Tribune - La délinquance juvénile au sein de la communauté ivoirienne en Angleterre: Les causes et les remèdes, par le Psychologue Dally Gogognon

Par Correspondance particulière - Les causes et les remèdes de la délinquance juvénile, par Dally Gogognon.

La délinquance juvénile est une triste réalité sociétale qui affecte effectivement les différents groupes ethniques qui constituent la grande communauté des Ivoiriens de l’Angleterre. Le nombre d’enfants aux comportements déviés, auto déscolarisés, sans emploi, murés dans les centres de détention ou de supposés re-éducation de mineurs, dans les centres psychiatriques et dans les prisons par unité de groupes ethnique est de dix au moins. Des familles déjà victimes de la déviation de leurs enfants souffrent isolement et dans le silence complet à cause du stigma attaché fortuitement à ce fléau mondial et cela n’est plus communautairement acceptable. Les dénombrements ne sont certes pas alarmants dit-on mais ils demeurent plus qu’inquiétants. C’est pourquoi toutes les structures communautaires devraient logiquement s’approprier la campagne d’information, de sensibilisation, d’éradication et de prévention du comportement dévié des enfants dans notre société, campagne initiée à juste titre par les sœurs Djedou et Ebeme. Allons nous attendre que ce problème devienne alarmant avant de le prévenir ?

Les comportements antisociaux
Quelques vertus conventionnellement inacceptables:
• abus de substances additives (drogues et alcool)
• vol, cambriolage, détournements
• agression physique ou non physique
• violences, viol, assassinat
• désobéissance aux parents et au publique
• désobéissance civique

Les causes et conséquences de la délinquance juvénile
Les principales causes de la délinquance juvénile se résument en 3 facteurs contribuables et precipitatifs notamment ; les facteurs sociaux, l’environnent et les facteurs génétiques.

QUELQUES FACTEURS SOCIAUX
• Le conflit culturel (l’impact de 2 cultures) sur l’enfant
• Les conflits domestiques (impacts des disputes, de la violence sur les enfants)
• Les parents isolés (impacts du style de vie du parent sur l’enfant)
• La pauvreté (contribue à la perte du contrôle éducatif sur les enfants)
• Le travail (impacts psychologiques et physiques sur l’enfant des parents excessivement consacré au boulot)
• L’éducation (impacts négatifs sur les enfants des parents que l’école n’intéresse pas)
• L’analphabétisme (impacts négatifs des parents analphabètes sur l’éducation scolaire de leurs enfants)
• Les influences extérieures (médiats, télévision, internet, facebook)
• La période de l’adolescence (agitation entre 14 a 17 ans, puberté)
• Les gardeurs d’enfants non agrées (pratiques rituelles, violences, abus sexuels, abus psychologiques, abus physiques ect…)

L’ENVIRONNEMENT
• L’environnement (impacts des quartiers de pauvres sur les enfants, responsabilité parentale, responsabilité politique)
• Le lieu d’habitation ou le quartier de résidence stigmatisé (impacts de l’identité sociale ou collective négative sur les enfants)
• L’impact du lieu d’habitation ou de l’identité sociale sur le chômage
• L’impact du chômage sur les adolescents
• La responsabilité familiale (Pauvreté et ou Ignorance, perte de contrôle parental sur l’éducation culturelle et scolaire de l’enfant)

LES FACTEURS GENETIQUES
• Le lien du sang (au-delà de la ressemblance physique, l’attitude elle aussi transmissible du parent biologique a son enfant)
• Tel père tel enfant !
• Telle mère tel enfant !
• Etude expérimentale
• L’enfant d’un voleur est prédisposé au vol, quels sont les facteurs precipitatifs ?

LES CONSÉQUENCES DE LA DÉLINQUANCE JUVENILE
• L’étiquette de délinquant
• Curriculum vitæ ou CV a problème
• Le chômage
• Le désespoir
• Le broutage
• Abus de substances dangereux (drogues / alcool)
• Vol, viol, agressions, violence ect… pour survivre
• Exposition aux maladies transmissibles (HIV)
• Exposition aux maladies psychosomatiques (stress, dépression, schizophrénie, désordre de personnalité ect…
• Potentiel client des centres de détention de mineurs
• Potentiel client des prisons
• L’auto exclusion sociale
• Le suicide
• Parents traumatisés

LES SIGNES DE LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE
Les signes de la délinquance sont entre autres ;
• Les retards réguliers a l’école
• Les absences inexpliquées et répétitives a la maison ou a l’école
• La présentation physique douteuse
• Les blessures ou traces incompréhensibles sur le corps
• Les tenues scolaires avec des taches bizarres, brûlures et autres
• Les odeurs irrégulières (drogues / alcool)
• Le manque d’appétit ou trop d’appétit (abus de drogues)
• Le rapport scolaire mentionnant des absences inexpliquées
• Les troubles du sommeil (abus de drogues / alcool)
• Le regard perdu de l’enfant
• Le comportement irrité, agressif ou offensif de l’enfant
• Le temps excessif au téléphone, sur l’internet
• Les fréquentations inhabituelles
• Possession soudaine par l’enfant d’objets de valeur ect…

1- LA FAMILLE

a - Le conflit culturel
Les rapports turbulents liés a la culture d’origine de l’adolescent et à la culture du pays d’accueil. Il s’agit par exemple du cas d’un mineur qui rejoint ses parents en Angleterre ou de l’enfant qui est né en Angleterre et soumis à une rigueur culturelle parentale.

L'étude analytique sur le terrain démontre que la majorité des jeunes déviés sont issues de couple avec un parent biologique. Les parents ne prennent pas de dispositions assez pratiques ou conséquentes avant de faire venir les enfants de la Côte-d’Ivoire pour cause de réunion de famille. Si bien que l’enfant qui arrive dans un environnement culturel complètement différent, s’expose à des challenges inattendus qui peuvent le rendre assez vulnérable sur le plan mental et social.

Il y a aussi le fait que les parents ne pouvant contenir le challenge auxquels ils ne s’étaient pas véritablement préparés, tels que déposer l’enfant a l’école a 9 hrs et le récupérer a 15 hrs, assister aux multiples réunions a l’école, assister a faire les devoirs de maisons, envoyer l’enfants au parc, le nourrir, l’entretenir physiquement, les achats et autres, la mère adoptive ou le père adoptif ne pouvant continuer a se sacrifier et a sacrifier son petit boulot de nettoyage ou autres pour un enfant auquel il n’est pas naturellement lié, peut créer un sentiment négatif vis-à-vis de l’enfant, exposant cet enfant a des menaces voilées et non voilées souvent a l’absence ou en présence du parent biologique. Cela peut entraîner un climat insoutenable à la maison. Cet enfant peut se sentir mal aimé, il peut se sentir repoussé et peut avoir recours à la rue, s’exposant ainsi à la mauvaise compagnie et aux comportements inacceptables. Cet enfant est donc exposé à de potentiels risques, tels que la mauvaise compagnie de groupe a l’école et ou en dehors de l’école qui peuvent l’exposer a la délinquance.

Il y a également la mauvaise compagnie susciter depuis l’école de l’enfant. L’enfant qui arrive fraîchement du pays et qui ne comprend pas la langue Anglaise et parfois délaissé par des parents assez préoccupés pour pourvoir aux besoins de la famille. L’enfant dans un tel environnement familial est vulnérable à la mauvaise compagnie. Le sentiment de rejet dans l’environnement scolaire pour cause de communication ou de discrimination diverses peut aboutir à l’isolement ou au sentiment de dégoût de l’école.
Des groupes de protections généralement de mauvaise moralité après avoir observé la proie facile ou l’enfant, essayeront de le protéger contre tous les abus en milieux scolaires et même en dehors de l’environnement scolaire. Ainsi l’enfant sera mis en confiance et par la suite initiée de grés ou de force aux pratiques du groupe.

Par ignorance ou par négligence, les parents ne voient pas les premiers signes de la déviance pour intervenir promptement. Combien de parents peuvent-ils comprendre qu’ils ont contribué directement ou indirectement à la délinquance de leurs enfants ?

Les facteurs du clash ou du conflit culturel sont entre autres :
- Les difficultés de communication de l’enfant a l’école
- les autres enfants refusent de s’associer a lui
- Ils se moquent de lui à l’école ou l’isole
- l’isolement étant consolidé a l’école
- l’état de vulnérabilité s’accentue
- le sentiment d’infériorité s’établie et prend le control
- Par manque de soutien familial adéquat
- l’école devient dégoûtante
- Groupes de protection a objectifs inavoués s’actionnent
- Initiation aux pratiques du groupe de grés ou de force
- L’enfant devient incontrôlable

C’est un processus normal que les enfants socialisent en groupes d’ages, car à travers ces groupes ils apprennent à explorer la vie d’eux-mêmes. Il apprennent a résoudre certains problèmes qu’ils rencontrent et développent ainsi des qualités qui peuvent définir collectivement ou individuellement leurs personnalités. Mais les parents doivent des le début s’assurer que leurs enfants fréquentent les bons groupes de jeunes, puisqu’il est moins évident aux jeunes adolescents de s’auto juger.

b - Enfant natif d’un seul parent biologique au sein du couple
L’exemple de l’enfant qui rejoint son père ou sa mère dans un nouveau foyer conjugal en Angleterre. L’expérience sur le terrain démontre que dans la majorité des cas, ces enfants se sont sentis mal aimés ou n’ont pas apprécie la mauvaise dynamique conjugale. Ils se rabattent sur la rue, dont certains se font récupérer par les services sociaux. Leur éducation culturelle et académique échappant à la cellule familiale les expose ainsi aux mauvaises fréquentations qui peuvent aboutir aux comportements déviés.

c - Les conflits domestiques
La famille est le premier lieu d’éducation et de socialisation de l’enfant. Elle est son premier cercle de structuration. Freud dit par exemple que l’expérience dans les premières 5 années de l’enfant détermine largement le type d’adulte que cet enfant sera. Puisque les enfants apprennent par imitation ou par copiage, leur premier model est donc leur cellule familiale. Or dans la majorité des cas en Angleterre au sein de la communauté Ivoirienne, les unités familiales s’auto déstabilisent a travers des discussions, des disputes ou des conflits débordants au point ou ces familles ne servent plus de bon model a leurs enfants.
Les conséquences du conflit conjugal sont entre autres :
- Réduction du temps consacre au enfants
- L’absence des parents dans la vie socio-éducative des parents puisqu’ils passent leur temps dans les désaccords
- Les parents deviennent de mauvais models
- La disparition de l’autorité paternelle
- Les enfants deviennent vulnérables à toutes sortes d’éventualités
- Les enfants grandissants dans un tel environnement s’exposent à la violence comme moyen d’expression, les exposants ainsi à la déviation

Ces familles devraient assumer le mauvais enregistrement qui contribue ainsi à la personnalité déviée des enfants. Mais il n’est jamais tard car l’aide est toujours possible.

Des études démontrent que les disputes constantes en présence des enfants affectent le développement psychosocial des enfants et les exposent à plusieurs risques tels que:
- l’irrégularité du sommeille ou le sommeil troublé
- le manque de concentration a l’école
- dormir a l’école
- l’insuccès a l’école
- l’école devient ennuyeuse
- l’auto exclusion
- le vagabondage
- le vol
- la consommation de substances abusives
- le broutage
- la violence
- les maladies psychogènes
- les centres de détention de mineurs
- la prison

Les incessants conflits domestiques aboutissent généralement a la séparation du couple. Selon les théoriciens de (l’attachement) dont John Bowlby (psychiatre Anglais), la séparation quelle qu’en soit sa cause, expose les enfants a des troubles psychogènes, car l’enfant est prédisposé a vivre dans la chaleur parentale qui lui procure la sécurité mentale et physique. Il va plus loin pour dire que l’amour parental est très important pour la santé mentale de l’enfant comme la vitamine et la protéine pour la santé physique. Conclusion : le divorce ou la séparation a un impacte négatif sur le développement psychosocial de l’enfant ou des enfants.

L’expérience sur le terrain démontre que plusieurs foyers se sont disloqués déniant ainsi aux enfants ; l’amour, la sécurité parentale ou la vitamine essentielle a leur croissance psychosociale. Or une personne dont le système immunitaire est fragilisé s’expose à toutes sortes d’infections. Cela y va de même pour les enfants qui n’ont pas bénéficié d’une croissance parentale équilibrée, exposés ainsi aux troubles psychologiques et ou a l’insuccès scolaire qui impactent négativement leur insertion dans la vie active et les exposent a des pratiques déviées pour survivre.

f - Les parents isolés
Par ailleurs et contrairement aux adeptes de la théorie de l’attachement, certaines études démontrent que la séparation est à l’avantage des enfants et le plutôt sera le mieux pour prévenir les conséquences des disputes incessantes sur les enfants. Cette étude conclue clairement que ce n’est pas la séparation en tant que telle qui cause les dommages psychosociaux aux enfants mais plutôt les effets des disputes et de la violence permanentes au sein de la maisonnée dont ils sont les victimes directes ou indirectes.

Une étude expérimentale en psychologie a conclu que la déviance en majorité constatée chez les enfants de parent isolés n’est pas due essentiellement à leur statut identitaire de mère ou de père isolé mais a leur style de vie. Cette étude démontre que le style de vie du parent isolé contribue énormément à l’instabilité psychosociale de l’enfant et l’expose par conséquent à la délinquance juvénile, car pour subvenir a ses besoins sociaux, physiologiques, économiques et autres tout y passe. On fera défiler par exemple des personnes intimes à la maison, l’abus de l’alcool, des drogues et autres pour minimiser les effets de la séparation ou de l’isolement Chaque cas a impérativement de sérieux impacts sur le développement psychosocial de l’enfant ou des enfants. Donc le risque de déviance de l’enfant ne se situe pas essentiellement au statut de mère ou de père isolé, mais au niveau du style de vie du parent isolé puisqu’il existe des parents isolés dont les enfants n’ont pas déviés.

g – les gardeurs d’enfants
Freud dit par exemple que l’expérience dans les premières 5 années de l’enfant détermine largement le type d’adulte que cet enfant sera. Une étude de psychologues Américains revele aussi que la période allant de 2 a 5 ans permet à l’enfant d’enregistrer ce qui peut positivement ou négativement influencer sa personnalité.
L’expérience sur le terrain démontre que pour des raisons de style de vie ; aller en boite, au concert, au boulot ou rencontrer quelqu’un ect… le parent isolé laisse la garde de l’enfant ou des enfants a des individus a la moralité douteuse ou a des structures de garde d’enfants non agrées, exposant ainsi les enfants a toutes sortes de pratiques ou de rituels traumatisants qui peuvent négativement influencer leur personnalité. On parle aussi de flash-back ou l’ex mineur est hanté par le trauma antérieur…si un tel enfant n’a pas été promptement soutenu, il est exposé a des potentiels risques y compris les maladies psychogènes, les crises de personnalité et autres qui peuvent le rendre vulnérable aux comportements déviés.

d – La polygamie
Selon certaines études la polygamie est un des facteurs de la délinquance juvénile. Les jeunes ayant des parents polygames sont souvent laissés à eux même et ne bénéficient pas d’un bon encadrement de la part des parents. Ils ne sont pas contrôlés et bénéficient d’une liberté « totale ». De ce fait ils sont très vulnérables et une mauvaise fréquentation peut les faire tourner à la délinquance.

e - le travail
En effet, certains parents prennent l’éducation de leurs enfants à la légère, prétextant n’avoir pas le temps, car occupés par leur travail ou leurs activités, laissant ainsi les enfants à la portée des dangers sociaux. Le mineur évoluant dans un milieu familial défavorisé a plus de chances de devenir délinquant.

f - La pauvreté : situation économique et sociale
La pauvreté et le chômage créent un désespoir au sein des jeunes. Ainsi de nombreux jeunes s’abandonnent à la délinquance afin de subvenir à leurs besoins. L’ampleur du phénomène dépend principalement de la situation sociale, économique et culturelle des parents, de l’éducation de base qu’ils ont reçue.

Selon la psychologie la conscience de soi et de sa place dans la société se forme très tôt. Dès que les premiers regards et jugements extérieurs font comprendre à l’enfant qu’il appartient à un certain milieu social, qu’il vit dans un certain quartier, cela peut l’influencer négativement. C’est l’exemple de certains jeunes qui vivent dans les quartiers tels que Brixton, Camberwell, Pekham, Hakney et autres. Ces quartiers ont été identifiés comme des nids de délinquants. Ces quartiers ont été fortement stigmatisés si bien que les habitants de ces quartiers sont assimilés à des pauvres etc.…

Sur le plan global il faut en effet souligner que les adolescents délinquants témoignent plus souvent que dans des situations de blocage des possibilités sociales, la délinquance peut être considérée comme une stratégie revalorisant une sortie de l’impasse, une possibilité de paraître, de devenir quelqu’un, de subvenir a ses besoins et ceux de ses parents pauvres.

2. l’éducation et Les influences extérieures
Dans certaines familles la délinquance constitue une potentialité d’investissement particulièrement ouverte pour des individus qui ne singularisent aucune carence, aucune maltraitance même psychologique.
Toutefois, cette délinquance ne s’enracine dans la mode de vie d’un jeune que si la réaction familiale ne parvient pas à l'arrêter. Face à un adolescent traversant une période sensible, la famille ne doit pas relâcher sa pression pragmatique ou thérapeutique afin d’éviter le risque d’escalade de la délinquance tout comme le risque de décrochage scolaire.

Les jeunes ont tendance à être attirés aussi par des compagnons qui ont les mêmes sentiments qu'eux. A ce moment là l'incitation joue et le passage à l'acte est facilité. Il est donc indéniable que plus un jeune fréquente des délinquants, plus il a de chances de commettre lui aussi un délit. Ces camaraderies peuvent aussi se rencontrer dans le milieu scolaire où les influences y sont très fréquentes.

L'influence des parents et de l'école diminue notablement tandis que les médias, les nouvelles technologies et les groupes du même âge gagnent en importance dans l'esprit des jeunes.
La télévision, l’internet et les nouvelles technologies sont devenus avec le temps des éléments socialisateurs. Ces derniers, socialisent par interaction c’est-à-dire qu’à leur contact, les jeunes, intériorisent des normes et des valeurs. D’ailleurs, on accuse depuis un certain temps, la télévision, de banaliser la violence par l’image en imposant aux téléspectateurs et plus particulièrement aux jeunes consommateurs des images violentes et agressives, la télévision fait entrer la violence dans les normes. Ces faits divers viennent prouver que les personnes qui sont, depuis leur jeune âge, de gros consommateur de la télévision sont plus susceptibles, à court terme ou à long terme, d’avoir des comportements déviés.

On peut donc conclure que la télévision est responsable de la montée de la délinquance juvénile dès lors où elle banalise la violence en la normalisant. C’est le cas aussi de l’internet et des nouvelles technologies qui influencent beaucoup les jeunes de nos jours. L’internet regroupe plusieurs éléments qui peuvent parfois avoir un effet négatif chez les jeunes adolescents.

Les nouvelles technologies dont les jeux vidéo peuvent aussi avoir un mauvais impact sur la mentalité des jeunes. Certains jeux vidéo peuvent être dangereux pour les jeunes adolescents car ils banalisent la violence ce qui peut être un facteur de délinquance pour ces jeunes. Nous remarquons ainsi une certaine croissance des salles de jeux dans les rues des quartiers dont la majorité de ceux qui les fréquentent sont des jeunes adolescents.

La modernité constitue un impact dans le comportement des jeunes adolescents en générale et des jeunes Ivoiriens en particulier qui veulent être de nos jours à l’image de leurs concitoyens malgré l’inégalité financière et sociale des parents. Ce qui bien entendu favorise les risques de la délinquance pour paraître.

3. La période de L’adolescence
C’est la phase de croissance assurant la transition entre l'enfance et l'âge adulte. L’adolescence est assimilée aux changements physiques de la puberté pour permettre à l'enfant de passer dans le monde des adultes.
La période de l'adolescence constitue par ailleurs une période de fragilité biologique et psychologique au cours de laquelle commettre un délit peut, par exemple, prendre la signification d'un symbole d'opposition mais aussi représenter un moyen d'attirer l'attention sur soi. L'honnêteté et la morale que l'on a apprises cèdent parfois sous le coup d'une impulsion, à la réalisation immédiate de certains désirs. Des études démontrent que beaucoup de jeunes ne peuvent donner d'explications rationnelles à leurs actions.

L’adolescence est une phase de transition importante. Le jeune est en pleine recherche d’identification avec assimilation et imitation d’un héros, le plus souvent pris parmi des « stars » et qui deviennent ses références. Dans certains cas, il y a un copiage du « grand frère » : pour les plus jeunes, les héros sont les caïds de la cité. L’adolescence est une période de dévalorisation de soi. Cela peut amener le jeune à prouver qu’il existe par la violence.

L’adolescence est aussi et surtout la période du désaveu, du refus du cadre et des règles de la société avec un besoin de désobéir. Les adolescents de 14 à 17 ans semblent spécialement exposés. Les bouleversements considérables vécus sur le plan personnel et relationnel au cours de cette période n'y sont pas étrangers : les adolescents découvrent leur espace de liberté d'adulte et ils en testent les limites, ce qui pourrait justifier l’excitation, le refus d’écouter, d’obéir, les rapport conflictuels avec les parents ect…

La grande majorité des futurs délinquants ne commencent à commettre des actes illicites qu’à partir de l’adolescence. De façon approximative, le phénomène apparaît vers l’âge de 14 ans environ, se maintient jusqu’au milieu de l’adolescence (16-17 ans) puis décroît fortement par la suite, pour disparaître presque complètement dans certains cas.

Si la famille est incontestablement le premier milieu socialisateur de l’enfant, la source de son identité, de sa perception du monde et de ses comportements, rapidement elle n’est plus le seul milieu social impliqué, ni même toujours le plus déterminant. La sortie de la petite enfance se caractérise en effet par l’ouverture hors du petit monde familial, la prise en charge de nouveaux rôles principalement dans le système scolaire, l’entrée en compétition avec des pairs à l’école, au sport et dans les autres loisirs, la confrontation et l’appartenance à des catégories sociales nouvelles liées à la perception de sa famille, à l’habitat, à la catégorie sociale, etc. Le jeune intériorise alors des identités sociales plus ou moins cohérentes qui définissent des rôles et des attitudes.

Si donc la délinquance peut commencer dès l’âge de 14 ans environ, c’est que cela correspond au moment où l’enfant sort de la dépendance directe et presque exclusive à ses parents dans la définition de lui-même ou dans la construction de son identité. C’est une période de grandes turbulences comme l’atterrissage ou le décollage d’un avion qui se stabilise quelques instant après.
Les parents doivent forcement attacher leur ceinture pour résister à cette période de turbulences assez caractérisées.

4. L’ANALPHABÉTISME
Le niveau d’analphabétisme au sein de la communauté Ivoirienne en Angleterre, à l’image de notre pays d’origine, reste encore très élevé malgré l’abondance des infrastructures scolaires.

L’analphabétisme est ainsi l’une des principales causes de la délinquance juvénile dans la majorité des cas au niveau global, tout comme au sein de la communauté Ivoirienne de l’Angleterre, a cause des parents analphabètes qui ne peuvent aider a faire les devoirs de maison des enfants, encore moins collaborer avec les enseignants ou participer aux réunions d’encadrement scolaires, exposant ainsi les enfants a l’échec scolaire, au chômage et aux comportements déviés.

Par ailleurs, l’abandon scolaire est un problème sans frontières qui affecte notre société d’une manière générale. Ses effets peuvent être très graves, contribuant à la délinquance juvénile répandue, au chômage, au crime ect…
L’échec scolaire est en rapport direct avec la déscolarisation des mineurs. L’inadaptation scolaire habitue à vivre en marge des règles sociales, l’apprentissage se fait dans la rue, parfois au contact de plus grands ayant eux-mêmes connu l’échec scolaire.

Pourtant l’école est un lieu d’instruction et de socialisation; c’est l’antichambre de la société adulte. Par ailleurs, tout comme l’autorité du père, le respect de l’enseignant risquerait d’être aboli un jour proche, si rien n’est fait. Car pour un jeune en voie de marginalisation, l’enseignant pourrait être vu comme un simple représentant d’une institution ou de la société qu’il rejette. Ainsi, tous ces jeunes se retrouvent plus facilement en situation d’échec sociale, situation qui fait le lit de la délinquance et de la violence.
Il faut aussi souligner que le retrait de l’autorité corrective ou punitive à l’enseignant le rend très vulnérable vis-à-vis des potentiels candidats à la délinquance.

L’absence de la scolarisation peut avoir un impact négatif par rapport aux jeunes dans la mesure où ils n’intériorisent pas certaines valeurs scolaires et morales. Ce qui peut les pousser dans la délinquance.

5. LES FACTEURS GENETIQUES
Selon les conclusions d’une étude expérimentale impliquant une centaine d’enfants issus de parents délinquants et une centaine d’enfants issus de parents non délinquants, ceux dont les parents sont délinquants ont commis plus de crimes pour survivre, contrairement aux enfants dont les parents n’ont pas de record criminel. Conclusion la délinquance peut avoir des facteurs génétiques dits contribuables et des facteurs precipitatifs. Cela dit si l’enfant dont le parent est voleur se retrouve dans une situation précaire. Voler ne lui poserait pas trop de problème puisqu’il est prédisposé naturellement au vol.

Etant conscients de ce que nous sommes en réalité de point de vue personnalité en tant que parents, cela ne sert point la cause de nos enfants en jouant à l’innocent face a leurs comportements déviés. Il vaut mieux agir tôt en demandant de l’aide auprès des spécialistes pour minimiser le progrès de la délinquance de nos enfants.

6. Les conséquences
Des jeunes sans éducation parentale et scolaire, délaissés par la société, ne peuvent que s’en remettre à la violence. Des délinquants de plus en plus jeunes mettent en place des bandes de plus en plus organisées. Une peur de plus en plus présente dans les quartiers, dans la communauté dans les familles déjà exposées ou en attente de l’être sûrement. Ces jeunes sans avenir se réunissent et forment de grandes bandes. Ils ne se parlent qu’entre eux et se désocialisent totalement. Renfermés dans un monde de violence, ils s’en prennent a tout ce qui représente l’autorité. Ils ont besoin d’argent, alors ils font des trafics de drogues. Ils se laissent aller, s’en donnant aux drogues, des moins puissantes aux caïds et ou a l’alcool. Ils ne font rien de leurs journées et entraînent les plus faibles avec eux.

Ces jeunes sans avenir sont la véritable peur de la société en général et de notre communauté en particulier. Ils semblent être incontrôlables et en plus, ils sont en grand nombre. La délinquance est un moyen d’échapper à leurs problèmes et c’est une sorte d’appel au secours.
L’éducation scolaire et parentale reflète le trou noir de ces enfants perdus. Ils sont violents et ne savent que faire de leurs avenirs. L’usage de la drogue chez un mineur est aussi un facteur d’inadaptation parmi d’autres. A la fois cause et conséquence du mal-être des jeunes, les consommations régulières de tabac et d’alcool sont des facteurs de risques de toxicomanie par recherche de sensations toujours plus vives. Le besoin d’argent pour acheter la drogue pousse aux vols avec ou sans violence et de plus, l’emprise de la drogue entraîne une altération profonde de la personnalité qui pousse à la récidive. Ce problème de toxicomanie soutient également l’activité de certaines bandes qui vivent de ce trafic et entretiennent ainsi une véritable économie parallèle.

L'abus de drogues peut accroître le risque de troubles médicaux, comme la maladie, les blessures, une perte d'intégrité physique ou même la mort. L'abus de drogues peut causer des problèmes psychogènes ou de personne comme une perte de motivation, une dépendance physique et psychologique, des problèmes a la maison, au travail ou à l'école. L'abus de drogues peut entraîner des problèmes familiaux, comme des relations tendues, conflictuelles ou troublées ou même une séparation. L'abus de drogues peut aggraver les troubles de la société en accroissant les taux de criminalité et d'accidents de la route. L’abus de drogues est un état accentué de la délinquance qui détruit la vie des jeunes et traumatise les parents.

7 - LES SOLUTIONS
• L’éducation
• la discipline culturelle
• la discipline communautaire
• combattre la pauvreté
• s’éloigner des quartiers a problèmes
• contribuer a la vie scolaire des enfants
• devenir amis à nos enfants
• éviter le contrôle non négocié sur les enfants
• prévoir du temps nécessaire aux enfants
• l’usage de gardes d’enfants agrées
• savoir les limites entre les actions politiques et communautaires
• connaître les signes de la délinquance
• connaître les amis de nos enfants
• agir promptement ou demander de l’aide auprès des spécialistes
• éviter de laisser la garde d’enfant aux amis a la moralité douteuse
• les vacances pour décompresser ect…

Une contribution de Dally Gogognon
Psychologue
jmarco33@hotmail.com