Scandale/ Côte d’Ivoire : Le Ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme se meurt

Par IvoireBusiness - Scandale/ Côte d’Ivoire. Le Ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme se meurt.

Le Ministre de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme, monsieur CLAUDE ISAAC DE.

Perché à la tour D cité Administrative du plateau, l’immobilisme, la léthargie et le manque de vision ont eu raison du Ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme. Ce regard sur ce Département ministériel varie de gouvernement en gouvernement, s’enrichit, s’appauvrit selon la pertinence de la vision du Ministre et selon la place qu’il entend accorder à la satisfaction des besoins des usagers.Aujourd’hui il est singulièrement sclérosé.
Depuis le remaniement de janvier 2017, pour 90% des usagers, ce ministère n’existe que de nom parce que le premier Responsable a démissionné. Il n’a pas le temps de s’asseoir à son bureau pour signer les actes. Les dossiers sont donc en attente. Peut-on imaginer que depuis son arrivée le Chef suprême du MCLAU n’a pas pu signer 100 ACD. Mieux les maigres actes signés sont faits à la tête de l’usager. Nos parents, les investisseurs et les géomètres ne font que souffrir. Ils appellent de tous leurs vœux et en vain leurs ACD et les approbations. Depuis 2017 aucune approbation de lotissement n’a été signée.
Peut-on comprendre que depuis son arrivée à la tête de ce département aussi important, le Ministre CLAUDE ISAAC DE n’a jamais mis en place un plan d’action, ni rencontré ses services territoriaux. Certains directeurs régionaux /départementaux se demandent bien où va le ministère ? Aucune orientation stratégique.A cela s’ajoute le manque de papiers sécurisés d’ACD qu’il n’arrive pas à résoudre.
Pire le processus des logements sociaux est complètement bloqué. Les promoteurs ne savent plus où donner de la tête. Les souscripteurs sont déçus et n’ont plus confiance. Les remboursements se font en cascade. Et le Ministre reste muet. Toutefois, il procède à une remise de clefs en ignorant un principe cher à la nature « quand l’on s’arrête sur une termitière pour voir loin, on dit merci à la terre »
Aussi quand toute la Côte d’Ivoire sait que ces maisons que vous livrez sont les œuvres des prédécesseurs, l’humilité demande qu’on les cite.
Peut-on comprendre que plus de la moitié des lotissements soient frappés de sursis depuis son arrivée. Et qu’en retour la Direction des Affaires Juridique et du Contentieux lève des sursis sur certains lots et qu’il exige que l’usager paye des sommes faramineuses (30 000 à 1 000 000 frs). Ces sommes alimentent une caisse noire qui ne dit pas son nom. Cette escroquerie bien ordonnancée continue de faire des victimes au MCLAU. Pour quelle raison un tel Directeur qui s’adonne à ces pratiques demeure à son poste ? Simplement parce qu’il est un envoyé et il n’est que le pâtissier. Ils sont certainement venus se servir et non servir l’Etat et les citoyens. Les usagers sont exaspérés et cela ne serait pas étonnant que dans les prochains jours des usagers manifestent devant la tour D pour demander au Ministre de signer les actes. Pour quelle raison faut-il dépouiller des citoyens qui n’aspirent qu’à sécuriser leurs biens immeubles ? Ce directeur n’est-il pas violateur de la circulaire n°002/PM/MPMEF du 1er août 2013 relative à la perception des recettes deService dans les Ministères et services publics ?

Aujourd’hui le chef suprême du MCLAU a remercié tous les techniciens qui sont des sachants. Il a vidé la DU, la DDU, la DGUF et d’autres Directions de tous les techniciens qui étaient au cœur du traitement des actes. Or un grand chef se reconnait à ce qu’il sait utiliser des grands serviteurs et non pas la feuille de route que lui dresse un quelconque syndicat d’agents.Et le comble, c’est que les techniciens refusent de venir dans ce ministère car ils le considèrent comme une source d’ennuis et de complications insolubles avec l’actuel Ministre.
La conséquence est que les actes intermédiaires ne sont plus signés et le traitement de l’ACD est freiné. Il est bon que les usagers sachent que ce n’est pas évident qu’ils voient leurs demandes satisfaites. C’est ahurissant d’entendre des usagers dire « ce ministère ne fait plus rêver ». Et ils sont nombreux les usagers qui veulent témoigner.
C’est une gestion fantoche qui donne une foire d’actions marionnettes.
De façon fulgurante, la poétique de la célérité dans le traitement des actes et de la valeur sécuritaire de l’ACD se substitue à la poétique d’un ministère sans âme réduire à faire du renvoi des agents et des Directeurs son dada. Et oui le ministère n’a plus de valeurs propres. Il n’est qu’une intendance réglant des problèmes de personnes et cherchant à faire de la délation son arme pour salir des hauts cadres de l’administration.
La déception et la colère des usagers que nous sommes est toute aussi grande face à l’inefficacité d’une administration qui ne se soucie pas de nous. Et nombreux sont les usagers qui en veulent au ministre actuel.Ils fréquentent rarement le Ministère et les demandes d’actes se font rares. A la question de savoir pourquoi vous ne déposez plus de demande d’actes ? Ils répondent « le ministre ne signe pas donc ce n’est pas la peine d’en demander ».
Cette réponse aussi simple est un signal fort et un enjeu crucial pour le Ministère qui perdra sa représentativité financière auprès du ministère du Budget.
Le scandale du MCLAU, qui couve depuis janvier 2017, comme un incendie qui consume d’abord les parties invisibles d’un édifice, et qui ne peut pas ne pas éclater, tôt ou tard, au grand jour, est tristement exemplaire des conséquences néfaste d’un mauvais casting et de l’indifférence du Premier Ministre devant le cri de cœur des usagers qui n’ont plus confiance dans un ministère.
Si l’emprise syndicale et ce scandaleux clientélisme politique perdurent, cette région est morte. Le choix se situera entre un naufrage isolationniste ou une jouvence politique que, comme Wallon, j’appelle de tous mes vœux.
Si l’emprise de l’inefficacité, de la chasse aux sorcières et du manque de techniciens perdurent, ce département est mort. Il mourra par la faute de celui qui est à sa tête et qui fait de la complaisance la clef pour la nomination de ses satrapes qui n’ont qu’un seul objectifs se servir et partir. Il mourra du fait que le Gouvernement ferme les yeux sur les profondes dérives orchestrées pour semer le désordre dans la gestion du foncier urbain. Triste est cette réalité qui une fois encore vient assombrir la course vers cette émergence.

Eric Lassale avec Correspondance particulière