Scandale: "l’image de Gbagbo, un handicap", selon Affi N'guessan, après son échec cuisant aux législatives

Par IvoireBusiness - Scandale. Côte d’Ivoire: "l’image de Gbagbo, un handicap", selon Affi N'guessan, chef d'une tendance minoritaire du FPI après son cuisant échec aux législatives.

Affi N'guessan, chef d'une tendance minoritaire du FPI, exclu par la tendance majoritaire dirigée par Aboudramane Sangaré.

Pascal Affi N'guessan, président d'une tendance minoritaire du FPI, le parti créé par le Président Laurent Gbagbo, a affirmé lundi après sa cuisante débâcle aux élections législatives, que le FPI doit se "rénover" en se détachant de l’image de son fondateur qui constitue un "handicap".
Le FPI tendance Affi qui avait décidé de présenter 186 candidats aux élections du 18 décembre n’a remporté que trois sièges, alors que Le RDHP, la coalition au pouvoir, se taillait la part de lion avec 167 députés sur 254. Des indépendants ont remporté la majorité des sièges restants.
"On s’attendait à mieux (...) mais cela s’explique par le faible taux de participation" de 34%, a déclaré à l’AFP M. Affi N’Guessan, ancien Premier
ministre, élu dans sa circonscription.
Selon plusieurs observateurs de la scène politique ivoirienne, Affi N'guessan est le grand perdant des dernières législatives, ce qui explique sa sortie. Alors qu'Aboudramane Sangaré en sort comme le grand vainqueur car son mot d'ordre de boycott des élections législatives a été très largement suivi. Selon le FPI, le taux de participation a été de 12%, alors que la commission électorale indépendante annonce un taux de participation imaginaire de 34%, une habitude pour cette CEI controversée selon plusieurs analystes.

Le parti de Laurent Gbagbo dirigé par Aboudramane Sangaré, branche ultra-majoritaire du FPI, avait appelé au boycott des législatives. Il a été très largement suivi.
Ce parti rappelle constamment qu'Affi N'guessan a été exclu du FPI au congrès de MAMA à Gagnoa, et que c'est un usurpateur. Les actes qu'ils posent n'engagent que lui car le parti de Laurent Gbagbo n'a plus rien à avoir avec lui.

Mais selon M. Affi N’Guessan, l’avenir du parti qui fut au pouvoir de 2000 à 2011 se trouve dans sa capacité de rénovation et de proposition d’une offre politique nouvelle.
"Après ces élections, on passe à une autre phase qui ne doit pas s’accommoder de tergiversations vis-à-vis de ceux qui ont montré qu’ils ne sont pas capables de se réformer (...) qui veulent s’accrocher au passé et qui constituent un boulet. Il faut couper ce boulet et aller de l’avant", a-t-il poursuivi, évoquant "une rupture".
"Quel que soit ce que l’on pense du fondateur (Laurent Gbagbo), il s’agit de construire un nouveau projet qui prend en compte le bilan du passé pour identifier les handicaps du parti. Or les handicaps du parti son liés à son image", a martelé M. Affi N’Guessan.
Selon lui, le FPI a été traité "de parti xénophobe, sectaire et violent, il faut rompre avec tout cela pour (...) construire un parti républicain, soucieux de la stabilité politique, ouvert au monde et non un parti renfermé sur un nationalisme débridé".
"Laurent Gbagbo, c’est la restauration du multipartisme en Côte d’Ivoire (en 1990, NDLR) et la lutte pour l’accession au pouvoir du FPI en 2000. Aujourd’hui, il est dans les liens de la détention, il n’est plus actif, il faut poursuivre le processus, avec de nouveaux hommes, un nouveau discours et avec des nouvelles ambitions liées à un contexte nouveau", a souligné M. Affi N’Guessan.

Serge Touré