Rebondissement - Affaire le régime refuse de transférer Simone Gbagbo: « La CPI émet de sérieuses réserves» (Porte-parole)

Par IVOIREBUSINESS – - Me Fadi Abdallah « Les juges de la Cpi décideront ».

La dernière décision du régime ivoirien de ne pas transférer Simone Ehivet Gbagbo à La Haye a créé un malaise profond à la Cour pénale internationale à La Haye. Et la réponse de la CPI ne s’est pas fait attendre. Par la voix de son porte-parole, Fadi El-Abdallah, la Cour pénale internationale a émis de sérieuses réserves quant à la décision des autorités ivoiriennes de ne pas extrader l’ex-première Dame à La Haye, pourtant sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Cette décision d’Abidjan s’apparente à un véritable volte-face, eu égard à la propagande initiale.
Pour la CPI, qui se sent de plus en flouée par le régime ivoirien dont les arrières pensées pour ne pas extrader Guillaume Soro et les com’zones sont évidentes, ce sera aux juges de la CPI de décider: « Le gouvernement ivoirien peut soulever une exception d’irrecevabilité, sur la base du principe de complémentarité entre la Cpi et les autorités judiciaires nationales. Il reviendra dans ce cas, aux juges de la Cpi, d’examiner si toutes les conditions sont réunies et notamment si les tribunaux nationaux ont la capacité et la volonté pour mener des poursuites sérieuses contre le même suspect et pour les mêmes faits allégués devant la Cpi. Après examen des observations de toutes les parties et les participants, les juges de la Cpi décideront si l’affaire continuera ou non devant la Cpi », a indiqué Fadi El Abdallah dans un communiqué dont IvoireBusiness a eu copie.
Pour rappel, Simone Ehivet Gbagbo est soupçonnée de crimes contre l’humanité durant la crise postélectorale 2011.
Un mandat d’arrêt international de la CPI a été émis contre elle le 29 février 2012.
Depuis cette date, la Cour attendait que le régime Ouattara, dont la propagande officielle avait fait de Simone Ehivet la femme à abattre, lui livre l’ex-Première Dame.
Et contre toute attente, le régime en Conseil des ministres extraordinaire le vendredi 20 septembre 2013, faisait volte-face et décidait de la juger en Côte d’Ivoire: « Le gouvernement ivoirien a décidé de présenter une requête en irrecevabilité et de surseoir à exécuter le mandat d'arrêt émis par la Cpi contre l’ex-Première Dame Simone Ehivet Gbagbo concernant sa demande du transfèrement à La Haye ». La raison invoquée: « Les autorités ivoiriennes estiment possible de la faire juger Côte d’Ivoire et assurent d’un procès juste et équitable ». Ce dont la CPI doute fortement et exige des preuves de la part du gouvernement ivoirien qu’elle peut la juger en Côte d’Ivoire.
Et le porte-parole de la CPI de mettre à nu les arrières-pensées du régime ivoirien: « Le dossier Simone Gbagbo est sans conséquences sur d’éventuelles poursuites contre de présumés auteurs de crimes lors des événements post-électoraux. Ceci serait lié seulement à l’affaire dans laquelle une telle exception serait soulevée, et n’a aucune incidence sur les autres affaires ni sur les enquêtes que le Bureau du Procureur continuent de mener», a précisé Fadi el Abdallah.
Autrement dit, les dossiers Guillaume Soro et les com’zones sont toujours sur la table de la CPI, que Simone Gbagbo ait été transférée ou non.
Nous y reviendrons.

Michèle Laffont,
Correspondante permanente aux Pays Bas