accéder au Master 1 ou simplement calculer la moyenne générale des trois années de licence et choisir les plus méritants. Mais considérer le simple fait d’avoir un directeur de recherche comme un mérite est bordélique et irresponsable. C’est pourquoi, les étudiants qui n’ont pas eu de parrains, d’encadreur n’ont pas pu déposer leurs dossiers. Ces jeunes demandent l’annulation pure et simple de cette manœuvre orchestrée par Monsieur Kouadio Nguessan Jérémie, doyen de l’UFR LLC et ses adjoints dont l’objectif déclaré consiste à détruire leur avenir et à créer des troubles à l’université.« Nous dénonçons avec véhémence l’opacité et la subjectivité dans laquelle s’est opérée cette prétendue sélection des étudiants en Master à l’UFR LLC de l’université de Cocody. » selon un protestataire.
À en croire les étudiants, ils y a trop de favoritisme et d’injustices dans cette UFR. Et la protestation d’aujourd’hui montre le camouflage de la carence du système de gestion administratif et de mal gouvernance de l’équipe incompétente du Décanat LLC. Malgré les échanges avec le décanat aucun dispositif sérieux (même la mise en place d’un master professionnel) n’a été trouvé pour assurer la formation des jeunes sans encadreurs.
Les étudiants ne sont pas les seuls à dénoncer les pratiques incohérentes et iniques de leur équipe décanale. Leur colère n’est que la face visible de l’iceberg. Le personnel administratif et les enseignants ne supportent pas aussi l’irresponsabilité et le manque de sincérité de leurs responsables. Tous protestent contre le doyen de l’UFR et le favoritisme qu’il instaure à tous les niveaux de fonctionnement de la faculté. Pour mieux comprendre le malaise qui règne dans cette faculté, un enseignant du Département de Lettres modernes a accepté de se confier à nous : « plus rien ne marche dans cette UFR depuis que le Doyen et son équipe se sont rendus coupables de diverses injustices notoires, d’opacité dans la gestion des fonds de l’UFR arguant sans convaincre que tout l’argent perçu sert juste à payer les copies d’examen des étudiants. Un réseau de complaisance et d’affinités créé et entretenu par le doyen lui-même a corrompu tout le système et celui qui veut le combattre est toute suite vilipendé. Les bons enseignants sont obligés de s’éloigner de lui et ils vont occuper des postes dans d’autres administrations publiques et privées ici et aussi à l’étranger. Ce décanat a l’art de la médisance et des campagnes d’intoxication alors qu’il nage dans du faux et tout le monde le sait sauf ses animateurs et leurs lèche-bottes ». Il n’y a pas plus aveugle que celui qui refuse de voir.
- Au Département d’anglais de l’université FHB d’Abidjan-COCODY : « l’année dernière, une thèse de doctorat d’anglais a été soutenue sans faire l’objet d’une quelconque instruction. Ce qui n’est pas du tout acceptable et le doyen Kouadio N’Guessan Jérémie et son « indispensable » directeur scientifique Gneba Kokora en sont les complices ». Cette affaire a fait du bruit et aujourd’hui tout le monde s’insurge contre les conditions d’obtention du doctorat dans notre Département dont certains docteurs peinent à s’exprimer dans la langue de Shakespeare. Le mal est profond, du master au Doctorat, l’UFR permet à des non spécialistes d’encadrer des travaux de recherche, d’instruire les thèses et de participer aux jurys tandis que les spécialistes de la discipline sont ignorés au Département. Nous avons au moins 7 enseignants de rang A mais l’instruction des thèses d’anglais échappent complètement à ceux-ci et de plus en plus ils sont écartés des jurys. Autrefois, cela pouvait être accepté (par déficit d’enseignant dans ces disciplines) mais aujourd’hui c’est inimaginable mais vrai. Les instructions de thèses et les soutenances en Anglais sont l’œuvre de non spécialistes, de copains » s’insurge-il.

- Au Département d’espagnol de l’université FHB de cocody, cette année 2016 une jeune fille dont nous taisons le nom vient de soutenir un Master d’espagnol dans des conditions obscures. Pendant que le directeur de recherche de l’étudiante ( le professeur Koné Seydou) estime que le travail n’a pas encore atteint les qualités requises pour venir à soutenance , M. Koffi Tougbo, le chef du Département d’espagnol a contourné les règles et procédures en la matière pour faire soutenir le travail et il a attribué une mention à l’impétrante (le directeur de recherche lui est écarté). Le Collègue encadreur a dénoncé cette pratique qui porte atteinte à l’honorabilité de la communauté universitaire mais sa plainte déposée auprès du doyen Kouadio N’Guessan Jérémie est restée sans suite».

- Au Département de Lettres modernes, les candidats au Master 1 ont été témoins d’injustices inadmissibles. Une enseignante du nom d’Helene Ngbesso a demandé formellement à plusieurs étudiants leurs origines alors que ces derniers ne lui demandaient qu’une inscription sur sa liste pour participer aux cours de Master 1. Pourquoi cette demande-t-elle l’origine des étudiants là ou ce n’est pas nécessaire ? La dame en question est certainement la seule à savoir les motivations réelles de ces questions. Et tout cela se passe dans l’indifférence totale de la hiérarchie retranchée dans sa bulle.
Suite à ce qui précède, un membre du personnel administratif et technique nous a souligné que « le ver est dans le fruit » et il est difficile de mettre fin à ces cabales maintenant. « Ces manquements constatés ça et là existaient mais ils se sont multipliés cette année. On espère que tout cela prendra fin certainement avec une nouvelle équipe. Selon cet homme, l’équipe décanale actuelle est vieillotte et a une très mauvaise presse. C’est un groupe de retraités avides de privilèges », poursuit-il. Mais si tel est le cas pourquoi ces cols blancs sont-ils encore à la recherche d’éventuels coups de piston pour rester en poste?
Alors que dans tous les pays du monde, les travailleurs cherchent à profiter de leurs derniers jours dans la sérénité et le calme, à l’Université d’Abidjan-Cocody et notamment à la faculté des Langues, Littératures et Civilisations (LLC), les doyens retraités s’accrochent aux attributs du pouvoir. Chauffeur, téléphone payé par l’administration, internet gratuit, véhicule de fonction et subalternes, etc. Ils s’accrochent également à leur poste car celui-ci leur permet d’intervenir pour un membre de la famille ou de la région, un ami ou une personne à impressionner des jeunes étudiantes. Quelles leçons les intellectuels de cette trempe peuvent-ils encore donner à un dirigeant politique qui veut tripatouiller la Constitution de son pays pour un éventuel mandat s’ils n’arrivent pas eux-mêmes à faire la passe à leurs petits niveaux, dans l’administration, à d’autres personnes une fois disqualifiés par la limite d’âge?
Il faut le dire sans ambages l’équipe décanale de l’UFR LLC de l’université de Cocody est dépassée ; le doyen (Kouadio N’guessan Jérémie) et son adjoint (Professeur Amani) sont tous à la retraite. Ils sont méprisants et constituent, des freins à la bonne marche de la faculté. Ils sont incapables d’innovation et sont en décalage complet avec la société et ses besoins et profitent de l’impasse actuelle. En fait, ils n’ont plus rien à prouver mais ont juste besoin des avantages que confère le titre de doyen. La réglementation est pourtant simple et claire. L’âge maximal est de 65 années révolues dans l’enseignement supérieur. Mais cette caste profite d’une retraite dorée tout en gardant les avantages de la fonction. Une situation de rêve qui bloque les générations montantes qui préfèrent se chercher ailleurs (notamment en France et au Canada). Actuellement c’est la léthargie totale au sein de cette faculté ou le clientélisme et le favoritisme sont les seuls moyens de promotion. Que dit l’administration universitaire sur cette attitude néfaste ? Il faut appliquer les règles édictées de sorte que ceux qui écument les bureaux alors qu’ils en sont exclus par l’âge, par la loi et par la décence s’en aillent afin qu’une nouvelle équipe plus dynamique et honnête puisse innover, créer les conditions pour récupérer et former ces milliers de jeunes qui ne demandent que le droit à la formation dans une société de justice. Dans tous les cas, un système éducatif qui exclut a besoin de solutions cliniques.
Par ailleurs, les étudiants victimes de cette injustice menacent de suspendre tous les cours à la faculté si leur situation n’est pas régularisée.

Kouadio Bederl
Journaliste d investigations