Transition - BEN ZAHOUI, Spécialiste de Géopolitique:« Si demain les Ivoiriens s’entretuent, Ouattara alias Escalator et sa Blanche Colombe seront les premiers à fuir le pays ».« Ce qui serait bien pour la Côte d’Ivoire »

Par IvoireBusiness/ Débats et opinions - BEN ZAHOUI-DEGBOU, Spécialiste de Géopolitique « Si demain les Ivoiriens s’entretuent, Ouattara alias Escalator et sa Blanche Colombe seront les premiers à fuir le pays ». « Voici ce qui serait bien pour la Côte d’Ivoire ».

BEN ZAHOUI-DEGBOU.

Ce qui serait bien pour la Côte d'Ivoire. Par Ben ZAHOUI-DEGBOU

Dans moins trois mois, les Ivoiriens doivent en principe choisir leur président à travers une élection comme le stipule la constitution. Dans une vraie démocratie, la régularité des échéances électorales permet de limiter la puissance et l'autonomie dont jouit le président de la République qui doit être à l’écoute de son peuple et non contre lui. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, où Ouattara a justement dressé le peuple contre, l’élection du 25 octobre prochain peut-elle-être un catalyseur de la situation sociopolitique dans le pays ? La réponse est naturellement non. Ceci pour plusieurs raison, au-delà même du problème d’inéligibilité chronique de Alassane Dramane Ouattara. C’est sûr et certain, la prochaine échéance présidentielle en Côte d’Ivoire fait courir au pays, le risque certain d’une guerre civile.

Inutile de parler de la composition de la Commission Electorale dite Indépendante (CEI), de la liste électorale non consensuelle et du Conseil Constitutionnel à la solde de Ouattara. Toutes les conditions sont réunies pour que la minorité tyrannique et ethnocentriste soit légitimée à travers une parodie d’élection en Eburnie. Point n’est besoin de rappeler que le « rattrapage ethnique » est assimilable à l’ethnocentrisme. Pour mémoire, c’est un concept anthropologique introduit dans la sociologie par l’américain William Graham Summer (1840-1910). Il signifie « voir le monde et sa diversité à travers le prisme privilégié et plus ou moins exclusif des idées, des intérêts et des archétypes de notre communauté d'origine, sans regards critiques  sur celle-ci ».

Une autre définition restreint l'ethnocentrisme à un « comportement social et une attitude inconsciemment motivée » qui amènent en particulier à « surestimer le groupe racial, géographique ou national auquel on appartient, aboutissant parfois à des préjugés  en ce qui concerne les autres peuples ». Toutes ces définitions nous conduisent inexorablement à la fameuse « Charte du Nord » qui continue de faire encore couler beaucoup d’encre et de salive en Côte d’Ivoire depuis l’arrivée au pouvoir du dictateur d’Abidjan. Ouattara s’est consciemment engouffré, dans les méandres obscurs de l’ethnocentrisme pour davantage exacerber la fracture sociale et par la suite, faire semblant de les réconcilier pendant que Laurent Gbagbo est en prison à la Haye. Les Ivoiriens, du Nord et du sud, chrétiens et musulmans qui se connaissent et s’apprécient mutuellement, savent très bien que sans lui, la réconciliation dans leur pays est impossible.

Ouattara n’a rien à perdre, il s’est suffisamment enrichi. Les services secrets français et américains parlent de Vingt-sept milliards de franc CFA qu’il aurait dissimulés dans des banques étrangères. De toutes les façons, il avait déjà volé beaucoup d’argent entre 1990 et 1993 pendant qu’il était premier ministre et que le président Houphouët était malade en France puis en Suisse. Une navette aérienne partait du GATL pour l’étranger, tous les week-ends, avec des valises en carton remplies de CFA. Si demain, les Ivoiriens s’entretuent, Ouattara alias Escalator et sa Blanche Colombe seront les premiers à fuir le pays. Ce qui serait bien justement pour les Ivoiriens dignes de ce nom, c’est qu’ils trouvent une démarche consensuelle pour apaiser tous les cœurs et soigner durablement la fracture sociale. C’est la seule issue pour que la Côte d’Ivoire, notre pays, retrouve la stabilité.

Le gouvernement de Ouattara doit accepter de s’asseoir autour d’une table avec son opposition pour trouver les solutions à tous les problèmes qui minent la Côte d’Ivoire à travers des négociations sincères. Toutes les parties prenantes à ces négociations, à savoir gouvernement, opposition et société civile, doivent mettre en avant les intérêts supérieurs de la Côte d’Ivoire et non ceux leurs clans. Elles sont une nécessité vitale pour éviter au pays une guerre civile qui pourrait davantage diviser les Ivoiriens. C’est la seule issue politique qui permettra à notre pays de s’en sortir. Un passage en force de Outtara, par l’écrasement d’une insurrection populaire certaine ne pourra que compromettre l’avenir du pays. Du côté du pouvoir, cette option risquée, serait défendue par l’entourage de Ouattara et la direction du Rassemblement des Républicains (RDR).

Si le dictateur d’Abidjan, réussissait à se maintenir au pouvoir, c’est certain, les cinq prochaines années seront encore plus difficiles que les précédentes, pour la Côte d’Ivoire. La fameuse communauté internationale, pour ne pas dire la France de François Hollande, pencherait, heureusement, pour une transition politique en Côte d’Ivoire. Maintenant, il appartient aux Ivoiriens de créer les conditions idoines pour que cette transition se mette en place. De toute évidence, les carottes sont cuites pour le dictateur d’Abidjan qui se trouve en ce moment, curieusement, à Paris pour un séjour privé à moins de trois mois d’une improbable élection présidentielle en Côte d’Ivoire.

 
Une contribution de BEN ZAHOUI-DEGBOU 
Géographe, Journaliste Spécialiste de Géopolitique et de 
Médiation Institutionnelle. Ancien Directeur de TV2 / RTI

NB: Le titre est de la rédaction.