Révélations de Gildas le Lidec sur le Président de l’Assemblée nationale: L’opération liquidation de Guillaume Soro a commencé

Par Aujourd'hui - Révélations de Gildas le Lidec sur le Président de l’Assemblée nationale. L’opération liquidation de Guillaume Soro a commencé

Guillaume Soro, alors chef de la rébellion des Forces nouvelles. Image d'archives.

"Lors d’une rencontre organisée à Yamoussoukro, avec des diplomates au cours de laquelle une altercation m’a opposé à Guillaume Soro, alors chef rebelle à la tête des forces nouvelles, ce dernier se précipita sur moi, ses mains en avant, qu’il resserra autour de mon cou, je ne dus mon salut qu’à l’intervention efficace des ambassadeurs d’Espagne et d’Italie". Celui qui parle ainsi, se nomme Gildas Le Lidec, ancien ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, entre 2002 et 2005 et depuis peu à la retraite. Une confidence tirée de son livre, sorti chez L’Harmattan et intitulé « De Phnom Penh à Abidjan. Fragments de vie d’un diplomate » et qui promet des révélations croustillantes du genre : « lors de notre première rencontre à Bouaké, en décembre 2002, Guillaume Soro m’a demandé de préparer une camionnette bourrée d’armements et d’explosifs, de seulement lui indiquer l’adresse où elle serait garée dans Abidjan et qu’il se chargerait du reste pour éliminer Gbagbo ». Au total,- pour ce petit bout publié par notre confrère ‘’Jeune Afrique’’-, c’est une charge lourde portée par Gildas Le Lidec contre Guillaume Soro. Ce n’est un secret pour personne que les deux personnalités ne sont pas les meilleures copains au monde, le diplomate français admettant avoir de l’aversion pour l’ancien leader étudiant qui le lui rend bien d’ailleurs pour son soutien à l’ex-président Laurent Gbagbo. Et pour attester de cette grande inimitié, Guillaume Soro lui-même, pour railler l’homme, dit de lui que « si vous voulez que Laurent Gbagbo soit informé d’une situation dans les minutes qui suivent, confiez celle-ci à Gildas le Lidec ». Mais cette antipathie peut-elle à elle seule expliquer ce violent coup de canif ainsi porté à Guillaume Soro ? Et pourquoi c’est seule- ment maintenant que le diplomate fraichement retraité, choisit-il pour publier ses mémoires qui ne manqueront pas de secouer le mi- crocosme politique ivoirien ? L’homme aurait-il voulu se join- dre au flot d’attaques contre les adversaires du président Laurent Gbagbo qu’il ne s’y serait pas pris autrement, vu que depuis quelques jours, le camp Ouattara subit les piques venimeuses du président Laurent Gbagbo lui- même, dans un livre co-écrit avec un journaliste français bien connu sur la place parisienne. Vu de Paris, ces confidences de Le Lidec vont certainement créer une onde de choc dans les mi- lieux locaux où Guillaume Soro a entrepris depuis une décennie de se constituer une garde rapprochée à même de lui offrir un destin présidentiel en Côte d’Ivoire. Assurément du pain bénit pour les détracteurs du chef du parlement ivoirien qui l’ont toujours vu comme un adepte de la violence politique, qui n’a pas hésité à prendre les armes pour emprun- ter un raccourci et se hisser là où il est aujourd’hui. Une image que Soro a toujours réfutée, en se justifiant à toutes les tribunes en se présentant plutôt comme un rebelle à l’injustice, au déni de démocratie et à la catégorisation de ses concitoyens qui auraient eu cours sous le règne du président Laurent Gbagbo. Sur conseil de ses soutiens français, Il a même sorti un livre intitulé « Pourquoi je suis devenu rebelle », pour mieux porter sa quête. Parce que viscéralement, l’homme refuse que l’on voie ses mains ensanglantées par le glaive porté le 19 septembre 2002, au sein de la mère-patrie. Mais comme un boulet au pied, l’image d’homme violent ne le quitte point. Pour preuve, cette dernière attaque frontale de l’ex-patron de la maison de France à Abidjan, qui vient mettre une couche supplémentaire à l’image brouillée de Soro. On comprend donc aisément que Touré Moussa, le patron de la communication du président de l’Assemblée nationale ait réagi aussi violemment, en ces termes : « (…) Mais qui, sain de corps et d’esprit, pourrait imaginer que quelqu’un pense à étrangler l’Ambassadeur de France dans une enceinte gardée par plusieurs centaines de soldats français ? il est bien connu de tous que l’esprit de Le Lidec, en raison des (…) perde sa sérénité autour de 17 h. C’est peut-être ce qui explique qu’il ne se souvienne plus qu’à cette réunion, il n’y avait aucun autre ambassadeur. » Ou encore, un peu plus loin, ceci : « Chacun sait que c’est au nom de son aversion pour Guillaume Soro que Gildas Le Lidec a convaincu l’Elysée d’accompagner Gbagbo dans la décision d’attaquer Bouaké et de bombarder. A défaut d’avoir réussi à assassiner Guillaume Soro, Le Lidec s’offre une petite vengeance solitaire à coups de mensonges et de diffamations. Plus qu’autre chose, il nous inspire de la pitié. » Cette sortie aussi musclée soit-elle, suffira-t- elle à discréditer les mémoires du diplomate français ? Pas si sûr, dans la mesure où de sources proches de l’auditeur, l’on annonce d’autres révélations encore plus fracassantes. De quoi, commente la source, pouvoir orienter les regards de la Cour pénale internationale vers l’ancien chef rebelle ivoirien. On pourrait croire qu’avec les confidences de Le Lidec, c’est le plan de liquidation de Guillaume Soro qui est ainsi lancé. Et pas sûr que cela déplaise à Hamed Bakayoko, son meilleur ennemi en interne. ▄

Géraldine Diomandé