Rebondissement/Dienderé et présidentielle: Ouattara convoqué à l’Elysée mais refuse. Le torchon brûle entre Abidjan et Paris

Par IvoireBusiness – Coup d’Etat manqué de Dienderé et présidentielle en C.I. Ouattara convoqué d’urgence à l’Elysée mais refuse de s’y rendre.

François Hollande et Alassane Ouattara aux côtés des Présidents Macky Sall et Ali Bongo. Image d'archives.

Le torchon brûle en ce moment entre la Côte d’Ivoire et la France dans l’affaire du coup d’Etat manqué du Général Dienderé dans laquelle la Côte d’Ivoire est impliquée et officiellement accusée.
Selon une source extrêmement crédible, Alassane Ouattara, chef de l’Etat ivoirien, a été convoqué d’urgence à l’Elysée, mais aurait refusé de s’y rendre pour ne pas avoir à s’expliquer, signe que la tension entre Paris et Abidjan est montée d’un cran.

Le Burkina Faso a officiellement accusé la Côte d’Ivoire et ses plus hautes autorités d’être derrière le coup d’Etat manqué.
En effet, le directeur de la justice militaire burkinabé, le colonel Sita Sangaré, a confirmé l’implication d’Abidjan dans le coup d’Etat du RSP au cours d’une conférence de presse le 16 octobre dernier, et annoncé que le domicile à Ouagadougou de Guillaume Soro, président de l'Assemblée nationale de la Côte d'Ivoire, avait été perquisitionné dans le cadre de l’enquête sur le putsch raté du 17 septembre du Général Dienderé.
"Il y a eu une perquisition au domicile privé de M. Guillaume Soro", a-t-il annoncé.
Circonstance aggravante, deux sous-officiers de l'ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP) considérés comme des « durs » du coup d'État manqué contre le régime de transition ont fui ces derniers jours en Côte d'Ivoire en franchissant clandestinement la frontière terrestre, selon Jeune Afrique citant des sources sécuritaires. Il s’agit de l’adjudant-chef Nébié, dit Rambo, et du sergent-chef Kossouvé, alias le Touareg. Homme de confiance du général Gilbert Diendéré, le premier était l’un des hommes du RSP qui ont exfiltré Blaise Compaoré à Yamoussoukro le 31 octobre 2014. Il est ensuite resté à ses côtés durant les premières semaines de son exil ivoirien. Le second est un neveu éloigné de Chantal Compaoré, l’ex-première dame.
Avec l’inculpation du Général Dienderé et de son épouse de crimes contre l’humanité par la justice militaire burkinabé, les hautes autorités ivoiriennes notamment Guillaume Soro et le lieutenant-Colonel Koné Zacharia pour ne citer que ceux-là, pourront à leur tour être poursuivis pour complicités de crimes contre l’humanité. Une première dans l’histoire entre les deux pays.

Autre dossier pour lequel le chef de l’Etat ivoirien a été convoqué à l’Elysée, l’élection présidentielle du 25 octobre prochain dont la tenue donne des sueurs froides au locataire de l’Elysée, lequel selon notre source, croit dur comme fer que la Côte d’Ivoire va tout droit dans le mur. Avec à la clé, une nouvelle crise post-électorale majeure. C’est la raison pour laquelle les forces françaises de Côte d’Ivoire stationnées à la base militaire du 43e BIMA à Abidjan-Port-Bouët, ont été placées en état d’alerte maximale. Une intervention militaire française n’est pas à exclure, en cas de pourrissement de la situation.
Selon notre source, l’Elysée serait pour un report du scrutin car les conditions d’un scrutin juste et équitable ne sont visiblement pas réunies, et l’a fait savoir à plusieurs reprises à Ouattara. La rupture entre François Hollande et Alassane Ouattara est selon nous information, consommée.
C’est donc pour ne pas avoir à s’expliquer sur l’implication de la Côte d’Ivoire dans le coup d’Etat manqué du RSP et sur la mascarade électorale en préparation, que le chef de l’Etat ivoirien a préféré faire le dos rond et décliné l’offre de se rendre à l’Elysée.
Pour Ouattara, pas question de faire marche arrière, explique une source proche du rassemblement des républicains, son parti. La seule issue pour lui est un passage en force le dimanche 25 octobre afin de se faire élire, après avoir violé toutes les lois de son pays, alors même que tous les ingrédients d’un soulèvement populaire généralisé, sont réunis.
L’Elysée redoute un scénario à la Blaise Compaoré au Burkina Faso, lequel avait lui aussi tenté un passage en force pour être chassé du pouvoir par la rue pour ensuite se réfugier en Côte d’Ivoire et tenter de revenir au pouvoir grâce au putsch du Général Dienderé. Vous avez dit vases communicants.
Nous y reviendrons.

Mireille (Mimi) Kouamé