Reçue au parlement français: Mariam Sankara veut savoir la participation de la France dans l'assassinat de son époux

Par IvoireBusiness - Reçue au parlement français, Mariam Sankara veut savoir la participation de la France dans l'assassinat de son époux.

Mariam Sankara, widow of Thomas Sankara, known as the father of the revolution in Burkina Faso. Photograph: Ahmed Ouoba/AFP/Getty.

Mariam Sankara, la veuve de l’ancien président burkinabè, Thomas Sankara a été reçue à l’Assemblée nationale français mardi par le chef de file du Front de Gauche, André Chassaigne, et la députée écologiste et ancienne ministre Cécile Duflot. A l’occasion Mme Sankara a réclamé une enquête du Parlement français sur la mort de son mari en 1987.

Pour la veuve de Sankara, l’enquête parlementaire devra élucider le rôle de la France dans la mort de son mari.
« Depuis son assassinat, dans les complicités dont on parle, le nom de la France est souvent revenu. Cette enquête parlementaire permettrait d’obtenir un accès aux archives de la France, afin de faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat du président Thomas Sankara», a indiqué Mariam Sankara.

Mme Sankara était accompagnée de son avocat Bénéwendé Stanislas Sankara et de représentants du réseau international d’associations « Justice pour Sankara, Justice pour l’Afrique ».
Déjà en 2011, une demande d’enquête parlementaire française n’avait pas abouti. Mais Me Bénéwendé Sankara se veut confiant parce que selon lui, « le rapport de force a changé depuis l’insurrection populaire au Burkina Faso, qui a chassé du pouvoir le président Blaise Compaoré le 31 octobre ».
Thomas Sankara a été assassiné le 15 octobre 1987, avec douze de ses compagnons, lors d’un coup d’État qui porta M. Compaoré au pouvoir. Par la suite, le régime avait toujours refusé d’ouvrir une enquête sur cette mort. Depuis l’arrivée d’un gouvernement de transition, la justice burkinabè a lancé une enquête et auditionné en mai Mariam Sankara.
La France était codirigée par un président socialiste, François Mitterrand, et un Premier ministre de droite, Jacques Chirac à l’époque de la mort de Thomas Sankara.
« La France des droits de l’Homme et des libertés ne peut pas se laisser soupçonner dans un dossier d’assassinat… Elle est restée muette pendant 27 ans. Cette démarche serait une très belle occasion pour elle de se blanchir», a estimé Me Sankara.

Source : Œil d’Afrique