Refoulement par le gouvernement Ouattara de 400 exilés ivoiriens rapatriés du Liberia: Le Communiqué de l’URIF

Par IVOIREBUSINESS - Communiqué de l'Union des réfugiés ivoiriens de France relatif au refoulement par le gouvernement Ouattara de 400 exilés ivoiriens rapatriés du Liberia.

Célébration de la Journée mondiale du réfugié à Paris par l'Urif. Le bureau de l'Urif avec le parrain Christian Vabé.

Déclaration relative au refoulement par le gouvernement ivoirien des exilés rapatriés du Liberia

Nous venons d’apprendre avec beaucoup de tristesse que le gouvernement ivoirien a refusé en fin de semaine dernière, l’entrée sur son territoire d’environ 400 de nos compatriotes, exilés rapatriés du Liberia, convoyés par les soins du Haut-Commissariat aux Réfugiés, une structure spécialisée de l’Organisation des Nations.
D’après les propos d’un responsable local du HCR, cité par l’AFP, entre autres raisons évoquées par les autorités ivoiriennes, il y aurait la question de l’épidémie du virus Ebola qui sévit dans les pays voisins et les attaques de groupes armés potentiellement basés au Liberia voisin.
Très attentive et sensible à la situation et au sort réservé aux réfugiés ivoiriens, disséminés à travers le monde entier, l’Union des Réfugiés Ivoiriens en France (URIF), tient à faire la déclaration qui suit.

1. Nous voulons exprimer notre émotion et dire notre indignation face à cette situation dramatique et inadmissible faite à nos compatriotes, et qui constitue une grave violation de leurs droits les plus élémentaires ;

2. C’est le lieu de rappeler aux autorités ivoiriennes, qu’elles ont adhéré souverainement aux instruments juridiques internationaux relatifs aux statuts des réfugiés et exilés en matière de droits et de protection.

3. Par ailleurs, c’est bien le gouvernement qui a lancé depuis quelque temps, un appel aux exilés ivoiriens les invitant à regagner la Côte, alors cette attitude est tout à la foi incompréhensible, révoltante et aussi humiliante pour les réfugiés dans leur ensemble.

4. Si les raisons de l’attitude du gouvernement sont celles évoquées supra, cela en rajoute à l’extrême gravité de la situation. En effet Ouattara et son gouvernement ont lancé une vaste opération d’attribution de la nationalité ivoirienne à des soi-disant apatrides; pourquoi diantre refuse-t-on l’accès à leurs pays, à des ivoiriens sous prétexte qu’ils seraient malades. Nous invitons instamment, Monsieur OUATTARA à se ressaisir et à revoir sa copie dans les meilleurs délais, au risque d’aggraver la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire.

5. Nous interpellons par conséquent l’ONU et toutes les organisations chargées des questions des Droits de l’Homme, afin qu’elles contraignent les autorités ivoiriennes, à respecter leurs engagements internationaux.

6. Enfin, nous appelons ici et maintenant tous les exilés ivoiriens, ou qu’ils se trouvent, à rester vigilants et mobilisés pour aviser, le moment venu.

Fait à Paris, le 16 juillet 2014.

Pour l’URIF
Le Président

Michel BAROAN