Tribune – Gabegie et mauvaise gouvernance: Les effets porteurs des marchés de Gré à Gré d’Alassane Dramane Ouattara

Par Correspondance particulière - Les effets porteurs des marchés de Gré à Gré d’Alassane Dramane Ouattara.

Sous la gouvernance de monsieur Alassane OUATTARA, tout se passe comme si de rien n’était: tenez, à Duékoué par exemple, les marchés sont attribués à des entrepreneurs qui se moquent totalement des populations. Le cas d’espèce le plus récent et le plus patent est celui de la construction d’un foyer polyvalent au quartier Carrefour de Duékoué (cf. images ci-jointes en fichiers). Un projet financé par la Banque mondiale et appuyé par une O.N.G. Si l’intention d’un tel projet reste louable, c’est principalement les objectifs des différents promoteurs ou réalisateurs du projet qui intriguent les habitants de ce quartier d’au moins neuf mille (9 000) âmes :
-1°/ le bâtiment en finition du foyer polyvalent est situé à seulement une centaine de mètres d’un dispensaire ou centre de santé communautaire du quartier.
-2°/ on a du mal à comprendre ceux qui réalisent cet ouvrage dédié aux populations du quartier Carrefour quand on s’attarde sur les dimensions internes et externes du foyer : la bâtisse vaut à peine une salle de classe d’école primaire (cf. les différentes images), pour un ouvrage qui, selon l’entrepreneur sénégalais – monsieur Amsatou, a nécessité un financement de dix-sept millions (17 000 000) francs c.f.a, soit environ trente-quatre mille (34 000) dollars U.S.. ‘’Salle de réunion ou salle de fête ? ‘’, interrogent les populations médusées. Vingt pas normaux (c’est –à-dire des pas d’humain dans un déplacement pédestre normal) sur onze, ce sont là les dimensions internes de la salle du foyer quand l’estrade ou le podium fait neuf pas normaux de long sur cinq de large. Les photos vous en diront plus, non sans savoir que les habitants de Carrefour sont au moins neuf mille !
-3°/ l’intrigue dans tout ça, c’est qu’il y a trois mois que ce projet a démarré et c’est au moment où il est en voie de finition que des responsables de secteurs ou du quartier Carrefour, le chef de village en tête, appellent les populations à cotiser trois cents (300) francs par habitant, soit les 3/5 d’un dollar américain, comme apport…initial à la réalisation du projet. Apport initial ? Oui, vous avez bien lu, on demande une contribution financière initiale aux résidents, alors même que le bâtiment est couvert et est en voie de finition, comme on peut le constater sur l’une des images ! L’esprit d’escroquerie ou du bas profit doit être le levier de la vie de tels responsables de quartier !
-4°/ c’est bien beau de vouloir offrir un foyer culturel à des populations qui ont perdu des familles entières et des biens divers au sortir d’une guerre d’invasion à laquelle ils se sont toujours vaillamment opposés. Mais quand on sait que ces populations n’ont ni toit décent où dormir, ni village car détruit ou incendié, ni champ ou plantation à cause d’expropriation par la force des armes des innombrables étrangers venus secourir monsieur OUATTARA dans sa guerre de conquête contre les Ivoiriens, n’est-ce pas là nous abrutir ou se moquer des victimes que nous sommes en nous offrant une salle des fêtes, alors que l’Etat, version OUATTARA, nous invite à payer des impôts fonciers pour nos habitations en ruines que sa soldatesque moyenâgeuse a incendiées ou cassées en Mars 2011, lors de leur prétendue libération de la Côte d’Ivoire ?
Dans la même logique pestilentielle et prévaricatrice, ainsi vont tous les programmes d’aide destinés aux populations de Duékoué en particulier et à l’ouest du pays en général. Des P.A.P.C. (Programme d’Appui Post-Crise) aux O.N.G., bien des financements ou des biens (vivres ou matériels) sont détournés purement et simplement, sans aucun contrôle, la ruse ou la malhonnêteté ayant par ici force de loi ! Ainsi, des sacs de riz par exemple (consommation ou semences), des moustiquaires, des brouettes ou des bottes destinées aux populations en détresse se retrouvent au marché ou dans des magasins, par la complicité d’agents d’aide humanitaire véreux et de responsables ou délégués des victimes inconscients. Dernièrement (il y a un mois) les populations du quartier Carrefour de Duékoué ont constaté que la broyeuse de manioc à elles offerte fin 2011 par l’O.N.G. OXFAM, a disparu du magasin où elle était enfermée ! Une machine, d’une telle envergure et donc d’un tel poids (des centaines de kilogrammes), qui disparaît comme une simple boîte d’allumettes ! Les responsables du quartier qui l’ont reçue n’en donnent aucune explication sur une telle disparition, encore moins sur le fait qu’une machine à broyer qui était neuve et donc pas en panne soit resté enfermée depuis 2011 sans servir utilement les femmes victimes de guerre ou en détresse à qui elle était destinée. Que cette broyeuse ait été vendue ou volée (chose impossible, sinon les responsables de quartier auraient porté plainte à la police), nous attendons de voir quelle sera la réaction d’OXFAM- Côte d’Ivoire qui a fait ce don. La liste des détournements de finances et de matériels est longue et non exhaustive. Le terrain de handball au sein de l’école primaire (image en fichier ci-joint) inauguré il y a un an est un autre exemple du travail si bien fait qu’il ne profite à personne à Carrefour, de même que cette ferme vide qui attend encore des poussins depuis trois mois que les poulets de la première livraison ont été vendus. P.A.P.C. ? C’est juste le sigle d’une grosse arnaque institutionnalisée où des affairistes rompus à l’escroquerie libèrent l’équivalent de cent cinquante dollars U.S. (150) dollars – soixante-quinze mille (75 000) francs c.f.a.- à un chef d’une famille d’au moins cinq membres, pour ouvrir … un commerce ou une boutique. Récemment, des femmes commerçantes du quartier Carrefour, dont le chiffre d’affaires annuel d’avant-guerre et par personne n’était pas moins de quatre mille dollars, soit deux millions (2 000 000) francs c.f.a., ont reçu la somme de trente à soixante-dix mille (30 à 70 000) pour leur commerce de bananes, là où il leur avait été promis ou prévu cent mille (100 000) francs c.f.a./personne , soit deux cents dollars U.S.. On se demande bien jusqu’à quand et où l’on ira avec autant de légèreté et de sadisme de la part d’organisations internationales dont les rapports et autres déclarations à n’en plus finir sur la bonne gouvernance, servent de boussole obligée à la direction de nos affaires et donc de notre quotidien, alors que ces organisations nous livrent une gestion si hasardeuse et si scandaleuse des fonds financiers qu’elles octroient, qu’elles nous font parfois penser à un blanchiment d’argent qui ne dit pas son nom. Sinon, pourquoi aucun suivi sérieux des projets réalisés ou des investissements faits par ces organisations ou pourquoi aucune sanction exemplaire après un contrôle ou un audit négatif ?
GBAGBO, le ‘’pestiféré’’ qu’il leur fallait à tout prix crucifier en Occident pour atteindre le nirvana n’étant plus à la barre du pouvoir en ce pays, à qui la faute pour toutes ces gabegies criminelles pourtant tues impunément ? Notre question reste nécessairement posée, même si nous avons la certitude qu’elle n’aura peut-être jamais une réponse cohérente et responsable de la part de ceux qui ont agressé et envahi notre pays, avec leurs parrains français et onusiens, soucieux qu’ils sont de continuer à servir du beurre à leurs complices vêtus d’un manteau bien trop crasseux et puant d’humanitaires !

Une contribution de Emmanuel Caleb
Propos retranscrits par le porte-parole du collectif des victimes de Duékoué (Carrefour & Nahibly) : Emmanuel CALEB, le 25 Août 2013