Scandale/Affaire Magil: Enquête sur l’un des plus gros scandales immobiliers en Côte d’Ivoire

Par Ivoirebusiness - Affaire Magil. Enquête sur l’un des plus gros scandales immobiliers en Côte d’Ivoire.

Image d'illustration.

C’est, à n’en pas douter, l’une des plus grosses escroqueries immobilières de la Côte d’Ivoire indépendante. Pas moins de 3 865 Ivoiriens, généralement de la classe moyenne, se sont vus méthodiquement déposséder de « frais de souscription » variant entre 3 et 4,5 millions de FCFA (soit un montant global collecté oscillant entre 11,495 milliards et 17,392 milliards), sous la promesse qu’un toit allait leur être livré dans un délai de vingt-cinq jours.

« L’idée de génie », importée d’Israël, consisterait à couler du béton dans un coffrage métallique pour ériger une maison de cinq pièces livrable en un peu plus de trois semaines. Elle a été promue à flux tendus de spots publicitaires par Magil Construction Côte d’Ivoire, une société anonyme au capital de 10 millions de francs cfa, inscrite au Journal officiel le 05 mars 2012 et ayant son siège social à Abidjan Cocody, Cité Cadres.

A la tête de ce projet « révolutionnaire » destiné à fournir au citoyen moyen un habitat à 25 millions, payables par mensualités après une première souscription, se trouve un Ivoirien du nom de Mambo Yapi Léopold Désiré qui, après avoir lancé l’idée, perçu l’argent des souscripteurs, élevé des villas-témoin à Abbata, sur la route de Bingerville, est parti de Côte d’Ivoire sans crier gare. Depuis 2012, aucune clé de villa n’a été remise à aucun souscripteur.

Après vérification, abidjanactu.com est en mesure d’affirmer que Mambo Yapi Léopold Désiré s’est installé depuis 2013 en France, où il mène une vie forte aisée dans un appartement cossu du 16earrondissement de Paris. Au même moment, les Ivoiriens qui lui ont versé leurs économies ou les fruits de prêts bancaires n’ont pas vu l’ombre d’une maison, ni même un simple interlocuteur auprès de qui se plaindre.

A l’image de son initiateur, Magil Construction a disparu. Dans ses locaux, à la villa 81 de la Cité des Cadres de Cocody, trône aujourd’hui l’enseigne de Mydle Funds, une société créée en France le 10 novembre 2014, ayant son siège dans le 16earrondissement de Paris (au 27, rue Raffet), une SARL unipersonnelle riche des montants collectés en Côte d’Ivoire.

Comme pour narguer ses souscripteurs, las d’attendre, Magil a entamé début 2016 un nouveau chantier à Feh Kessé, près de Bingerville, mais en leur lançant à la figure que les maisons qui y sortiront de terre seront vendues au comptant à de nouveaux clients. Là également, les travaux se sont arrêtés alors même que les villas-témoin et une poignée d’autres entamées n’ont pu être achevées.

Manifestement grugés, 3865 Ivoiriens et leurs familles n’ont plus que Facebook en guise de « mur des lamentations » (voir Abidjanpost 3, ci-dessous). Ils y écrivent, y compris sur le mur de la page de Magil Construction qui a cessé d’être animée et qui donc ne leur fournit la moindre explication. Le toit qu’ils escomptaient dans un délai de vingt-cinq jours est introuvable plus de quatre années plus tard…

Le président de Côte d’Ivoire va certainement réagir face à ce qui apparaît comme l’une des plus grosses escroqueries immobilières depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire.

Mambo Yapi Léopold Désiré s’attendait à cette issue, lui qui a tenu à « mouiller » des « puissants » dans son business pour peut-être espérer une protection au cas où…

Source: Abidjanactu