Remaniement ministériel imminent en Côte d’Ivoire: L’entrée de l’opposition dirigée par Affi se précise. Voici les noms qui circulent

Par Aujourd'hui - Remaniement ministériel imminent en Côte d’Ivoire. L’entrée de l’opposition dirigée par Affi se précise. Voici les noms qui circulent.

Danielle Bony Claverie entre Affi N'guessan et Ouattara Gnonzié, à l'issue d'une réunion de l'AFDCI.

Alors que le chef de l’Etat a soutenu, lors de l’entretien télévisé accordé le 06 août dernier, à deux journalistes de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), qu’il était satisfait de l’actuelle équipe gouvernementale qui selon lui, avait désormais assimilé sa méthode de travail et que par conséquent, il n’avait aucune raison de déplacer les meubles, voilà que depuis 48 heures, les bruits d’un remaniement ministériel ont recommencé à circuler. Et cette fois-ci, avec beaucoup plus d’insistance.

Selon des sources proches du palais présidentiel, la sortie du chef de l’Etat sur le sujet, visait seulement à taire la rumeur et rassurer ses ministres dont beaucoup, diton, avaient déjà commencé à démarcher certains proches du chef de l’Etat pour plaider leur cause. Une stratégie, poursuit la source, pour mieux surprendre tout le monde au moment où les principaux concernés s’y attendent le moins. Cela, à l’image du patron de club qui clame que coach lui va à merveille et qui, le lendemain, à la surprise générale, lui préfère une nouvelle recrue.

A en croire notre interlocuteur, la présence d’Alassane Ouattara, en France depuis hier, aurait un lien avec les aménagements politiques que la présidence ivoirienne se prépare à faire.

En effet, les mêmes indiscrétions notent qu’à la demande de son homologue français, Ouattara serait prêt à ouvrir l’équipe gouvernementale à l’opposition réunie aussi bien au sein du cadre permanent de dialogue (CPD) de Gervais Coulibaly et autres Kabran Appiah, qu’à l’Alliance des forces démocratiques (AFD), pilotée par le président Pascal Affi N’guessan.Cela pour amorcer un nouvel élan dans la décrispation politique à Abidjan.

Au cours de son séjour parisien, Ouattara, assure la source, fera avec son hôte, le tour du sujet inscrit sur son agenda secret. Autre question qui ne manquera pas dans les échanges entre les deux personnalités, l a commission électorale indépendante (CEI) dont les 17 membres, y compris les représentants de l’opposition, ont prêté serment en début de semaine. Ici, il s’agira principalement de faire le meilleur choix à la tête de l’institution.

Selon un fonctionnaire du palais présidentiel, Paris serait pour que la présidence revienne à l’opposition, au ministre Alain Dogou du FPI notamment histoire de rendre plus crédible les prochaines élections. Ouattara n’y verrait pas d’inconvénients sauf que selon lui, il faudra raisonner le président Henri Konan Bédié, pour calmer les ardeurs de son poulain, Youssouf Bakayoko auquel le poste restait jusque-là promis pour les « bons et loyaux» services rendus au camp RHDP, pendant la crise postélectorale de 2010. La visite d’Affi N’guessan, lundi dernier à Daoukro, chez le président du PDCI, a-t-elle un rapport avec le sujet ?

Rien n’est à exclure surtout que, notent certains observateurs, le régime, pour donner du crédit à la démarche d’Affi, – quelque peu fragilisé au sein de son parti -, doit forcément lâcher du lest sur la CEI. Soupçonnant certainement un mauvais coup contre leur mentor, les communicants de Youssouf Bakayoko ont vite fait de
lancer le lendemain, une campagne de presse, indiquant que leur champion est bien parti pour conserver son fauteuil de patron d’institution. Info ou intox, chacun se bat comme il peut avec ses armes, le but du jeu étant de décrocher au final, le graal de la conduite du processus électoral de 2015, en Côte d’Ivoire.

Pour revenir au remaniement ministériel, certains noms de personnalités de l’opposition circulent déjà, au titre des entrants. Pour le compte du CPD, on cite par exemple, les noms d’Aimé Kabran Appiah et d’Henriette Lagou. Du côté de l’Alliance des forces démocratiques (AFD), et en dehors du FPI, Danielle Boni Claverie et Ouattara Gnonzié auraient pour l’heure, les faveurs du Palais. Sauf changement de dernière minute, ces deux personnalités accompagneraient ainsi, les élus du FPI, si cette formation politique parvenait toutefois, d’ici là, à refaire sa cohésion et consentait surtout à saisir la main tendue du pouvoir.

Interrogés hier sur le sujet, des proches des personnes annoncées au gouvernement n’ont pas manqué d’afficher leur surprise, arguant qu’ils n’avaient pas connaissance de démarches entreprises dans ce sens par la présidence. Qu’à cela ne tienne, notre source au Palais, soutient mordicus que « tout se jouera dans les prochains jours, certainement au retour du chef de l’Etat de Paris, peut-être même, un peu avant. C’est en ce moment-là que les concernés seront approchés.» Une probabilité qui n’est pas faite pour rassurer les cabinets ministériels dont on l’imagine bien, certains seront forcément sacrifiés sur l’autel de la décrispation politique et de la réconciliation nationale.

Notons qu’Alassane Ouattara a quitté, hier, Abidjan pour Paris, la capitale française pour prendre officiellement ‘’part à la Commémoration du 70ème anniversaire du Débarquement en Provence’’ à l’invitation de son homologue français, François Hollande, comme indiqué par un communiqué de la présidence ivoirienne, transmis à Aujourd’hui.

Mais avant d’embarquer pour l’Hexagone, le n°1 ivoirien a échangé avec Mme Mahamat Mariam, ministre du Plan et de la Coopération internationale du Tchad. Porteuse d’un message du Président Idriss Deby Itno à son homologue ivoirien, la visiteuse a indiqué que cette démarche entre dans le cadre des très bons liens entre les deux pays entretiennent et de la concertation permanente entre les deux Chefs d’Etat. Mme Mahamat, accompagnée de son homologue tchadien
des Finances et du budget, a ajouté que les consultations ‘’régulières’’entre MM. Deby et Ouattara, portent sur ‘’ le devenir’’ de l’Afrique, de la sous-région ouest-africaine mais également, sur les grandes questions mondiales.

Le retour d’Alassane Ouattara n’est pas encore connu, mais dans son entourage, l’on indique que le séjour parisien du chef de l’Etat sera de courte durée..

In Aujourd’hui