TRIBUNE: L'ARRESTATION DE BLÉ GOUDÉ, RAISON D'ÉTAT

Selon Pierre BANGORET, L'ARRESTATION DE BLÉ GOUDÉ obéit à la RAISON D'ÉTAT.

La raison d'État est la clé qui nous permet de saisir les conditions de
l'arrestation de Blé Goudé qui contraste, en effet, avec le désir des Ivoiriens de se
réconcilier. Machiavel écrit à juste titre: «Aussi est-il nécessaire à un Prince (à un
Chef d'État) s'il veut se maintenir, d'apprendre à pouvoir ne pas être bon [...]». Les
paroles de ce philosophe politique définissent en réalité la raison d'État, ce champ
secret du monde politique où les tractations qui ont conduit, par exemple, à
l'arrestation de Blé Goudé ne recherchent pas le bien, l'unité, la réconciliation des
Ivoiriens, mais la conservation du pouvoir politique détenu par Alassane Ouattara. La
Raison d'État viole en effet le droit, ignore la morale, c'est une transgression
judiciaire nécessaire pour la survie d'un gouvernement ou d'un peuple. Il suffit de
constater comment Blé Goudé a été arrêté, et transféré on ne sait où, sans
informations objectives. France 24 nous faisait passer en boucle un documentaire
dans lequel "le Général de la rue" était accusé par l'ONU de susciter un désir de
violence dans le coeur des jeunes ivoiriens. Ils se sont limités à nous faire entendre ses
paroles qui mettaient en danger les intérêts français en Côte d'Ivoire, sans prendre la
peine de dire au monde dans quelles circonstances elles furent dites. Son arrestation
laisse perplexe parce qu'elle n'est pas due à un quelconque amateurisme politique du
fils spirituel du président Laurent Gbagbo qui, bien que jeune, a une longue
expérience de la chose politique. Une analyse des événements politiques qui ont
précédé cet événement malheureux laisse transparaître, avant tout, cette logique
conflictuelle entre deux idéologies politiques ; celle de Hollande et de Sarkosy, sans
laquelle, il nous est pratiquement impossible d'appréhender les événements qui se
déroulent sous nos yeux, en Côte d'Ivoire et au Mali, où les Djihadistes, sur le point
de prendre la capitale Bamako ont été arrêtés par l'Armée française, sous les ordres de
Hollande, qui s'est étrangement retrouvé seul au front, sans le soutien de soldats
originaires des autres nations européennes, sans les troupes africaines, parce que sa
guerre pour la défense de la souveraineté du Mali n'est pas celle de Sarkosy et
d'Alassane Ouattara qui ont toujours cherché à instauré dans ce pays un schéma
politique identique à celui de la Côte d'Ivoire. C'est justement après sa rencontre avec
Merkel, une étroite collaboratrice de Sarkosy qu'Alassane se préparera à déployer
véritablement les troupes de la CEDEAO. Le gouvernement de Hollande qualifié à
dessein de « Sans culottes » par le maire de Londres Boris Johnson, est perçu par les
Européens comme ce groupe politique issu du petit peuple qui défendait, durant la
Révolution française, une République égalitaire ; il s'agit de la ligne politique de
Hollande, il a choisi de défendre les intérêts des peuples et non des riches. Avant
l'arrestation de Blé Goudé, Alassane Ouattara eut successivement le soutien du FMI
au Parlement ivoirien, de Merkel en Allemagne, et enfin de l'ONU, de Ban-ki-Moon
qui dans un long rapport affirme que les personnes qui ont plusieurs fois attaqué le
régime d'Abidjan sont des partisans du président Laurent Gbagbo, il lui a été
cependant impossible d'identifier les individus qui ont saccagé les locaux du groupe
cyclone proche du président ivoirien emprisonné à la Haye par le monde de la
Finance. C'est à la suite d'un vol à main armé (et non pour des raisons politiques) qu'il
y aurait eu, selon ce rapport, le massacre de Nahibly. Le rapport de l'ONU créa les
conditions favorables à l'arrestation de Blé Goudé pour raison d'État puisque le
Ghana y est décrit comme la base qui servirait de support aux partisans du président
Laurent Gbagbo désireux de renverser le régime d'Abidjan. Du point de vue du Droit
International, de telles accusations mettent en évidence la violation du principe de
l'intégrité territoriale des États qui «évoque le droit et le devoir inaliénables de
chaque État de préserver ses frontières contre les immixtions étrangères, et toute
action séparatiste au sein d'un État souverain est considérée comme étant une atteinte
à son intégrité territoriale. La Charte des Nations Unies a consacré le principe de
l'intégrité territoriale dans son article 2, paragraphe 4 dans les termes suivants : "Les
membres de l'Organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de
recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou
l'indépendance politique de tout État, soit de toute manière incompatible avec les buts
des Nations Unies ». Que fait le Ghana face à de telles accusations? Malgré sa bonne
foi vis-à-vis des exilés ivoiriens, le président Dramani Mahama se voit contraint de
lever toute équivoque, en posant un acte politique fort susceptible de contredire de
telles allégations. Le principe d'ingérence humanitaire ne pouvant être violé par
Alassane qui ne peut exiger un retour forcé des exilés ivoiriens, favoriser l'arrestation
de Blé Goudé, le « général des jeunes patriotes ivoiriens» permet au régime d'Abidjan
de démontrer à la face du monde qu'il est, selon ses propos, indéboulonnable. Il s'est
servi du rapport de l'ONU pour faire pression sur les autorités ghanéenne afin de
tenter de bâillonner le pouvoir politique des jeunes patriotes ivoiriens, car Blé Goudé,
qu'on le veuille ou non, demeure, à la suite de son maître, l'espoir de nombreux
Ivoiriens, un héritage politique certain. La raison d'État étant défini comme le
principe au nom duquel un État s'autorise à violer le droit au nom d'un critère
supérieur, il devient plus aisé pour nous de comprendre que Blé Goudé s'est en fait
livré à Alassane Ouattara pour protéger ses frères exilés, et éviter que le Ghana, pays
d'accueil des exilés ivoiriens ne soit visé par des sanctions du monde de la Finance à
travers les Institutions internationales comme l'ONU ou le FMI. Étant habitués à
vivre sous des régimes dictatoriaux, les Africains sont très souvent incapables de
comprendre que ce n'est pas Hollande qui viendra les faire sortir de leur misère
morale, politique, c'est leur unité dans le combat politique et leur capacité à
reconnaître leurs véritables adversaires. Tout président du monde occidental se doit
de respecter certaines limites imposées par la Constitution de leur pays respectif. Bien
que Sarkosy ne soit plus au pouvoir, le monde de la Finance a des agents au sein de la
police, de l'Armée française, dans tous les secteurs d'activités et s'évertue, au moyen
des lois internationales, à vassaliser nos peuples, à discréditer le combat politique de
Hollande (Lire sur Ivoirebusiness l'article intitulé : "Une délégation du Cojep-France
reçue par l'ambassadrice du Ghana à Paris paru le 19/01/2013). Il nous appartient
d'être vigilants car c'est sous la houlette d'un pouvoir politique fort que les peuples
africains réussiront à conquérir leur liberté.
Isaac Pierre BANGORET
(Écrivain)
La raison d'État est la clé qui nous permet de saisir les conditions de
l'arrestation de Blé Goudé qui contraste, en effet, avec le désir des Ivoiriens de se
réconcilier. Machiavel écrit à juste titre: «Aussi est-il nécessaire à un Prince (à un
Chef d'État) s'il veut se maintenir, d'apprendre à pouvoir ne pas être bon [...]». Les
paroles de ce philosophe politique définissent en réalité la raison d'État, ce champ
secret du monde politique où les tractations qui ont conduit, par exemple, à
l'arrestation de Blé Goudé ne recherchent pas le bien, l'unité, la réconciliation des
Ivoiriens, mais la conservation du pouvoir politique détenu par Alassane Ouattara. La
Raison d'État viole en effet le droit, ignore la morale, c'est une transgression
judiciaire nécessaire pour la survie d'un gouvernement ou d'un peuple. Il suffit de
constater comment Blé Goudé a été arrêté, et transféré on ne sait où, sans
informations objectives. France 24 nous faisait passer en boucle un documentaire
dans lequel "le Général de la rue" était accusé par l'ONU de susciter un désir de
violence dans le coeur des jeunes ivoiriens. Ils se sont limités à nous faire entendre ses
paroles qui mettaient en danger les intérêts français en Côte d'Ivoire, sans prendre la
peine de dire au monde dans quelles circonstances elles furent dites. Son arrestation
laisse perplexe parce qu'elle n'est pas due à un quelconque amateurisme politique du
fils spirituel du président Laurent Gbagbo qui, bien que jeune, a une longue
expérience de la chose politique. Une analyse des événements politiques qui ont
précédé cet événement malheureux laisse transparaître, avant tout, cette logique
conflictuelle entre deux idéologies politiques ; celle de Hollande et de Sarkosy, sans
laquelle, il nous est pratiquement impossible d'appréhender les événements qui se
déroulent sous nos yeux, en Côte d'Ivoire et au Mali, où les Djihadistes, sur le point
de prendre la capitale Bamako ont été arrêtés par l'Armée française, sous les ordres de
Hollande, qui s'est étrangement retrouvé seul au front, sans le soutien de soldats
originaires des autres nations européennes, sans les troupes africaines, parce que sa
guerre pour la défense de la souveraineté du Mali n'est pas celle de Sarkosy et
d'Alassane Ouattara qui ont toujours cherché à instauré dans ce pays un schéma
politique identique à celui de la Côte d'Ivoire. C'est justement après sa rencontre avec
Merkel, une étroite collaboratrice de Sarkosy qu'Alassane se préparera à déployer
véritablement les troupes de la CEDEAO. Le gouvernement de Hollande qualifié à
dessein de « Sans culottes » par le maire de Londres Boris Johnson, est perçu par les
Européens comme ce groupe politique issu du petit peuple qui défendait, durant la
Révolution française, une République égalitaire ; il s'agit de la ligne politique de
Hollande, il a choisi de défendre les intérêts des peuples et non des riches. Avant
l'arrestation de Blé Goudé, Alassane Ouattara eut successivement le soutien du FMI
au Parlement ivoirien, de Merkel en Allemagne, et enfin de l'ONU, de Ban-ki-Moon
qui dans un long rapport affirme que les personnes qui ont plusieurs fois attaqué le
régime d'Abidjan sont des partisans du président Laurent Gbagbo, il lui a été
cependant impossible d'identifier les individus qui ont saccagé les locaux du groupe
cyclone proche du président ivoirien emprisonné à la Haye par le monde de la
Finance. C'est à la suite d'un vol à main armé (et non pour des raisons politiques) qu'il
y aurait eu, selon ce rapport, le massacre de Nahibly. Le rapport de l'ONU créa les
conditions favorables à l'arrestation de Blé Goudé pour raison d'État puisque le
Ghana y est décrit comme la base qui servirait de support aux partisans du président
Laurent Gbagbo désireux de renverser le régime d'Abidjan. Du point de vue du Droit
International, de telles accusations mettent en évidence la violation du principe de
l'intégrité territoriale des États qui «évoque le droit et le devoir inaliénables de
chaque État de préserver ses frontières contre les immixtions étrangères, et toute
action séparatiste au sein d'un État souverain est considérée comme étant une atteinte
à son intégrité territoriale. La Charte des Nations Unies a consacré le principe de
l'intégrité territoriale dans son article 2, paragraphe 4 dans les termes suivants : "Les
membres de l'Organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de
recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou
l'indépendance politique de tout État, soit de toute manière incompatible avec les buts
des Nations Unies ». Que fait le Ghana face à de telles accusations? Malgré sa bonne
foi vis-à-vis des exilés ivoiriens, le président Dramani Mahama se voit contraint de
lever toute équivoque, en posant un acte politique fort susceptible de contredire de
telles allégations. Le principe d'ingérence humanitaire ne pouvant être violé par
Alassane qui ne peut exiger un retour forcé des exilés ivoiriens, favoriser l'arrestation
de Blé Goudé, le « général des jeunes patriotes ivoiriens» permet au régime d'Abidjan
de démontrer à la face du monde qu'il est, selon ses propos, indéboulonnable. Il s'est
servi du rapport de l'ONU pour faire pression sur les autorités ghanéenne afin de
tenter de bâillonner le pouvoir politique des jeunes patriotes ivoiriens, car Blé Goudé,
qu'on le veuille ou non, demeure, à la suite de son maître, l'espoir de nombreux
Ivoiriens, un héritage politique certain. La raison d'État étant défini comme le
principe au nom duquel un État s'autorise à violer le droit au nom d'un critère
supérieur, il devient plus aisé pour nous de comprendre que Blé Goudé s'est en fait
livré à Alassane Ouattara pour protéger ses frères exilés, et éviter que le Ghana, pays
d'accueil des exilés ivoiriens ne soit visé par des sanctions du monde de la Finance à
travers les Institutions internationales comme l'ONU ou le FMI. Étant habitués à
vivre sous des régimes dictatoriaux, les Africains sont très souvent incapables de
comprendre que ce n'est pas Hollande qui viendra les faire sortir de leur misère
morale, politique, c'est leur unité dans le combat politique et leur capacité à
reconnaître leurs véritables adversaires. Tout président du monde occidental se doit
de respecter certaines limites imposées par la Constitution de leur pays respectif. Bien
que Sarkosy ne soit plus au pouvoir, le monde de la Finance a des agents au sein de la
police, de l'Armée française, dans tous les secteurs d'activités et s'évertue, au moyen
des lois internationales, à vassaliser nos peuples, à discréditer le combat politique de
Hollande (Lire sur Ivoirebusiness l'article intitulé : "Une délégation du Cojep-France
reçue par l'ambassadrice du Ghana à Paris paru le 19/01/2013). Il nous appartient
d'être vigilants car c'est sous la houlette d'un pouvoir politique fort que les peuples
africains réussiront à conquérir leur liberté.

Une Contribution par Isaac Pierre BANGORET
(Écrivain)