Scandale: La moitié des cargaisons de cacao ivoirien rejetée par les exportateurs pour mauvaise qualité

Par Agence Ecofin - La moitié des cargaisons de cacao ivoirien rejetée par les exportateurs pour mauvaise qualité.

Cacao ivoirien. Image d'illustration.

(Agence Ecofin) - Les exportateurs de cacao rejettent la moitié des cargaisons arrivant aux ports de la Côte d'Ivoire, à cause de leur mauvaise qualité. « Nous recevons du cacao mais 50 % des fèves sont rejetées, après analyse, en raison d’un nombre de fèves en dehors des normes et d’un niveau d’acides gras libres (AGL) au-dessus des taux acceptés », a déclaré le directeur des achats d’un exportateur opérant dans le Sud-ouest de la Côte d’Ivoire dont les propos ont été repris par Jeune Afrique.

Les rejets sont donc dus, d’une part, à la taille des fèves. La taille autorisée est déterminée à partir du nombre de fèves retrouvées dans 100 g de graines de cacao. Plus ce nombre est élevé, moins les fèves sont de grande taille. Selon les exportateurs, sur 100 g on compte actuellement entre 125 et 160 fèves alors que la norme fixée pour la campagne en cours est de 120 fèves. L’autre cause des rejets est le niveau élevé d’acides gras des fèves, qui affecte la qualité du beurre de cacao.

Selon les experts, la baisse de la qualité des fèves est due à une saison sèche plus longue et à un harmattan plus dur qui interviennent à une période critique pour le développement de la récolte de mi-saison.

Cette situation vient renforcer les craintes d’un déficit de la production cacaoyère mondiale, déjà estimé à 180 000 tonnes, cette année.

La récente hausse de la pluviométrie pourrait régler le problème mais pour qu’elle impacte la qualité des fèves, il faudra attendre plusieurs semaines. Par ailleurs, ces nouvelles pluies ne sont pas forcément une bénédiction pour les agriculteurs de la filière cacao. Elles compliquent le séchage des fèves. Pire, elles endommagent les pistes de terre reliant plusieurs plantations aux principales routes de l’Ouest du pays, centre de la production du cacao ivoirien.

Au final, la détérioration des pistes de terre augmente les temps de transport du cacao des plantations au port, entrainant une nouvelle détérioration de la qualité des fèves.

Agence Ecofin