Tribune - Gouvernement de réconciliation nationale en Côte d'Ivoire: Les victimes de Duekoué suspectent la France d'un autre coup tordu plus cruel que celui du 11 avril 2011

Par correspondance particulière - Les victimes de Duekoué suspectent la France d'un autre coup tordu plus cruel que celui du 11 avril 2011.

PHOTO: Image d'archives. Mars 2011. Quand l'ONU et la France prêtaient mains fortes aux rebelles ivoiriens à l'Ouest.

GOUVERNEMENT DE RECONCILIATION NATIONALE EN CÔTE D’IVOIRE : LES VICTIMES DE DUEKOUE SUSPECTENT LA FRANCE D’UN AUTRE COUP TORDU PLUS CRUEL QUE CELUI DU 11 AVRIL 2011.
Ces derniers jours, les journaux de l’opposition ivoirienne (ô, sacrés journaux bleus du collectif J.V.11, sève de la résistance patriotique !) nous ont appris que le président élu par la communauté internationale en Côte d’Ivoire est rentré au pays, sonné et pour cause ; il aurait été sommé par l’actuel pouvoir français de :
-1° : libérer sans condition aucune tous les prisonniers politiques (tous des pro-GBAGBO),
-2° : nommer un premier ministre pro-GBAGBO,
-3° : nommer un chef d’état major des armées issu des rangs des ex- forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (F.D.S.-C.I. ou F.A.N.C.I.),
-4° : revoir la composition de la commission électorale qui, on le sait depuis toujours, n’a rien d’indépendant.
Sur ces informations, reprises encore hier par le ‘’Quotidien d’Abidjan’’, nous voudrions, en tant que victimes de la cabale et des massacres de la France contre notre pays, la Côte d’Ivoire, donner notre avis.
I – DU POUVOIR POUR LE POUVOIR : En supposant un seul instant que les informations énumérées ci-dessus soient vraies, nous disons alors ceci : tel que mené, si l’assaut franco-onusien contre notre pays en Mars et Avril 2011 avait exterminé tous les cadres et ministres pro-GBAGBO comme ces méchants ont lâchement assassiné l’officier militaire BABRI Gohourou, le ministre TAGRO Désiré et bien d’autres de nos compatriotes, où serions-nous tous aujourd’hui pour qu’un pro-GBAGBO soit choisi comme premier ministre d’un individu dont certains même de ses partisans reconnaissent ou découvrent aujourd’hui qu’il nous a volé notre victoire à la présidentielle de Novembre 2010, par Youssouf BAKAYOKO, Nicolas SARKOZY, Ban Ki MOON et leurs armées interposés ? Or, voici que MAHAN GAHE, un valeureux patriote vient de mourir, après des milliers d’autres Ivoiriens, illustres et inconnus, par la méchanceté même de ceux-là qui nous ont imposé leur racisme, leur voracité et leur haine.
II – QUELLE BONNE GESTION DE QUEL BON POUVOIR ? Entre nous, que va faire le Front Popula ire Ivoirien (F.P.I.) au sein d’un gouvernement qui a fait massacrer des Ivoiriens par milliers, comme s’il avait voulu régner sur un…cimetière, avec ses hordes d’étrangers qui ont aujourd’hui envahi notre pays et y font la loi par la force de leurs armes de guerre ? Voici que notre pays n’est plus à nous, pris en otage qu’il est, avec des légions d’assaillants puissamment armés dans nos résidences, nos villages, nos villes, nos champs et même dans nos casernes militaires, nos commissariats et postes de police, notre administration et devisant sans gêne, parfois même dans une ethnie qui n’a jamais été d’ici. Pis, infamie des infamies, cette racaille en armes a massacré des milliers de nos compatriotes et est jusqu’à présent impunie ! La constitution, mille fois violée, est en souffrance. Entre nous, quelle bonne réconciliation sans justice ?
III – PENSER PAR NOUS ET POUR NOUS DANS UN MONDE DE VRAIE JUSTICE : Après un siècle d’une colonisation sauvage et un demi-siècle de fausse indépendance, nous voici ramenés dix siècles en arrière par la volonté de ceux qui, comme monsieur SARKOZY, se targuent d’être de la patrie des droits de l’homme, avec ses ‘’Attila’’ et ses ‘’ Gengis Khan’’ locaux qui nous empestent l’air au quotidien. Mais alors franchement, qui, ici en Côte d’Ivoire, a oublié les puants accords dits de Marcoussis de Janvier 2003 et la haine raciste des De ViLLEPIN, Pierre MAZEAUD et Jacques CHIRAC ? L’arrogante et calomnieuse intrusion des gouvernants français, de leurs réseaux d’affaires et de leurs médias dans notre quotidien reste encore vivace dans nos mémoires. Sans oublier les nombreux bombardements et massacres de l’armée française contre des patriotes et civils ivoiriens aux mains nues, en 2004 et 2011. Nous expliquera – t – on un jour le pourquoi d’une telle folie, sauvage et grandement meurtrière ? Aujourd’hui encore, ce sont des accords du genre «assieds-toi, mange avec le diable et réjouis-toi» qui nous sont proposés. Pardonner à des rebelles sanguinaires et accepter de partager le pouvoir avec eux, comme en 2003 et en 2007, c’est faire preuve de grandeur d’esprit et d’ouverture au dialogue et à la paix mais être conduit par la France à composer avec ses ouailles ou la racaille ambiante qui a endeuillé et détruit notre pays serait une porte ouverte à une plus grande traîtrise de la France qui n’a de ressources que les richesses de notre sol et de notre sous-sol ! Comme il a plu à la France de mener la communauté internationale en bateau pour nous faire massacrer, laissons cette France de la décadence et ses démons locaux aller au bout de leur logique de volonté d’extermination des patriotes ivoiriens, d’usurpation du pouvoir par invasion étrangère massive de notre pays et nous verrons à quoi ils aboutiront. Nous avons froid dans le dos quand nous pensons aux coups tordus de la France en Afrique, son omniprésence dans les coups d’Etat qui ont eu lieu sur le continent africain, à son piège grossier contre Toussaint LOUVERTURE, son génocide impuni au Cameroun il y a un demi siècle, à sa main mise sur les pays des Antilles et de l’Océan Pacifique où elle a fait assassiner Jean-Marie TCHIBAOU ainsi que Thomas SANKARA au Burkina Faso en 1988, avant de contraindre Pascal LISSOUBA du Congo Brazza et le père Jean-Bertrand ARISTIDE d’Haïti à l’exil, il y a quelques années. C’est pourquoi nous réprouvons l’idée ou le fait que ce soit la France qui prenne encore des décisions pour notre propre existence. Ne serait-ce peut-être pas parce qu’il semble impossible ou coûteux à la France de nous débarrasser de son armée coalisée de la C.E.D.E.A.O.(Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) majoritairement burkinabè et de ces millions d’immigrants sans foi ni loi, qu’elle a contribué à déverser dans notre pays que la France, fidèle à une fâcheuse perfidie, croit pouvoir tendre un piège au grossier que farfelu à l’opposition ivoirienne ?
IV – CONCLUSION : A l’ombre de l’arbre où ils ont discuté, les quelques membres du collectif des victimes de Duékoué voudraient dire ceci : - s’agissant de la libération des prisonniers politiques ivoiriens, c’est bien à la France qu’il revient d’accélérer ce processus pour que tous ces prisonniers ainsi que le Président GBAGBO et son épouse, la mère de tous les patriotes ivoiriens, soient enfin libres. Pour la simple raison que c’est bien la France, sous SARKOZY, qui a commandité leur humiliation, leur maltraitance et leur incarcération, après avoir bombardé et tué des milliers de jeunes patriotes ivoiriens autour du palais présidentiel à Abidjan, en Avril 2011. Car dévoilée et mise à nu dans sa volonté d’asservissement de notre peuple et de notre Nation, la France sarkozienne, comme une brute, a rué dans les brancards pour s’en prendre à tous ceux qui en osant leur dire non, ont par là-même ouvert les yeux aux Ivoiriens et rallumé la flamme du patriotisme. – quant à la nomination d’un premier ministre pro-GBAGBO, nous ne sommes pas le porte-parole ou l’avocat du F.P.I. mais au moins notre opinion est que ceux qui ont sali notre pays pour l’attaquer sont noyés par la pagaille et la merde qu’ils y ont installées, au point où en voulant jouer les bons offices, le F.P.I. ou tout parti d’opposition responsable risque un matin d’être accusé d’avoir pratiqué l’euthanasie sur la personne d’un grabataire (le tyran au pouvoir, son entourage et sa soldatesque)atteint d’un cancer irréversible, toujours par la France qui continue de se croire chez elle, en notre pays ! – pour les mêmes raisons qui précèdent, la France en bonne altruiste, a encore sous la main des généraux qui ont pour noms DETO Leto, DOUE Mathias, KASSARATE, MANGOU ou même le piteux colonel Gahoudi OULATTA, élu député à Bangolo. Quel bon officier, ex-F.D.S., va encore se faire accuser demain par la France de crimes contre l’humanité quand, en voulant restaurer la république gravement mutilée, cet officier souhaité par la France va procéder au désarmement de brigands et d’étrangers se prenant pour des militaires alors qu’ils n’ont de formation véritable que leur forte adhésion au mensonge, à l’instinct grégaire, à la violence gratuite et à la mise à mort de tout contradicteur? - la Commission Electorale sans le sulfureux Youssouf BAKOYOKO ? C’est ici que la France, toute honte bue, rejoint enfin le F.P.I., les patriotes ivoiriens et les victimes que nous sommes. Victimes depuis 2009 des listes électorales par la technique frauduleuse du groupe français SAGEM qui a exclu des Ivoiriens lors de l’enrôlement des électeurs, victimes de l’engagement sorcier et irresponsable de Beugré MAMBE ainsi que de son successeur Youssouf BAKAYOKO, nous voulons savoir aujourd’hui qui a vraiment gagné l’élection présidentielle de 2010 avant toute autre chose. Toute autre chose qui consiste en ces questions : - 1/ quel est, selon la C.E.I. de Youssouf BAKAYOKO, le nombre actuel des électeurs ivoiriens et quelle sera son augmentation avec la naturalisation des neuf cents mille (900 000) faux apatrides de monsieur OUATTARA et de son complice Blaise COMPAORE, étant entendu que chacun de ces apatrides n’est pas forcément sans épouse et sans descendance ? (cf. les analyses sur ce sujet du professeur Hubert OULAYE , de Hassan MAGUED ou de Joseph MARAT). - 2/ combien sommes-nous désormais d’Ivoiriens, au milieu de ces innombrables hordes d’étrangers qui nous ont envahis et vivent ici comme dans une jungle ? 60, 50 ou alors 40%, vu qu’en 2000, la Côte d’Ivoire avait déjà (officiellement !) 26% d’étrangers sur son sol. Ceci pour dire quoi ? Pour dire tout simplement quelles bonnes élections par ici sans un recensement rigoureux des populations et surtout quel bon développement économique sans désarmement de toute la racaille commandée et envoyée sur nos terres par la France et l’O.N.U. ?
Le pardon et la bonne disposition d’esprit ne sont point une faiblesse, bien au contraire : c’est oublier tous les nombreux torts endurés par soi et sa propre destinée qui relève de la bêtise. Surtout qu’il est bien connu qu’il n’y a qu’une seule chose que les hommes préfèrent à la liberté : l’esclavage ! C’est pourquoi nous disons : France, grande France, toi qui as oublié que des Africains dont des Ivoiriens ont participé à ta libération des puissantes griffes de l’Allemagne et du nazisme en 1945, toi qui as royalement ignoré le fait qu’il n’est pas un seul Ivoirien qui ait au moins un parent Français, toi qui t’es moqué éperdument de l’appel à la retenue de Jacques VERGES en Février 2011 et qui a nous a attaqués pour nous faire massacrer, prends courageusement le taureau de ta rébellion par les cornes pour l’anéantir à jamais. Ne refuse pas, comme le mauvais fermier, toi la France du dévouement à la cause d’autrui, chère France de la vertu, de chercher à savoir ce que cela coûte de servir de la confiture à des cochons. En attendant que nous portions massivement plainte contre toi, médites un peu ceci : le fait que tes bombardiers n’aient pas réussi à mettre GBAGBO en fuite en Avril 2011, comme un couard ou comme ces psychopathes que tu installes au pouvoir en Afrique pour couvrir tes pillages, la volonté et le courage de GBAGBO de n’avoir pas fui le palais, tout ça ne te dit rien, France de la servitude ? Vraiment ?
Cependant, nous sommes rassurés par la déclaration du grand combattant pour la liberté totale qu’est AFFI N’GUESSAN : « le seul et unique point de notre agenda, c’est la libération de GBAGBO ». Pas question de légitimer un pouvoir importé ou imposé (et qui est en agonie), comme dirait le vieux BANAO !

Pour le collectif des victimes de Duékoué (Carrefour & Nahibly) : Emmanuel CALEB, le 20 Septembre 2013.