Tribune: Les victimes de Duekoué réclament la libération totale de tous les prisonniers politiques, et justice contre les tueurs des ivoiriens

Par correspondance particulière - Les victimes de Duekoué réclament la libération totale de tous les prisonniers.

LES VICTIMES DE DUEKOUE RECLAMENT LA LIBERATION TOTALE DE TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES ET JUSTICE CONTRE LES TUEURS DES IVOIRIENS.

Les victimes de Duékoué, contrairement au vœu impie de monsieur Joël N’GUESSAN et de son gourou (vouloir imposer aux victimes de demander pardon à leurs bourreaux), ne s’abaisseront jamais pour célébrer la forfaiture qui a braqué, au sens propre, la Côte d’Ivoire en assassinant un grand nombre de ses fils. C’est pourquoi, en apprenant que quatorze personnalités viennent d’être libérées de prison par le régime en place, notre joie est minime car contrôlée et domptée dans la mesure où le «jamais vu» qu’il nous est donné de vivre avec ces ennemis de la démocratie va finir par nous exaspérer . Qui veut savoir, a dit un savant, doit se poser et/ou poser des questions (les bonnes surtout) ; alors questions et suggestions :
-1° : à quoi sert-il de priver de liberté, de maltraiter en les humiliant des personnes qui n’ont pour seul tort que leur patriotisme ? Comment peut-on se permettre d’emprisonner par pure haine des citoyens comme l’on veut et les libérer sans jugement ?
-2° : si tant est que le tort sus- cité est le seul et unique reproche que les ennemis de la Côte d’Ivoire font, dans le fond ou en réalité, à tous ces patriotes (illustres et inconnus) en prison, à quoi cela sert-il de libérer au compte- goutte des citoyens dont certains ont dignement servi la Côte d’Ivoire, ce beau pays tant envié, au plus haut niveau ? Avisez-vous désormais de ne plus être les exécutants de la haine impérialiste de la France qui s’est trouvée démasquée par le sens aigu du discernement de ceux contre qui vous vous acharnez !
-3° : n’est- ce pas vrai qu’une action commencée et non achevée, est et reste une action non accomplie, puisque demi-action en quelque sorte ou disons, un semblant d’action ? Dans le même ordre d’idée, nous, victimes de Duékoué, nous appelons toutes ces gesticulations du régime en place des demi-libérations car la libération ne sera totale que quand le dernier des citoyens ivoiriens, emprisonné pour délit de patriotisme ou d’ethnie sortira de leurs camps de concentration et quand tous nos compatriotes exilés rentreront au pays pour récupérer leurs biens mobiliers et immobiliers, leurs terres et leurs comptes bancaires. Sans oublier de libérer le pays que vous tenez en otage depuis pas moins de dix ans et qui se trouve livré par vos soins aux étrangers et toute cette racaille ambiante qui sévit au sein d’une armée dont les effectifs constamment variables dans les braquages et les crimes impunis. En outre, votre action et votre amour du prochain ne seront appréciés que le jour où la mère de tous les patriotes ivoiriens, Simone EHIVET-GBAGBO et son époux, Laurent GBAGBO, le pére de la Nouvelle Côte d’Ivoire, ainsi Charles BLE GOUDE , le « golden boy » de la galaxie patriotique, seront sortis de vos geôles d’humiliation.
-4° : à quoi sert-il alors de ne point pouvoir terminer ce que l’on a commencé, comme le dit une chanson zouglou ? Devant un peuple debout pour sa libération et le respect de sa souveraineté, des imposteurs ont cru, en s’adossant à la barbarie primaire, nous faire plier en massacrant et en emprisonnant des ivoiriens en toute impunité. Ils devraient enfin pouvoir être gagnés par la conviction qu’aucun pouvoir, aussi cruel soit-il, n’est point éternel.
Cela étant dit, les patriotes ivoiriens iront de victoire en victoire, c’est notre conviction à nous et il ne pourra en être autrement. Aujourd’hui, ce sont des personnalités injustement emprisonnées qui sont libérées puis d’autres suivront, c’est certain : alors quand la justice, si elle existe vraiment en Côte d’Ivoire, va penser à s’occuper des auteurs des génocides de NAHIBLY, de CARREFOUR à DUEKOUE et dans l’ouest ivoirien, de même que toutes les exterminations ethniques qui ont eu lieu à ANONKOUA-KOUTE, à ABOBO, à ABOBO-DOUMIN et dans tout YOPOUGON ?
Au-delà des autorités ivoiriennes visiblement dépassées et faisant déjà partie du passé dans notre entendement orphelin de victimes, c’est aussi à madame Fatou BENSOUDA, à la Cour Pénale Internationale et à l’Organisation des Nations Unies que nous faisons aussi la présente adresse, tout en leur disant merci, vraiment grand merci de nous avoir ouvert les yeux sur ce qu’il est désormais convenu d’appeler la méchanceté humaine. Sans perdre de notre sérénité, nous capitalisons toutes ces inhumanités que des personnes et des institutions dites civilisées nous font subir.
N.B. : -1/ voir en vidéo le site broussailleux du camp des réfugiés de NAHIBLY, un an après. - -2/ les squelettes d’humains découverts il y a plus de deux mois, non loin du camp des soldats marocains de l’O.N.U.et du barrage de contrôle des f.r.c.i., juste à l’arrière d’un campement d’allogènes, près de l’usine COOPASAG, route de DALOA en sortant de DUEKOUE, gisent toujours là et n’ont pas été enlevés.

Pour le collectif des victimes de DUEKOUE (CARREFOUR & NAHIBLY) : Emmanuel CALEB, le 06/08/13.