Rsf au pouvoir ivoirien : “Awa Ehoura est une journaliste, pas une criminelle”

Publié le samedi 21 janvier 2012 | Notre Voie - Depuis le jeudi 19 janvier, Reporters sans frontières (Rsf) apporte une assistance d’une longue durée à travers une bourse à la consœur

Awa Ehoura dont les avoirs sont gelés par le régime ivoirien, alors qu’elle est atteinte de diabète, pour lui permettre de faire face à ses frais médicaux. L’information a été donnée, hier matin, à l’espace Bmw de Cocody- Deux-Plateaux, au cours d’une conférence de presse animée par le correspondant de l’association en Côte d’Ivoire, Baudelaire Mieu.

Jean François Julliard, président de Reporters sans frontières.

Publié le samedi 21 janvier 2012 | Notre Voie - Depuis le jeudi 19 janvier, Reporters sans frontières (Rsf) apporte une assistance d’une longue durée à travers une bourse à la consœur

Awa Ehoura dont les avoirs sont gelés par le régime ivoirien, alors qu’elle est atteinte de diabète, pour lui permettre de faire face à ses frais médicaux. L’information a été donnée, hier matin, à l’espace Bmw de Cocody- Deux-Plateaux, au cours d’une conférence de presse animée par le correspondant de l’association en Côte d’Ivoire, Baudelaire Mieu.

«Awa Ehoura est une journaliste, pas une criminelle. Il est donc anormal et injuste qu’une sanction destinée à punir sa supposée sympathie envers l’ancien pouvoir la place dans une situation de détresse. Rsf interpelle les autorités sur le traitement infligé à cette journaliste. La marginalisation qu’elle subit est incompatible avec l’exigence de la justice et de la réconciliation nationale. Il est temps de lever le gel des avoirs des personnes touchées par cette mesure, surtout les journalistes», a terminé Baudelaire Mieu.

Depuis le 12 janvier dernier, Awa Ehoura ne bénéficie plus de l’assurance maladie de la Rti où elle est en chômage technique.

Le conférencier s’est également prononcé sur la situation de la presse en Côte d’Ivoire. «C’est un bilan mitigé. Rsf ne dit pas qu’il n’existe aucune liberté de la presse en Côte d’Ivoire. La presse d’opposition existe et s’exprime certes mais il faut, pour nous, créer les conditions d’une expression libre, professionnelle et surtout apaisée», a-t-il indiqué. «En 2011, la prison a été une menace pour les journalistes ivoiriens, alors que cela ne devrait pas l’être, eu égard à la loi sur la presse de 2004 qui dépénalise tous les délits de presse», a-t-il souligné, tout en se félicitant des engagements pris par le chef de l’Etat lors de la cérémonie de présentation de vœux de la presse et espérant que ses promesses seront traduites en actes. A ce propos, il a cité l’emprisonnement du journaliste Hermann Aboua et le cas plus récent des journalistes de Notre Voie. Sur cette question, a estimé Baudelaire Mieu, Rsf a donné sa position indiquant que même si on n’empêche pas la presse d’opposition de s’exprimer, on crée les conditions pour ne pas qu’elle s’exprime. Tout en espérant qu’en 2012, aucun journaliste n’aille en prison en Côte d’Ivoire pour avoir exercé son métier. Il a aussi révélé que des démarches sont faites par Rsf afin d’être reçu par Alassane Ouattara lors de sa visite officielle prévue à Paris, du 25 au 28 janvier, pour faire avec lui un tour d’horizon de la situation de la presse en Côte d’Ivoire.
Par ailleurs, Baudelaire Mieu a donné la position de son association sur le cas du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer.

Plusieurs personnalités de la presse ivoirienne sont touchées par la mesure de gel des avoirs de personnes supposées proches du président Laurent Gbagbo prise par le pouvoir Ouattara. Ce sont, notamment, Martin Sokouri Bohui, Georges Wenceslas Aboké, Hermann Aboua, César Etou, Venance Adjehi Atayé, Simone Hué Lou, Gnahoua Zibrabi, Armand Bohui, Franck Anderson Kouassi, Debi Dally, Brou Amessan Pierre, Amos Beonaho, Claude Franck About, Germain De Guézé, Pol Dokui (malade et même agonisant, en exil au Ghana voisin).

Marcellin Boguy