Societé: Les 200 ou la colère des internautes ivoiriens

Par Ivoirebusiness - Les 200 ou la colère des internautes ivoiriens.

Les 200 ou la colère des internautes ivoiriens.

Tout est parti de ce que certains qualifient de sortie de route du ministre de l’économie numérique et de la poste, monsieur Bruno Koné, à la sortie du Conseil des ministres du mercredi 20 avril 2016 : «Les réseaux sociaux, c'est mon secteur d'activité. Donc, je peux en parler assez bien. Sans regarder les profils, quand on prend les noms de ceux qui commentent l'actualité ivoirienne, on arrive difficilement à 100 ou 200 personnes. (...) Quand on contribue avec eux sur un sujet, on a l'impression que tout le monde est révolté contre une mesure. Mais en réalité, ils ne sont que 100 ou 200. Et il faut savoir aussi que les réseaux sociaux déforment beaucoup, tout simplement parce que lorsqu'on est favorable à une décision, on n'ose pas l'affirmer. En général, lorsque quelqu'un est favorable à quelque chose, il lit et il passe, parce qu'il est d'accord. Ceux qui réagissent en général, sont ceux qui sont contre. Ce qui fait qu'il y a une "surreprésentation" du contre par rapport au pour. Nous ne devons donc pas nous laisser tous tromper par cette apparence de "rien ne va"(...)»

Il faut déjà préciser que sur les réseaux sociaux, la grogne contre la vie chère ne date pas d’aujourd’hui. Elle est même omniprésente. Nombreux sont ceux qui se plaignent de l’augmentation du cout de l’électricité. Pour ne citer que cet exemple. Certains pour exprimer leur ras-le-bol n’hésitent pas à publier sur le net leurs différentes factures pour dénoncer cette hausse.
Alors, on ne peut pas dire que ces mots du ministre soient faits pour les calmer. Sur twitter est né le hastag, #les200. Et sur facebook des pages comme #Les200 (qui comptait ce 23 avril à 9h 38, 5265 likes). Une pétition lancée sur Avaaz avait recueilli quant à elle, hier 22 avril, déjà 1907 signatures. Elle dit, en gros : « Nous ne sommes pas que 200 à nous plaindre... Ne nous méprisez pas ! »
Sans compter avec le légendaire humour ivoirien. 200 est très vite devenu 2 TOGO le célèbre Sergent qui symbolise le racket policier (personnage crée par le journal Gbich !) Et même le prénom du ministre est devenu une monnaie virtuelle. Un « Bruno » équivalent à 200 francs… Je vous passe les caricatures et autres montages qui ne manqueront pas de vous arracher le sourire. Parce que l’humour est une forme très efficace de protestation.

Correspondance particulière de O.N
oumar.centerblog.net